L’eau en Haïti

(actualisé le ) par Gérard

Les gaspillages de toutes sortes, l’égoïsme, l’inadaptation des cultures, les industries prédatrices (y compris touristiques)... ce siècle verra l’eau au centre des problèmes humains si la prise de conscience tarde trop.

Les problèmes de l’eau à Haïti.

L’essentiel des données de ces pages proviennent du travail d’un groupe militaire ( d’Alabama et de Virginie) qui a évalué les ressources en eau d’Haïti.
Cette évaluation avait deux objectifs : fournir une analyse des ressources d’eau existantes et identifier quelques données disponibles au Gouvernement de Haïti pour maximiser l’usage de ces ressources.
Nous avons simplifié ces documents pour qu’ils soient lisibles sans trop d’efforts et fasse part de l’essentiel pour découvrir les problèmes de l’eau à Haïti. Certains chiffres ont été remis à jours suivant les possibilités. Nous ne prétendons pas faire le tour du problème ou remplacer les spécialistes, mais seulement grouper quelques données importantes pour cerner ce problème majeur pour l’avenir du pays.

Image Enfants-Soleil. Comité de paysans au bord du fleuve l’Artibonite, pour étudier les possibilités d’irrigation.

Photo M ; Agnès Lahellec. Enfants-Soleil. Irrigation financée par Enfants-Soleil dans l’Artibonite (Comité des paysans de Verrettes)

Introduction.
(Attac Rhône Alpes. Introduction à un fascicule posant le problème de l’eau dans le monde)

L’alimentation en eau douce risque de devenir, au 21e siècle, la cause de graves crises politiques et économiques.
L’eau a en effet la double caractéristique d’être indispensable à l’homme et d’être irrégulièrement répartie sur la planète ; certains pays en sont pourvus en abondance, d’autres en manquent cruellement et il est difficile de la transporter sur de longues distances. La croissance démographique, qui laisse prévoir une population mondiale de l’ordre de 9 milliards d’habitants d’ici 2050 , conduira inexorablement à des pénuries d’eau dans certaines régions et risquera de provoquer des conflits avec des pays mieux lotis. Il est donc urgent d’engager rapidement des actions permettant de compenser ces déséquilibres.
L’approvisionnement de certaines zones surpeuplées, par exemple dans les mégalopoles qui se développent rapidement dans le monde, ainsi que les traitements devenus nécessaires pour lutter contre la pollution de l’eau, nécessitent des investissements de plus en plus lourds et des compétences de plus en plus pointues. Certains groupes industriels ont bien compris l’enjeu, ainsi que les perspectives fabuleuses qui s’offrent à eux devant l’explosion prévisible de la demande.
La France a une position particulière dans le domaine de l’eau car c’est l’un des premiers pays dans lequel la gestion a été structurée par la réglementation. C’est également l’un des premiers pays dans lequel des compagnies privées se sont emparées du marché de l’eau. Mais l’eau étant une substance indispensable à chaque individu, sa gestion doit impérativement constituer un service public et ne devenir en aucun cas une source de profit. Le but de ce document, après une présentation de la situation de l’eau dans le monde et après avoir décrit le fonctionnement du " modèle français ", est de suggérer un certain nombre d’actions à entreprendre rapidement pour lutter à tous les niveaux contre une évolution qui risque de devenir rapidement explosive.

Contexte.

Image Blandine ( Secours Populaire français. Le fleuve Artibonite en période de basses eaux. Il peut monter de plus de 10 mètres en période de crue, emportant hommes et bêtes.

Image Blandine. L’Artibonite en février 2012. Saison sèche.

Haïti est un des pays le plus densément peuplés dans le monde ( près de 280 habitants au km² avec de nombreuses zones inhabitables) et un des plus pauvre dans l’Hémisphère ouest. La population a déjà devancé la production de nourriture domestique, la population est de 8,5 millions d’habitants en 2013. Un-tiers de la population habite dans le Département de l’Ouest dont Port au Prince est la capitale. La lourde migration des domaines ruraux aux villes et aux cités s’est passée dans la dernière décennie et a affecté contrairement la distribution de la provision d’eau. L’accès aux facilitées d’eau et au système sanitaire est insuffisant, contribuant aux conditions de vie pauvre, la maladie, et un taux de mortalité élevé. 39 % des 8 millions d’habitants ont accès en quantité suffisante à l’eau et seulement 24 % au système sanitaire.
Le manque d’eau potable pour les besoins humains fondamentaux est un des problèmes les plus critiques dans le pays, aggravé par les destruction suite au tremblement de terre .

Les précipitations et les ressources en eau sont assez abondantes pour satisfaire les demandes d’eau, mais la gestion et les infrastructures pour développer et maintenir les conditions d’approvisionnement en d’eau font défaut.

Photo Enfants-Soleil.Barrage de Peligre. Au pied de la chaîne des Matheux. La principale source d’approvisionnement en eau d’Haïti régions Est et Centre.

La pollution des ressources en eau est un problème significatif. La contamination de l’eau de surface et de l’eau souterraine peu profonde est fréquente à travers le pays. Les eaux usées domestiques et l’eau de ruissellement agricole causent la contamination biologique de l’eau en aval et près des endroits peuplés. Actuellement il n’y a pas de système public pour la collection et le traitement de l’eau usée. Les indicateurs montrent que la contamination augmente rapidement, surtout pour l’eau de surface. La quantité de pollution de l’eau est importante parce que la plupart de la population utilise encore l’eau de surface et l’eau souterraine des nappes peu profondes pour leur approvisionnement. Les effets du séisme sont désastreux et la reconstruction devra inclure le problème de l’eau comme l’un des éléments premiers.

Photo Enfants-Soleil. Paysage désertifié, à cause des déboisements. (Fabrication de charbon de bois.)
Lachapelle.Les terres des paysans durant la saison sèche. il arrive fréquemment que les animaux meurent, n’ayant plus rien à manger.

La déforestation, avec ses conséquences environnementales accablantes, est un problème sérieux à Haïti. Lac de Peligre, le seul réservoir majeur dans le pays, a perdu 30 pourcent de sa capacité d’emmagasinage à cause de la sédimentation causée par la déforestation. La déforestation accélère l’érosion du sol, diminue la quantité de recharge des nappes aquifères en augmentant le ruissellement de l’eau, endommagé les barrières de récifs, et l’ écosystème, augmente la turbidité qui affecte les mangroves, diminue la production agricole, et rend difficile l’entretien des systèmes d’eau et la quantité d’eau dans les réservoirs.
Les données Hydrologique manquent aussi. Depuis Avril 1998, seulement 3 des 35 stations de jaugeage et 25 % des jauges hydrométéorologiques fonctionnaient. Si les recommandations pour la direction des bassins sont adoptées, si des progrès sont réalisés (diminution des déchets non traités polluant les voies aquifères de la nation), et si une politique pour la gestion des ressources d’eau nationale est exécutée, alors des profits positifs, immédiats et à longs termes pourraient être réalisés.

Importance des ressources en eau.
L’eau est source de vie. Pour l’année 2050, il est prévu que 4 milliards de personnes souffriront dans le monde d’un manque d’eau sévère. La projection de la courte provision d’eau potable utilisable pourrait devenir l’un des plus grands et dévastateurs désastres naturels de l’histoire de l’humanité. Il y a un rapport direct entre l’abondance de l’eau, la densité de la population, et la qualité de vie. Une provision abondante d’eau est l’un des facteurs les plus importants dans le développement des sociétés modernes. Les deux questions majeures dans le développement de ressources d’eau sont la quantité et la qualité. La disponibilité d’eau est directement liée au contrôle et à l’élimination des maladies. La disponibilité de l’eau améliore la qualité de vie. Dans les pays en développement, la consommation d’eau est de 40 litres par jour par personne quand l’eau est fournie à domicile ; 15 litres par jour par personne si la source est éloignée de 200 mètres, si la source d’eau est à plus de 1000 mètres, l’usage de l’eau baisse à moins de 7 litres par jour par personne. ( En France 400 litres, aux ASA 800 litres).

