Les gaz à effet de serre

(actualisé le ) par christian

Les changements climatiques sont une variation des « conditions météorologiques moyennes » dans une région donnée. Cette variation se traduit par des changements dans tous les éléments liés aux conditions météorologiques, comme la température, la configuration des vents, les précipitations et les tempêtes.

Un changement climatique mondial est une variation du climat de toute la planète. Les changements climatiques peuvent se produire de façon naturelle la période glacière en est un exemple. Le climat naturel de la Terre a toujours été et continue d’être en constante évolution.

Les changements climatiques que nous connaissons aujourd’hui diffèrent des changements précédents par leur rapidité et leur ampleur. La température de la Terre est régie par un phénomène appelé « l’effet de serre ». Les gaz à effet de serre surtout la vapeur d’eau, le dioxyde de carbone, le méthane et l’oxyde nitreux emprisonnent la chaleur du soleil, empêchant ainsi le rayonnement de se dissiper dans l’espace. Sans ces gaz naturels, la température moyenne de la Terre serait de -18° C, au lieu de la moyenne actuelle de 15° C. La vie sur la planète comme nous la connaissons n’existerait pas.

Au cours des 200 dernières années, les émissions de ces gaz dues aux activités humaines se sont accumulées dans l’atmosphère ; à cause de leur longue durée de vie, ces gaz peuvent y rester des dizaines d’années jusqu’à des siècles. Depuis la Révolution industrielle, la concentration de dioxyde de carbone a donc augmenté de 30 p. 100, la concentration de méthane, de 145 p. 100, et celle d’oxyde nitreux, de 15 p. 100.

Ces augmentations sont attribuables à l’activité humaine, caractérisée par notre style de vie de plus en plus perfectionné et automatisé, et surtout à la combustion de combustibles fossiles comme le charbon, le pétrole et les autres gaz naturels utilisés pour fabriquer de l’électricité, ainsi que par les industries et les véhicules. De plus, nous avons défraîchi au cours des 100 dernières années plus de terre que dans toute l’histoire de l’humanité, ce qui a entraîné la perte de forêts et de terre humide, qui absorbent et emmagasinent les gaz à effet de serre et régularisent l’atmosphère.

En effet, en augmentant la présence des gaz qui retiennent la chaleur, nous avons « favorisé » l’effet de serre naturel au point où il risque de provoquer le réchauffement de la planète à une vitesse jamais vue auparavant. La température moyenne de la planète a déjà augmenté d’environ 0,5° C au cours des 100 dernières années, et les augmentations de température prévues au cours des 100 années à venir risquent d’être supérieures à toutes les augmentations de ce genre qui se sont produites en 10 000 ans.

La hausse de la température de la planète risque de provoquer plusieurs changements dans l’ensemble du système climatique. Par exemple, les niveaux de mer ont augmenté de 10 à 25 centimètres au cours des 100 dernières années, en grande partie à cause des augmentations de température, et nous constatons déjà une augmentation des catastrophes météorologiques. Ces effets des changements climatiques pourraient avoir des conséquences environnementales, sociales et économiques graves et imprévisibles. En effet, le problème des changements climatiques et des incidences qu’ils peuvent avoir font partie des problèmes environnementaux les plus graves auxquels nous sommes confrontés.

Prévisions

Les scientifiques ont tenté de prévoir la façon dont la concentration des gaz à effet de serre peut varier au cours des cent prochaines années et ils ont envisagé plusieurs scénarios. Le pire scénario est fondé sur l’hypothèse que la croissance économique intense se poursuivra et que les humains continueront d’utiliser le charbon, le pétrole et le gaz comme sources d’énergie. Ce scénario prévoit que, d’ici 2100, la concentration de dioxyde de carbone sera trois fois plus élevée que les niveaux préindustriels.

Même le meilleur scénario, fondé sur une faible croissance de la population mondiale et l’utilisation intensive d’énergies renouvelables, prévoit que la concentration de dioxyde de carbone serait environ 75 p. 100 plus élevée en 2100 que les niveaux préindustriels et continuerait d’augmenter par la suite. Le résultat serait le même si l’on conservait aujourd’hui les émissions aux niveaux de 1990 à cause de la longue durée de vie de ces gaz dans l’atmosphère.

Les scientifiques canadiens ont élaboré l’un des modèles climatiques les plus sophistiqués de la communauté de recherche internationale afin de déterminer les effets que pourrait avoir l’augmentation de la concentration des gaz à effet de serre. Leurs recherches indiquent que la température moyenne à la surface du globe pourrait augmenter de presque un demi-degré tous les dix ans au cours du siècle à venir.

Autrement dit, le réchauffement de la planète au cours du siècle à venir sera probablement plus important que tous les changements de température qui se sont produits en 10 000 ans.

La stabilisation des gaz à effet de serre n’est qu’une partie de la solution. Les projections scientifiques indiquent que, même si la concentration des gaz à effet de serre était stabilisée d’ici l’an 2100, la température de l’air pourrait continuer d’augmenter. De plus, le niveau de mer, qui augmentera de 15 à 95 centimètres d’ici 2100, pourrait continuer d’augmenter à une vitesse semblable au cours des prochains siècles. Ce phénomène se poursuivra même après que la concentration des gaz à effet de serre aura été stabilisée et que les températures moyennes mondiales auront cesser d’augmenter, car les océans mettent beaucoup de temps à se réchauffer et à réagir à l’augmentation de la température de l’air.

Hormis la vapeur d’eau, dont la teneur dans l’air dépend elle-même de la température, le principal gaz à effet de serre est le dioxyde de carbone, ou CO2, ou gaz carbonique. Lorsque nous utilisons des énergies fossiles, telles que le charbon, le pétrole ou le gaz, nous brûlons du carbone, ajoutant ainsi du CO2 à l’air : environ 20 milliards de tonnes par an dans le monde. Les Océans et les forêts et, dans une bien moindre mesure, les autres plantes, éliminent à peu près la moitié de cet excédent de gaz carbonique. Cependant, sa concentration ne cesse de croître : de l’ordre de 0,028% il y a cent cinquante ans, elle est aujourd’hui de 0,0365%.

Un autre gaz à effet de serre est le méthane (CH4), dont la concentration a doublé depuis la révolution industrielle. Les sources "humaines" sont les rizières, les décharges d’ordures, les élevages bovins, les fuites sur les réseaux de gaz et l’exploitation charbonnière. L’oxyde nitreux, ou protoxyde d’azote (N2O) est un autre gaz à effet de serre, qui provient de certaines industries et des excès d’épandages d’engrais.

Il faut compter également avec l’ozone de la basse atmosphère, qui se forme à la suite des émissions de monoxyde de carbone (CO), d’oxydes d’azote (N2O) et de composés organiques volatils (COV). Il y a enfin les gaz fluorés : CFC, HCFC, HFC, PFC et HF6.

Les conséquences possibles de l’effet de serre

Le réchauffement de la planète pourrait avoir des conséquences importantes. La fonte d’une partie des glaces polaires et le réchauffement des océans pourraient entraîner une élévation du niveau des mers, que les hypothèses moyennes évaluent à 50 cm, menaçant 92 millions de personnes vivant dans les zones côtières. Selon certaines hypothèses, une perte de terres de 6% pour les PAYS-BAS, de 17% pour le BANGLADESH serait à prévoir. En FRANCE, certaines régions côtières seraient affectées, notamment les espaces deltaïques (delta du Rhône).

Par ailleurs, les risques de disette alimentaire et de famine peuvent s’accroître dans certaines régions de la planète : Asie du Sud, de l’Est, régions tropicales d’Amérique Latine. Les vagues de chaleur seront plus intenses et plus longues : on prévoit donc un accroissement consécutif des maladies cardio-vasculaires ; indirectement, un certain nombre de maladies se transmettront plus facilement (paludisme, dengue, fièvre jaune, encéphalites).

En outre, une augmentation est à prévoir dans la fréquence et la durée des grandes crues et des grandes sécheresses. En France, en cas d’augmentation de 2% de la température moyenne, les précipitations d’hiver augmenteraient de 20%, les précipitations d’été diminueraient de 15%.