Photo Ostene Joseph. Enfants-Soleil. le forage à Savane Laboue. Projet comprenant un bassin de retenue d’eau, un forage, la mise en valeur de terres et une pépinière.

Photo Ostene Joseph. Enfants-Soleil.L’eai potable et pour l’irrigation à Savane Laboue où Enfants-Soleil aide les paysans à mettre leurs terres en valeur grâce à un forage.

Même si on a une provision abondante, l’eau disponible doit avoir des caractéristiques de qualité spécifiques, telle que la concentration basse du total des solides dissous (TSD). La concentration de TSD dans l’eau affecte les usages domestiques, industriels, commerciaux et agricoles de l’eau. Ces facteurs incluent la quantité d’organismes qui causent des maladies, la présence des composés chimiques et des traces de métaux lourds, et certains types d’ions naturels qui peuvent être nuisibles à haute concentration.

Profil du Pays
Géographie
Haïti partage l’île d’Hispaniola, la deuxième île la plus grande dans la Mer des Antilles, avec la République Dominicaine. Avec ses 27,700 kilomètres carrés de territoire, Cinq chaines de montagnes (Massif du Nord, Massif des Montagnes Noires, Chaîne des Matheux, Massif de la Hotte, et
Massif de la Selle) couvre 75 % de l’étendue du pays. Le plus haut sommet, Morne de la Selle, s’élève à 2,680 mètres. Le territoire qui reste consiste en quatre parties majeures plates
¤ La Plaine du Nord entre l’Océan Atlantique et le Massif du Nord.
¤ La Plaine de l’Artibonite au nord de Chaîne des Matheux.
¤ La Plaine du Cul-de-Sac entre la Chaîne des Matheux et le Massif de la Selle.
¤ Le Plateau Central à l’est des Montagnes Noires.

Photo Enfants-Soleil. Entretien des canaux d’irrigation. Projet Verrettes. Artibonite.

La population et les Impacts Sociaux
Haïti est le pays le plus pauvre de l’Hémisphère de l’ouest et est un des pays le plus densément peuplés dans le monde. Les conditions de vie détériorées dans les domaines ruraux, précipitent l’urbanisation. Plus d’un tiers de la population (34.7 %) vivait dans le Département de l’Ouest où est située la capitale : Port au Prince. Il est difficile aujourd’hui de donner des chiffres exacts. Plus de 25 % de la population totale d’ Haïti vivait à Port au Prince, avant le séisme, avec une population de près de 2 millions d’habitants. Conséquence de l’exode rural, la population a devancé la production de nourriture domestique. En plus, l’urbanisation rapide a affecté la distribution de la provision d’eau, le logement, créant des bidonvilles où les problèmes d’approvisionnement en eau sont dramatiques.
La densité de population par unité de zone cultivée, calculée à 885 habitants par kilomètre carré, souligne d’une façon spectaculaire la lourde pression de la population sur la terre dans le pays.

Conséquence sur la santé.
Le manque d’accès à l’eau potable contribue aux problèmes de santé. Les maladies parasitaires et contagieuses, souvent, se propagent à travers l’eau contaminée et comptent parmi les causes principales de la morbidité et de la mortalité à Haïti.
Dans la partie du nord de la capitale Port-au-Prince, où 300000 personnes habitent dans une zone de 5 à 6 km2, (Cité Soleil) l’eau des pluies, mélangée avec la vidange d’égouts, inonde fréquemment les maisons pendant la saison des pluies. Les épidémies, malaria, typhoide, diarrhées chroniques, infections intestinales sont causées par l’eau contaminée, par les ordures et les matières fécales. Les bébés sont surtout vulnérables à ces maladies, le nombre des décès atteint jusqu’ à 1/3 des enfants avant l’âge de cinq ans.
Plus de la moitié des décès enregistrés sont liés aux maladies gastro-intestinales qui sont principalement d’origine hydrique. Dans le nord-ouest aride, le manque d’eau potable et le fait que les gens boivent l’eau saumâtre, a des conséquences très néfastes sur la santé. Dans cette zone, 3/4 de la population souffre des parasites intestinaux et d’hypertension causés par la consommation excessive du sel.

Photo Enfants-Soleil. Sacs de charbon de bois : une des causes de la déforestation. 65000 personnes travaillent pour faire du charbon de bois ...et donc déboisent un pays qui n’a qu’une couverture forestière de 2% ( France 20)

Une qualité de l’eau non garantie.
Les taux de couverture n’indiquent pas le niveau de qualité de service, qui est généralement très bas. Les pompes à bras dans les zones rurales à habitat dispersé sont souvent en panne. Dans les zones rurales agglomérées, les systèmes en réseau sont souvent dans un état de délabrement avancé. Ou ils ne fournissent pas d’eau du tout ou ils approvisionnent en eau uniquement ceux qui habitent près de la source, et ceux qui se sont situés à la fin de la ligne n’ont pas de service. Dans presque toutes les zones urbaines l’approvisionnement en eau potable en réseau est irrégulier. Il y a peu de données fiables sur la qualité de l’eau. La désinfection est pratiquée que par la CAMEP, mais elle ne garantit pas la qualité de l’eau. Tous les usagers qui peuvent se le permettre achètent de l’eau en bouteille ou en sachets qui est généralement traitée par osmose inverse. Beaucoup d’entre ceux qui boivent l’eau du réseau la désinfectent avec des tablettes.

Economie.
Le secteur agricole de l’économie, consiste principalement en agriculture de subsistance à petite échelle, qui emploie à peu près 60 % de la main d’oeuvre et représente 35 % du produit domestique brut (GDP) et representait il y a 25 ans 27 % de l’exportation totale, en diminution constante depuis. Les produits d’exportations agricoles principaux sont le café, la fibre de corde, le sucre, et le cacao.
Utilisation de l’eau : services (25 %) l’industrie de fabrication (9 %). Les services et les industries qui fabriquent comptent 42 % et 23 % du GDP, respectivement. A peu près 75 % de la population vit dans la misère. Basé sur les estimations de 1997, le taux de chômage était approximativement de 70 %, il n’a guère changé depuis.

Contrôle des inondations
La plupart des villes majeures sont situées le long de la côte et sont entourées souvent, par des collines
arides et escarpées. La combinaison de végétation rare sur les alentours des flancs de coteau et le manque de systèmes de drainage d’eau d’orage produisent des inondations catastrophiques qui souvent aboutissent à des pertes de vies humaines et à des dommages importants.
De très nombreuses inondations sérieuses, dans les 20 dernières années, ont eu pour conséquence des pertes de milliers de vies humaines, la destruction de propriétés des dizaines de milliers de têtes de bétail et d’autres animaux ont été perdus. Ces pertes représentent toujours un coup énorme pour un pays où l’agriculture fournit un tiers du produit national brut.
La perte de récoltes et de bétails résulte aussi du manque de nourriture à court terme (récoltes détruites). Les inondations contaminent la provision d’eau, et le manque d’eau non contaminée produit des maladies mortelles, telle que la dengue, la malaria et le choléra. Les inondations endommagent les infrastructures fragiles de communication.
A Port au prince, la construction anarchique de logements pour faire face à la croissance de population a occasionné des constructions nombreuses dans les zones inondables ou à brisques de glissements de terrain. Cette situation, avec des techniques inappropriées de construction et des matériaux de mauvaise qualité, expose beaucoup d’habitants à de sérieux dangers. Le manque général de moyens d’élimination d’ordures domestiques augmente la contamination biologique.

Photo David Carr. Culture du riz dans la plaine de l’Artibonite. Les terres sont irriguées. (Projet Enfants-Soleil)

Les Usages actuels des Ressources d’Eau
Provisions d’eau
La provision d’eau est un problème très sérieux, bien que le pays ait une précipitation annuelle en moyenne de 1400 millimètres. La distribution est très inégale. Annuellement, quelques zones reçoivent seulement 400 millimètres de précipitation, et d’autres reçoivent 3600 millimètres.
Seulement 10 % de l’eau totale disponible dans le pays est utilisée, dont 90 % pour l’irrigation et 10 % pour les usages domestiques.
Source : Organisation Panaméricaine de la Santé/Organisation Mondiale de la Santé, Comité National Interministeriel, Analyse du Secteur Eau Potable et Assainissement,

Provision d’eau par régions. La Consommation d’Eau Potable par Région Hydrogéographique
La provision d’eau est fournie par trois agences du Gouvernement, plusieurs organisations non gouvernementales.
Unité ( MM3 /année)
Région Provision Irrigation autre
Total Disponible
d’eau Consommé

Provision Irrigation Autres Total consommé Disponible
Centre-Nord 8 410 4 418.0 3800
Centre-Sud 80 333 4 415 1100
Nord 5 8.4 0.4 13.8 1000
Nord-Ouest 11 161 172 1200
Sud-Est 1.5 69 70.5 800
Sud-Ouest 5.5 187 25 193 4700

Total 111.0 1168.9 4.65 1284 12600

Carte des régions hydrologiques d’Haïti.
Source « Centre du génie topographique ? Virginie USA.

Beaucoup d’organisations travaillent dans le pays pour fournir de l’eau aux populations urbaines et rurales. Ces organisations varient des agences de donateurs internationaux tel que « CARE » et Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) aux plus petites organisations privées. Les organisations internationales travaillent principalement à travers les agences Haïtiennes, tandis que la plupart des plus petites organisations travaillent indépendamment pour répondre aux besoins d’eau fondamentaux dans les zones rurales. ( Voir liste en fin de texte)
Les types de projets construits par ces ONG incluent la construction de petits systèmes d’irrigation, le forage des puits, captage des sources dans les zones rurales, projets de drainage de l’eau d’orage dans Port-au-Prince. Les petites organisations de soulagement généralement forent des puits ou captent les sources pour fournir l’eau potable dans les zones rurales.

Photo Enfants-Soleil. Réunion du Comité des paysans de Savane Laboue , Plateau Central, pour décider du forage. (Le forage est aujourd’hui fait et permet un débit d’eau de 3600 litres/ heure. Profondeur 173 pieds.) Voir la rubrique Bilans 2013.

Le vol d’eau et le vandalisation du système de distribution d’eau sont des problèmes sérieux. Les tuyaux de distribution d’eau qui se trouvent sur la surface du sol sont cassés dans beaucoup d’emplacements, créant des fuites et les gens volent l’eau au lieu d’utiliser les fontaines qui sont occasionnellement installées sur les lignes. Le système est nourri par gravité, donc la dégradation des conduites de distribution prive la population à l’extrémité du système. Un autre problème est que les clients refusent de payer pour le service d’eau, privant le système d’eau local de fonds de roulement pour réparer et placer de nouvelles lignes. Après janvier 2010, l’eau a été distribuée gratuitement à grande échelle par les associations ou autres organismes d’aide. Il s’ensuit que les populations, mêùme si elles le pourraient, ne veulent plus payer l’eau et que les organismes qui sont chargés d’approvisionner les villes manquent de fonds d’investissement pour reconstruire, développer ou entretenir les réseaux

Usages et Besoins domestiques
Beaucoup de réserves d’eau sont contaminées ou salées, cette eau est utilisée pour les usages domestiques par la population avec très peu de traitement. Le Gouvernement et ONG essaient de fournir l’eau potable à la population par l’eau des puits. A peu près 40 % de la population obtient de l’eau fournie par des systèmes d’approvisionnement d’eau ou de puits construits par le gouvernement et les ONG.
Les pourcentages estimés de populations ayant accès à un système d’approvisionnement d’eau ou un puits : 35 % à Port-au-Prince, y compris les zones qui l’entourent ( Pétion-Ville, Carrefour, Delmas ; 43 % des villes secondaires, ( populations de plus de 5000 habitants) ; et 39 % pourcent des villages ruraux.
Port-au-Prince.
Les sections suivantes présentent une analyse de la situation de provision d’eau pour les trois secteurs.
La provision d’eau pour Port-au-Prince est pauvre. Seulement 35 % des 2,5 millions d’habitants avait accès au système d’eau avant le séisme. La situation avait un peu évolué avant le séisme, mais pas significativement. La plupart des zones métropolitaines reçoivent le service d’eau seulement une partie du temps. Quelques zones ont accès au service d’eau quotidiennement, mais la plupart reçoivent l’eau seulement deux fois par semaine. Le manque de service est attribué aux pertes dans le système associées avec l’âge du système de distribution et les vols, estimé à 60 % ; les interruptions dans la source d’énergie et des pompes et la contamination des sources d’eau.
Les types de services
La Population totale ayant accès aux systèmes de distribution : 1/4. Fontaines publiques 60000 personnes. ( en 2010 l’aide humanitaire a remplacé par des livraisons en camions les réseaux détruits), Puits privés 3400, Bidonvilles 15600. Autre source que CAMEP 36500. Total 636,300
( Voir Camep er Snep en fin de texte)
Source : Organisation Panaméricaine de la Santé/Organisation Mondiale de la Santé, Comité National Interministeriel, Analyse du Secteur Eau Potable et Assainissement.

La CAMEP a foré cinq puits à côté de l’aéroport, chacun est capable de produire 200 m3 par heure de pompage ( pompes à turbine électrique verticale). Les puits sont approximativement 100 mètres de profondeur et de 12 à 16 pouces de diamètre. Ce domaine près de l’aéroport reçoit le service de l’eau le plus cohérent. Six nouveaux puits ont étés creusés le long de la Rivière Grise pour ajouter aux puits existants. Tous les puits pompent 24 heures par jour, et tous ont des générateurs secondaires pour fournir l’électricité pendant les coupures du courant. Les interruptions fréquentes de service sont causées par les manques de carburant pour les générateurs. La distribution d’eau dans la capitale se faitt via une canalisation maîtresse de 24 pouces et de tuyaux de 8 pouces en PVC. Le réseau, bâti en 1970, est vieux et en mauvais état.

Pollution de l’eau.

Photo Enfants-Soleil. Dans les grands bidonvilles comme Cité Soleil, l’eau est extrêmement polluée : quand la cité est inondée, l’eau chargée d’ordures envahit la Cité et les conditions de vie deviennent terribles.

Du chlore est injecté dans tous les puits et les fontaines. La CAMEP est la seule agence avec un laboratoire pour l’analyse de l’eau.
La contamination des lignes de distribution par les déchets domestiques de latrines et les fosses d’aisances qui sont trop près des zones d’habitation est un problème récurrent.
Les sources d’eau pour Port-au-Prince font face à plusieurs problèmes majeurs qui diminuent la qualité et la quantité. Un des problèmes est la contamination. Toutes les sources sont rapportées polluées par la contamination biologique des déchets humains et solides. Quelques fontaines sont trop polluées pour être utilisées. La vidange humaine, l’eau écoulée tirée de l’agriculture, et les déchets industriels menacent aussi les puits. Un deuxième problème majeur est la diminution du rendement des fontaines. La déforestation, l’urbanisation, et la sécheresse diminuent beaucoup la quantité d’eau d’infiltration dans le sol pour recharger les nappes aquifères, avec pour résultat la décroissance de l’écoulement des fontaines. (environ deux fois moins en 15 ans)
Pour beaucoup d’habitants, surtout les pauvres, la seule source d’eau est l’eau de surface de la Rivière Grise, Rivière Blanche, les plus petits ruisseaux, les fossés d’irrigation, et les égouts d’eau d’orage de la ville. L’eau de surface près de la ville est sévèrement polluée par la vidange humaine, les déchets solides, et la contamination chimique industrielle.

Villes secondaires.
Le SNEP gère beaucoup de systèmes de provision d’eau qui servent les plus petites villes secondaires. De 28 systèmes gérés par SNEP, 5 sont pompés, 3 sont une combinaison d’alimentation par gravité et de système de pompage, et les 20 qui restent sont des systèmes d’alimentation par gravité. Si on considère toutes les connexions résidentielles et les fontaines publiques, 260,000 personne reçoivent le service du SNEP. L’UNICEF, la Banque du Monde, IDB, la Fondation allemande pour l’Assistance Technique, et L’agence pour le Développement International des États-Unis (USAID) ont fournis de l’assistance dans le développement des projets de provision d’eau à SNEP. D’autres agences et organisations fournissent aussi des services de provision d’eau à ce secteur. 43 % de la population des villages secondaires ont accès aux systèmes d’eau.

La Provision d’eau dans les Villes Secondaires Département % de population ayant accès à l’eau.
Artibonite : 44.5
Centre : 50.4
Grande Anse : 27.6
Nord : 56
Nord Est : 24
Nord Ouest : 36.6
Ouest : 34.4
Sud : 43.7
Sud Est : 35.5
Total : 43
Ces chiffres datent d’avant le séisme. L’accès à l’eau a très fortement diminué dans les zones les plus touchées.
Source : Système de Suivi du Secteur Eau Potable et Assainissement (WASAMS.

Domaines ruraux.  
La couverture de provision d’eau des domaines ruraux est estimée à 39 % . Un grand besoin existe pour l’eau des puits : la plupart de la population rurale utilise l’eau de surface qui est souvent contaminée. SNEP et POCHEP travaillent dans ce secteur avec des ONG, le Ministère de l’Agriculture des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR). Depuis sa création en 1981, POCHEP a installé à peu près 90 systèmes d’approvisionnement en eau, subventionnés surtout par la BID, puits peu profonds de 40 à 60 pieds de profondeur qui risquent de s’assécher pendant la saison sèche. Dans le passé, le SBC a capté aussi des fontaines comme des sources d’eau, mais le coût pour creuser un puits est à peu près le tiers que de capter une fontaine. Par conséquent, tous leurs efforts actuels se concentrent à creuser les puits et réparer les systèmes existants. Le SBC entraîne aussi la population locale sur l’opération et l’entretien de leurs systèmes et exécute des contrôles annuels sur les conditions des systèmes.
Beaucoup des zones montagneuses, particulièrement dans le Département Nord-Ouest, souffrent du manque d’eau à cause de la baisse des nappes aquifères. Ceci est attribué à la déforestation et à l’usage exagéré de l’aquifère. Selon un rapport subventionné par les Nations Unies, une méthode pour réduire le taux de diminution des niveaux d’eau serait de construire des petits barrages pour servir comme zones de recharge des aquifères qui retiennent l’eau de la pluie. La profondeur de l’eau dans beaucoup des domaines montagneux est trop grande pour pomper l’eau avec une pompe manuelle, donc les pompes électriques (submersibles) devraient être utilisées. Ceci est un problème aussi : beaucoup de ces domaines n’ont pas un système électrique qui fonctionne.


L’excès du développement des ressources d’eau souterraine sur la Plaine du Cul-de-Sac pour l’irrigation et la provision d’eau a créé des problèmes d’intrusion d’eau de mer salée dans les puits, particulièrement dans les domaines côtiers près de Port-au-Prince.

Usages et Besoins Industriels et Commerciaux
Annuellement, l’industrie pour le traitement de la nourriture (les jus, boissons, bière) dans la Plaine du Cul-de-Sac utilise plus de 4 millions de m3 d’eau. L’eau souterraine, obtenue de 800 puits à peu près est la source primaire de cette eau. L’information sur les autres usages et les besoins industriels est indisponible.

Usages et Besoins agricoles
L’eau de surface coule directement dans un grand nombre de systèmes d’irrigation. Les zones agricoles les plus importantes dans le pays sont les plaines irriguées qui incluent la Plaine du Nord, le domaine de Fort-Liberté, la Plaine du Cul-de-Sac, la Plaine de Cayes et les vallées inférieures de la Rivière Artibonite et la Rivière d’Estère. La quantité d’eau de surface disponible pour l’irrigation diminue à cause de la déforestation.
Bien que l’agriculture soit responsable de 66 % de l’emploi, elle engendre seulement 35 % du GDP. , à cause, partiellement, de la distribution inégale des précipitations, qui force les fermiers à compter sur l’irrigation pour répondre à leurs besoins. Environ 80 % de la quantité totale d’eau dans le pays est utilisée pour l’irrigation. (70000 hectares.). Cependant, à cause de mauvais fonctionnements du système et à cause de pertes, seulement 42000 hectares sont régulièrement irrigués. Les plus grands projets d’irrigation, qui irriguent 25000 hectares, sont situés le long de la Rivière de l’Artibonite.

Eau , souce d’énergie. L’électricité.

L’électricité d’ Haïti (EDH) est responsable du système d’énergie électrique. L’énergie électrique est concentrée dans Port-au-Prince et limitée à un service de secteurs, en rotation pendant les périodes sèches. Les pertes du système attribuées au vol, créent de la tension supplémentaire sur le système. Haïti a sept sources de force hydraulique, dont le barrage de Peligre avec une capacité installée de plus de 47 mégawatts, qui est de beaucoup le plus grand. Le problème le plus sérieux de Peligre est la déforestation qui cause l’érosion et la sédimentation qui remplit le réservoir. Aujourd’hui, malgré le séisme, certains quartiers de Port au Prince sont de nouveau approvisionnés, par rotation, ce qui semble un exploit dans les conditions actuelles.

Précipitations irrégulières.
La quantité et la distribution régionale des niveaux de précipitations est extrêmement variable à cause de l’orientation des chaines des montagnes et les plaines en ce qui concerne les alizés qui apportent la pluie, Haïti se trouve à l’abri de la pluie de la République Dominicaine. Des précipitations produites par les alizés sont arrêtées par la crête des montagnes qui divisent les deux pays. 
Les pentes septentrionales exposées au vent dans les zones montagneuses reçoivent ordinairement deux à trois fois plus de précipitations que les pentes situées sous le vent. 
La précipitation annuelle moyenne dans les zones montagneuses dépasse ordinairement 1200 millimètres et peut atteindre 2700 millimètres. 
La précipitation annuelle moyenne dans les plaines est d’habitude de moins de 1200 millimètres et peut baisser à 550 millimètres. 
La Plaine de Gonaïves et la partie Est de la Plaine du Cul-de-Sac sont les zones les plus sèches dans le pays. Les moyennes de la plaine du Gonaïves sont 550 millimètres de précipitation annuellement, et la moyenne de la partie Est de la Plaine du Cul-de-Sac 850 millimètres Le pays éprouve aussi un taux d’évaporation élevé.
D’ avril jusqu’à novembre c’est généralement la saison des pluies, bien que beaucoup de zones subissent une accalmie entre juin et août. Dans ces zones, la première saison des pluies est d’avril à juin et la seconde de septembre à novembre. L’accalmie n’est pas une période sèche, mais il y a une diminution marquée dans les précipitations. A Port-au-Prince, la période la plus pluvieuse est de mai à novembre, pendant qu’à Gonaïves, la période la plus pluvieuse est de juin à septembre.

Les orages tropicaux, les ouragans, la sécheresse, et les inondations sont fréquents.
 La saison des cyclones est de juin à octobre. Les inondations subites arrivent souvent pendant la saison pluvieuse, mais des inondations peuvent arriver à tout moment de l’année. Pendant les périodes de précipitations, les écoulements dans la plupart des cours d’eau sont torrentiels mais de courtes durées.

Rivières et Bassins
Il y a 30 bassins et zones hydrographiques dans le pays, qui coulent des montagnes aux eaux côtières. 
La plupart des ruisseaux sont relativement petits ( moins de 100 kilomètres de longs). La Rivière de l’Artibonite, qui prend sa source dans la République Dominicaine et coule vers l’ouest du Golfe de la Gonâve, est le plus grand ruisseau. La Rivière de l’ Artibonite a une longueur d’environ 280 kilomètres et une zone de collection d’environ 9,500 kilomètres carrés. Elle est peu profonde, comme sont la plupart des autres ruisseaux dans le pays, mais a des écoulements en moyenne dix fois plus que n’importe quelle autre rivière. D’autres grands cours d’eau arrosent Haïti : Les Trois Rivières, Rivière Grand’Anse, et Rivière Massacre (ou Rio Dajabon), et Rivière Pédernales. Les Trois Rivières est le deuxième fleuve le plus long et qui s’écoule dans l’Atlantique à Port-de-Paix. La Rivière Grand’Anse a le deuxième niveau de débit près de Jérémie sur la péninsule méridionale. La Rivière Massacre et la Rivière Pédernales naissent en République Dominicaine et forment une partie de la frontière d’ Haïti avec la République Dominicaine avant de s’écouler dans l’Océan Atlantique et la Mer des Antilles, respectivement.
Beaucoup de rivières commencent sur les pentes des montagnes pluvieuses exposées aux vents, mais disparaissent, totalement ou partiellement dans les plaines les plus sèches. Par exemple, Rivière Grise et Rivière Blanche commencent sur les pentes septentrionales du Massif de la Selle, et disparaissent sur la plaine du Cul-de-Sac pendant l’étiage, mais atteignent la mer pendant les inondations.

Lacs et Marais
Le plus grand lac naturel dans le pays est l’Etang Saumâtre à l’extrémité est de la Plaine du Cul-de-Sac. Il couvre une zone d’environ 181 kilomètres carrés, n’a pas de sortie, et contient de l’eau saumâtre. Les valeurs totales des solides dissous (TSD) varient entre 7500 et 10650 milligrammes par litre. Le niveau de l’eau du lac varie de 12 à 20 mètres au-dessus du niveau moyen de la mer. L’Étang Saumâtre est l’habitat de beaucoup d’espèces exotiques de faunes tropicales.
Beaucoup des plus petits lacs naturels qui existent à travers le pays contiennent de l’eau saumâtre. De nombreux lacs et étangs ont des dolines dans le terrain calcaire. Une partie de ces lacs sont permanents pendant que les autres sont intermittents. 
Le Lac de Péligre est un réservoir artificiel dans la partie supérieure de la Rivière de l’Artibonite, à la convergence de Massif des Montagnes Noires et Chaîne des Matheux. L’achèvement du barrage a formé un réservoir massif et a permis quelques contrôles sur l’écoulement de la Rivière de l’Artibonite, qui avait varié précédemment entre un violent torrent et un écoulement incertain goutte à goutte. Le Lac de
Péligre, qui couvre une zone d’environ 30 kilomètres carrés, a perdu 30 % de sa capacité de retenue.

Le long de la côte, l’eau de surface saumâtre se trouve dans les marais mangrove qui sont nourris par les zones marécageuses. Le sud de la Gonaïves est la zone la plus vaste : 32 kilomètres de long et jusqu’à 5 kilomètres de large. Une zone de marécage entoure l’étang saumâtre. Des forêts de mangrove significatives se trouvent sur la côte du nord entre Baie de l’Acul et Fort-Liberté, dans l’estuaire de la Rivière de l’Artibonite, dans la zone de la Grande Cayemite le long de la côte septentrionale de la péninsule méridionale, et dans la région de Cayes y compris l’Île à Vache. Des marais importants de mangrove se trouvent aussi sur l’île de la Gonâve, principalement sur la côte septentrionale mais aussi frangeant beaucoup du reste de l’île.

Les effets de la Déforestation
Un problème écologique majeur qui affecte les ressources d’eau de surface est la déforestation rapide. Elle permet et augmente la fuite rapide de l’eau des précipitations. L’écoulement rapide cause une augmentation de la quantité d’eau qui entre le ruisseau, dont le résultat est des niveaux d’eau qui s’élèvent plus rapidement avec des niveaux records de déverses. Cela diminue la quantité d’eau de pluie à s’infiltrer dans le sol pour recharger les nappes aquifères. La déforestation a été aussi associée aux changements dans la distribution des précipitations.
La déforestation, associée avec la pression agricole lourde sur les fermes marginales, accélère l’érosion du sol, qui augmente le volume de sédiments portés par les ruisseaux et dégrade la qualité d’eau des hautes terres et des terres en aval. Tous les cours d’eau ont des hauts chargements de sédiments grâce à l’érosion dans les parties supérieures des bassins. La terre qui vient des pentes érodées bloque les ruisseaux, les chaînes de drainage, les réservoirs, et les systèmes d’eaux, aboutissant à un coût élevé des opérations et de l’ entretien. 
La déforestation intérieure cause l’augmentation de la sédimentation dans les rivières qui se déversent sur la côte et endommagent la barrière du récif et les fragiles écosystèmes associés. L’augmentation
de la turbidité ( eaux troubles) affecte les mangroves, les récifs de coraux, et les herbes du fond de la mer. Comme l’érosion augmente, le régime de la rivière deviendra plus irrégulier, augmentant la quantité de la fuite et diminuant la quantité d’infiltration. Le régime d’écoulement et de déverse total de la rivière peut être altéré d’une façon permanente. Le taux, le volume, et les chargements de sédiments peuvent compliquer l’exploitation des forêts, l’agriculture, et les activités des ruisseaux ou rivières en aval. Chaque année les rivières et les ruisseaux coulent plus comme des torrents et moins comme des rivières permanentes stables. Donc, l’usage de l’eau de surface comme une provision, d’eau pour la population croissante, diminue continuellement, et moins d’eau est disponible quand il y a une grande demande pendant la saison sèche.
Des l’année 2010, il est estimé que seuls les bassins des rivières dans l’extrême sud-est auront quelque couverture forestière. 
La demande élevée pour le charbon de bois, provoqué par les manques de carburant et de propane et la pauvreté des populations rurales, a causé une augmentation du niveau de déforestation. Le manque de carburant, reliés avec le chômage élevé dans le secteur agricole, a forcé beaucoup de fermiers à vendre le charbon comme un moyen pour survivre.

Des Ressources d’eau Souterraine.
L’eau souterraine douce des fontaines et des puits est une ressource majeure d’eau potable. L’eau des fontaines et des puits est utilisée pour des buts agricoles, industriels, publiques et privés. Cependant, la disponibilité d’eau souterraine est extrêmement variable. L’accès continuel à et le développement de provisions sûres et fiables d’eaux souterraines sont des questions importantes dont le Gouvernement de Haïti et beaucoup d’organisations internationales et privées traitent.
L’eau souterraine est généralement abondante dans les plaines et les vallées du pays, mais dans les zones montagneuses, la disponibilité d’eau souterraine douce varie considérablement, de localement abondante à rare. Les plaines et les vallées alluviales constituent approximativement 17 % du pays mais contiennent 84 % des réserves d’eau souterraine disponibles. Les zones montagneuses contiennent beaucoup de types de nappes aquifères, y compris karstiques, fracturés, à perméabilité basse, et aquifères ignés. La déforestation cause le dessèchement des puits ou le niveau d’eau devient trop bas pour produire de l’eau économiquement. La plupart des pompes à main ne peuvent pas produire de l’eau de profondeurs plus grandes que 300 pieds. 
Bien que l’eau souterraine soit généralement plus sûre que les provisions d’eau de surface non traitées, beaucoup d’aquifères à bas fonds deviennent biologiquement contaminés, principalement à cause des rejets sauvages des déchets.

Qualité de l’eau. Prix de l’eau.
Le manque d’accès à une provision d’eau sûr contribue à la santé et l’hygiène. Les maladies contagieuses et parasitaires, souvent diffusées par l’eau peu sur, sont les causes principales de la morbidité et la mortalité
L’eau souterraine
La contamination biologique des aquifères à bas fonds par les déchets humains et animales est un problème majeur. La contamination chimique devient un problème de plus en plus grand, surtout près des villes majeures. La déforestation et l’usage excessif abaissent aussi la qualité générale de l’eau. Près de la côte et dans beaucoup de zones de la Plaine du Cul-de-Sac, l’usage excessif cause l’augmentation de l’intrusion de l’eau de mer et en plus la réduction de la qualité de l’eau.
Tarifs et recouvrements.
Les tarifs d’eau potable en Haïti sont forfaitaires : la majorité des usagers qui ont accès au réseau n’a pas de compteur. Les tarifs sont généralement plus élevés en milieu urbain qu’en milieu rural, mais restent nettement en dessous des coûts de l’approvisionnement en eau par camions-citernes, en bouteilles ou des coûts d’opportunité et de santé pour les usagers non desservis en milieu rural.
Les tarifs urbains varient beaucoup selon la zone et le prestataire. Le tarif de la CAMEP dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince sont plus élevés que ceux du SNEP dans les autres villes. Pour le SNEP, les tarifs sont basés plus ou moins sur la capacité de payer des usagers, et varient selon la région. La gamme des prix varie entre l’équivalent de $1 US par mois dans le plateau central à environ $7,30 US par mois près de la capitale.
Un petit nombre des usagers de la CAMEP a des compteurs, parmi eux les comités d’eau dans les quartiers défavorisés de Port-au-Prince et les clients industriels. Plusieurs personnes et quelques grands clients, par exemple les hôtels de luxe, se sont déconnectés du réseau public et sont approvisionnés par les camions-citernes.
Milieu urbain.
Les revenus de la CAMEP et le SNEP couvrent à peine les frais d’exploitation. Donc il n’y a pas assez de ressources pour l’entretien des systèmes ni pour les investissements. C’est un problème qui touche également les petits systèmes privés ou communautaires à travers le pays. La CAMEP a besoin de couper le service des usagers qui ne paient pas, parce que le système judiciaire ne permet pas de faire respecter les paiements aux entreprises publiques. Cependant, beaucoup de personnes qui avaient eu leur service coupé connectent de nouveau clandestinement. Le bureau national du SNEP reçoit un soutien modeste de la part du ministère des Finances (pour payer une partie des frais de personnel) et une partie des revenus des bureaux régionaux, mais son budget n’est pas suffisant pour permettre le bon fonctionnement de l’entreprise.

Milieu rural.
En milieu rural, en général, les usagers obtiennent l’eau gratuitement de bornes-fontaines et de pompes à main, malgré les besoins d’entretien qui doivent être financés pour éviter des pannes. Le peu d’usagers en milieu rural qui bénéficient de branchements à domicile paient en général un tarif forfaitaire entre 20 gourdes (US$ 0.5) et 100 gourdes (US$ 2.50) par mois. Les tarifs sont payés aux Comités d’Eau
Il n’y a pas de système public pour la collecte ou le traitement de l’eau domestique et industrielle usée et tous les systèmes sanitaires existants sont privés. Les zones résidentielles et les plus grandes villes avec l’eau courante se débarrassent de l’eau usée dans des réservoirs septiques ou des fossés d’infiltration. De nombreuses familles détournent leur eau usée dans les canaux de l’eau de pluie sans traitement. 43 % de la population est dotée des systèmes pour les ordures domestiques, y compris les latrines et des chasses d’eau. 
Dans les zones rurales, seulement 16 % de la population dispose de ce service. 
La collecte et la disposition des ordures solides domestiques posent un problème sérieux, particulièrement dans Port-au-Prince et d’autres grandes villes sans un site d’enfouissement des déchets convenable. La situation dans les zones rurales est similaire bien que sur une plus petite échelle. Le manque de ramassage et traitement des ordures domestiques aboutit à la pollution bactériologique de plusieurs des 18 fontaines qui fournissent l’eau à Port-au-Prince. Le Service de Collection des Ordures Solide Métropolitain est responsable de la collecte des ordures solides dans Port-au-Prince, mais seulement 30 % du volume quotidien des ordures solides produites sont recueillies. La collecte des ordures en général dans les autres villes est de 42 % , tandis qu’elle n’est que de 16 % dans les zones rurales. Le service est plus sûr dans les plus petites villes où la collecte est assurée par les gouvernements locaux et les bureaux locaux du MTPTC et le MSPP.
Subventionné par l’ UNICEF et des ONG, un programme pour construire des latrines dans les zones rurales a commencé en 1980. En 1995 il a été estimé qu’à peu prés 155000 latrines sont à la disposition de 24 % de la population rurale. A port au Prince, tout est désormais à faire.

Résumé des Ressources d’eau Départementale (Départements où intervient Enfants-Soleil)
Ce chapitre résume l’information des ressources d’eau à Haïti, qui peut être utile aux responsables de projets sur l’eau comme un aperçu général des ressources d’eau disponibles dans tout le pays.

Photo Enfants-Soleil. Le fleuve Artibonite en basses eaux.
L’Artibonite en période de pluie moyenne.

Département de l’Artibonite
Domaine : 4,530 kilomètres carrés (16.4 % du pays)
Population estimée (1995) : 1,1 millions (14 pourcent de la population)
Densité de la population : 224 personnes par kilomètre carré
Capitale départementale : Gonaïves
Emplacement : Au Nord-central d’Haïti, avec le Golfe de la Gonâve Formant les frontières de l’ouest.

L’eau de surface :
La rivière la plus grande et la plus longue à Haïti, la Rivière de l’Artibonite, se trouve dans ce département et se déverse dans le Golfe de la Gonâve. L’eau douce est perpétuellement disponible de moyenne à très grandes quantités L’eau douce est perpétuellement disponible de petites à très
grandes quantités dans la Rivière de l’ Estère, une rivière majeure Rivière, La Quinte, Rivière de Saint Marc, et la partie des trois Rivières dans la partie septentrionale du département, où l’eau douce est perpétuellement disponible de très petites à très grandes quantités.
L’eau douce est saisonnièrement disponible, de maigre à très grandes quantités, du mois de Mai jusqu’à Octobre, des cours d’eau intermittents, tel que Rivière Anse le Rouge et Rivière Colombier. La capitale du département de Gonaïves se trouve près de la bouche de la Rivière de l’Estère le long de la côte. L’eau saumâtre et l’eau salé est trouvée au nord de la Rivière de l’ Estère le long de la côte.

L’Eau souterraine :
Les meilleures zones pour l’exploration de l’eau souterraine sont les aquifères alluviaux dans les vallées des ruisseaux et la Plaine de Gonaïves. L’eau souterraine douce est généralement disponible de petites à très grandes quantités qui couvre 1/4 du département. La profondeur de l’eau est de 20 à 40 mètres dans la Rivière de la vallée de l’Artibonite. Ces aquifères alluviaux sont largement utilisés pour la provision domestique et localement par les puits d’irrigation et sont convenables pour les puits à pompe à main et tactique.

Département du Centre
Domaine : 3,700 kilomètre carrés (13.4 % du pays)
Population estimée (7 % de la population)
Densité de la population : 133 personnes par kilomètres carré
Le département le moins peuplé. Capitale départementale : Hinche
Emplacement : Dans la partie centrale du pays, avec les frontières avec la République Dominicaine formant les frontières de l’est.
L’eau de surface :
L’eau de surface douce est perpétuellement abondante le long de la partie centrale de la
Rivière de l’ Artibonite, ses tributaires majeurs, et Lac de Péligre, qui emmagasine 395 millions de m 3 et se trouve dans la partie méridionale du département, a été formé par un barrage sur la Rivière de l’Artibonite au convergence de Massif des Montagnes Noires et Chaîne des Matheux. Le lac, qui a perdu
30 pourcent de sa capacité à cause de la sédimentation causée par la déforestation, couvre 30 km2, et est utilisé pour le contrôle de l’inondation, l’irrigation, et la génération de la puissance hydro-électrique. Le rivage du lac est rocheux, escarpé, et irrégulier, donc l’accès peut être difficile.
La Rivière Bouyaha et des parties de la partie supérieure de la Rivière de l’Artibonite, où l’eau douce est perpétuellement disponible. 
Le long d’une partie de la Rivière Canot, Rivière Guayamouc, Rivière Lociane, et Rivière de Fer a Cheval, où l’eau douce est perpétuellement disponible de très petites à très grandes quantités. La capitale du département, Hinche, se trouve près de la Rivière Guayamouc.

L’eau souterraine :
Les meilleures zones pour l’exploration de l’eau souterraine sont les aquifères alluviaux dans la vallée de la Rivière de l’Artibonite et le long de ses tributaires : moins d’un-quart du département dans le sud, où l’eau douce est généralement abondante de petites à très grandes quantités à des profondeurs généralement moins de 50 mètres. Les dépôts de ses alluviaux sont largement utilisés pour la provision domestique et localement par les puits d’irrigation et sont convenables pour les puits à pompe à main et tactique. Pour plus de la moitié du département, l’eau souterraine douce est rare ou manque.

Département du Nord-Est
Domaine : 1,750 kilomètres carrés (6,4 du pays)
Le département le plus petit d’ Haïti
Population estimée : 3 % de la population.
Le département le moins peuplé d’Haïti.
Densité de la population : 142 personnes par kilomètre carré.
Capitale départementale : Fort-Liberté
Emplacement : Au nord-est de Haïti, avec l’Océan Atlantique qui forme la frontière septentrionale et la République Dominicaine formant la frontière de l’est.

L’eau de surface :
L’eau douce est saisonnièrement disponible à travers la plupart du département. Dans la plupart du département, les quantités d’eau disponibles varient de maigres à très grandes quantités des ruisseaux intermittents tel que la partie supérieure de la Grande Rivière du Nord. De maigres à grandes quantités sont disponibles des ruisseaux tel que Rivière Marion et Rivière du Massacre.
La capitale du département Fort-Liberté est située à la bouche de la Rivière Marion. La partie littorale nord-ouest : l’eau saumâtre et salée est perpétuellement disponible.
L’eau souterraine :
Les meilleures zones pour l’exploration de l’eau souterraine sont les aquifères alluviaux dans la Plaine du Nord, qui est dans la partie septentrionale du département. Cette zone occupe 1/3 du département, où l’eau douce est généralement abondante de petites à quantité énorme. Les dépôts de ces alluviaux sont largement utilisés pour la provision domestique et localement par les puits d’irrigation et sont convenables pour les puits à pompe à main et tactique. La profondeur de l’eau est d’habitude de 5 à 25 mètres. 
La capitale du département Fort-Liberté : Près de la ville sont des zones où l’intrusion de l’eau de mer est un problème

Département de l’Ouest
Domaine : 4,650 kilomètres carrés (17% du pays)
Le département le plus large à Haïti
Population estimée : 35 % de la population)
Le département le plus peuplé à Haïti
Densité de la population : 537 personnes par kilomètre carré
Capitale départementale : Port-au-Prince
Emplacement : Au sud-central, de Haïti avec le Golfe de la Gonâve formant les frontières de l’ouest et la République Dominicaine et l’Etang Saumâtre formant les frontières de l’est. Inclut la capitale
nationale de Port-au-Prince et l’Île de la Gonâve.

L’eau de surface :
L’eau de surface douce est perpétuellement disponible des ruisseaux et des lacs. Les ruisseaux majeurs qui incluent la Rivière Blanche et la Rivière Grise (Grande Rivière du Cul-de-Sac) avec leurs plaines associées. Ces deux rivières commencent sur les pentes septentrionales du Massif de la Selle, mais disparaissent dans la Plaine du Cul-de-Sac pendant l’étiage, atteignant la mer pendant les inondations.
Dans la plupart du département l’eau de surface douce est saisonnièrement disponible de petites à grandes quantités de mai à octobre des cours d’eau intermittents, tels que Rivière Grand Goâve et les parties supérieures de la Rivière Grise, Rivière Blanche, et Rivière Momance.
Port-au-Prince, la capitale nationale du département se trouve, dans la Plaine du Cul-de-Sac, le sud de l’embouchure de la Rivière Grise (Grande Rivière du Cul-de-Sac). Les zones côtières près de Port-au-Prince : l’eau saumâtre et salée existe. Le système d’eau municipal pour Port-au-Prince n’utilise pas l’eau de surface pour aucun de ses besoins. Cependant, pour beaucoup des habitants, la seule source d’eau est l’eau de surface de la Rivière Grise, la Rivière Blanche, les plus petits ruisseaux, les fossés d’irrigation, et les égouts de l’eau d’orage de la ville. L’eau de surface près de la ville est extrêmement polluée par les déchets humains, les ordures solides, et la contamination chimique industrielle. Le long de la côte et les alentours des lacs Étang Saumâtre : Trou Caïman, et Étang de Miragoâne sont des zones où l’eau de surface douce est rare ou manque. Dans ces zones, l’eau saumâtre et l’eau de surface salée est perpétuellement disponible. (Etang Saumâtre)

La population autour du forage de Savane Laboue au moment des premiers essais. Photo Joseph Ostene. Coordinateur Enfants-Soleil.

L’eau souterraine :
Les meilleures zones pour l’exploration de l’eau souterraine sont les aquifères alluviaux dans la Plaine du Cul-de-Sac, les vallées des cours d’eau, et les plaines côtières, couvrant un-quart du département. Dans ces zones, l’eau souterraine douce est généralement abondante de petites à quantités énormes. Ces dépôts alluviaux sont largement utilisés pour la provision domestique et localement par les puits d’irrigation et sont convenables pour les puits à pompe à main et tactiques. La profondeur de l’eau est
d’habitude de 30 à 50 mètres. Dans une partie de la Plaine du Cul-de-Sac, les aquifères incluent des récifs très poreux et perméables et des dépôts de carbonate, en moyenne entre 25 et 50 mètres d’épaisseur. Le meilleur accès pour les sites des puits potentiels dans le pays est dans la Plaine du Cul-de-Sac dans ce département. Deux zones de puits à l’est de l’aéroport international, fournissent de l’eau au système d’eau municipale de Port-au-Prince.
Port-au-Prince, le département et la capitale nationale, se trouvent sur les aquifères alluviaux de la Plaine du Cul-de-Sac, les aquifères ont été contaminés par l’intrusion de l’eau de mer. 
Le nord et l’est du centre de la ville : l’eau souterraine douce est généralement abondante de petites à très grandes quantités des aquifères alluviaux quaternaire à des profondeurs généralement moins de 50 mètres. 
Le sud de la ville d’inadéquates à très grandes quantités de grès ou de calcaires fracturés à des profondeurs généralement inférieures à 200 mètres sont disponibles.

Le système d’eau municipal de Port-au-Prince fournit de l’eau à un-tiers de la population. Les sources principales d’eau pour le système d’eau municipal sont 18 fontaines dans le sud des collines de la ville, des zones de puits à l’est de l’aéroport international. Ces sources fournissent approximativement
36 millions de m3 d’eau par année. Ces sources font face à plusieurs problèmes majeurs qui diminuent la qualité et la quantité de l’eau qui alimentent la municipalité. Toutes les sources sont polluées par la contamination biologique des déchets humains et solides avec quelques sources trop polluées pour être utilisées. La vidange humaine, l’écoulement agricole, et les déchets industriels menacent aussi les puits. Les rendements d’eau des sources diminuent aussi. La déforestation, l’urbanisation, et la sécheresse diminuent beaucoup la quantité d’eau infiltrée dans le sol pour recharger les aquifères, réduisant la quantité d’eau produite par les sources.

Réservoirs de Petites Surfaces
Dans certaines zones du pays, la construction de petits réservoirs pour capturer l’eau pour la provision d’eau devrait être considérée. Les montagnes couvrent à peu près 75 % de la surface. Dans ces zones montagneuses, la profondeur des nappes aquifères pourrait être trop grande. D’autres zones où les petits réservoirs devraient être considérés sont des zones où la baisse de l’aquifère est associée avec les impacts de la déforestation et où l’exploration de l’eau souterraine est très difficile. Des réservoirs d’emmagasinage d’eau de surface seraient aussi avantageux pour diminuer l’écoulement de la surface et l’érosion et pourrait aider à la recharge des nappes aquifères potentielles, pour la contamination de l’eau. Ces réservoirs doivent être seulement considérés dans les zones où l’eau de surface n’est pas lourdement polluée, tel qu’en amont des endroits peuplés, loin de la décharge de l’eau domestique usée non traité, loin des sites industriels et loin des villes majeures. Les réservoirs devraient être situés où la contamination de l’eau ne serait pas un problème. La conception de ces réservoirs ne sera pas difficile, et les techniques de construction seront très similaires aux techniques de constructions locales. Les autres facteurs principaux sont de choisir un site convenable, mesurer la berge, et étudier les structures de la sortie.

Photo M ; Agnès Lahellec. La culture des pois (haricots) dans la plaine de l’Artibonite, avec irrigation.

Les lacs collinaires. ( Nous joignons un article de Pierre D. Sam qui illustre la situation)
Préserver les réserves en eau souterraine susceptibles de promouvoir de meilleures récoltes en denrées alimentaires, de subvenir aux demandes en expansion croissante des populations et de travailler à un équilibre climatique approprié. Toutes les remarques faites autour des 80 lacs collinaires déjà construits, à partir des modèles réalisés par le MARDNR et la FAO en association au départ avec la petite congrégation à Pandiassou (Plateau central) des Petits Frères de la Communauté dirigée par le frère Armand, établissent la satisfaction des communautés participantes grâce à l’augmentation observée des revenus et des possibilités extraordinaires crées en termes de capacité de nutrition (légumes, poissons, fruits).
Il nous faut rappeler ici que l’observation a été faite par les membres d’une mission spécialisée des Nations unies en 1992 que le pays disposait alors de 10 fois plus d’eau venant des pluies que ne nécessitent les besoins nationaux, mais que 90% de cette eau s’en allait directement à la mer en emportant sols, animaux et structures rencontrés sur leur passage. 

Terres non irriguées.
Pépinière à Verrettes ( Projet Enfants-Soleil.)

Cette même mission est revenue 10 ans plus tard (en 2002) pour constater que les disponibilités n’étaient plus de 10, mais de quatre fois les besoins nationaux. On n’a pas besoin d’être un spécialiste ou un mathématicien pour en faire la déduction qui s’impose : pénurie en 2012 avec comme constats la disparition de beaucoup de sources, l’absence d’eau sur 10 km à la ronde de certaines populations, l’absence de production nationale agricole, les sécheresses prolongées de mai à novembre.

Pour prévenir de tels désastres et nous prémunir contre les destructions, des désastres naturels, il nous faut aller vite en besogne et construire le maximum de lacs collinaires possibles. Nous avons récemment obtenu des fonds importants de la coopération espagnole (US 104 millions) et de la BID (US $ 401 millions). Avec $ 20 million venant de ces montants en plus des apports nationaux (noblesse oblige), les 1000 lacs collinaires peuvent être construits, vu la compétence démontrée par les cadres actuels du MARDNR et l’apport des communautés rurales à cet effort durant 4 à 5 années. Une harmonie doit être réalisée entre les secteurs de l’Agriculture et de l’Environnement dès la création des nouveaux lacs (et même avant) pour les responsabilités à couvrir en matière de formation continue des leaders locaux et de la jeunesse pour l’entretien de ces Lacs et leur enrichissement continu. Ceci est une exigence absolue pour le succès à atteindre dans ces efforts et permettra d’obtenir la meilleure utilisation possible des fonds. 

Préparation des terres pour la culture du manioc.

J’attire une attention spéciale sur cet aspect de synergie "obligatoire" avec la sérieuse situation économique mondiale. Il ne faut guère s’attendre en 2009 à une augmentation de l’assistance internationale. Car ce sera l’heure de l’austérité. Les fonds programmés pour la Coopération internationale ou bilatérale devront être engagés au plus tôt à partir de plans d’action cohérents et clairs, sinon, dans l’exercice de la coupure d’assistance, ces fonds pourraient être rapatriés sans avis préalable en vertu de la souveraineté des Etats et de la sécurité des citoyens ayant payé des taxes à leur Etat. […] Vu les besoins grandissants et réels d’Haïti en matière de réserve d’eau dans les nappes phréatiques du pays, le chiffre de 1000 lacs collinaires n’est nullement exagéré quand on considère qu’une simple île de l’Espagne, Las Palmas, a construit 10000 lacs collinaires pour satisfaire ses besoins avec une population de 360000 habitants. […]
Dans cet effort colossal à faire (qui demeure à notre portée), la construction des lacs collinaires constitue un appoint irremplaçable pour la promotion des ressources de notre pays avec sa capacité de stabilisation des familles, de création de bien-être et de richesse nationale 

Pierre D. SAM (Source « Le nouvelliste »)

L’Amélioration de la qualité de l’eau et de l’approvisionnement
Une grande part de la population manque d’accès aux services de provision d’eau et au système sanitaire, qui, directement, impacte la qualité de vie. Le traitement de l’eau usée manque aussi partout dans le pays, avec beaucoup d’effluents déversés dans les voies navigables de la nation sans traitement. Le traitement des eaux usées est nécessaire pour améliorer la qualité des ressources d’eau de surface du pays, la population utilise l’eau de surface pour ses besoins d’eau de provision. Le secteur d’approvisionnement subit actuellement une transformation, et il est recommandé que continue cet effort, pour améliorer l’accès d’eau potable à la population.
Les ONG réalisent beaucoup d’activités dans le secteur. Ils travaillent surtout dans les zones rurales, mais aussi dans les petites villes et les zones défavorisées des grandes villes. Parmi les ONG les plus actifs dans le secteur sont :

Action Contre la Faim (ACF en Haïti) (française),
l’Association haïtienne pour la maîtrise des eaux et des sols (ASSODLO)(haïtien).
la CARE (américaine),
le Comité Protos Haïti (haïtienne),
le Groupe de recherche et d’échanges technologiques (GRET en Haïti)(français),
Helvetas (suisse),
Inter Aide (français),
Oxfam (sections britannique et canadienne),
le Pan-American Development Fund (PADF en Haïti)(lié à l’Organisation des États américains) et
World Vision (américaine).
Les ONG interviennent souvent avec l’appui financier des bailleurs de fonds. La plupart des ONG ne sont pas spécialisées dans l’eau potable et l’assainissement, mais interviennent dans plusieurs secteurs dans des localités spécifiques avec une approche de développement communautaire. Pourtant, certaines ONG en Haïti - comme Helvetas, ACF et le GRET - se sont spécialisés et mettent un accent particulier sur l’eau potable et l’assainissement.
La CAMEP et le SNEP
Les institutions publiques principales dans le secteur de l’eau potable en Haïti sont deux entreprises publiques qui ont été chacune créée par une loi spécifique : la CAMEP (Centrale autonome métropolitaine d’eau potable), qui est responsable de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, et le SNEP (Service national d’eau potable), qui est responsable des villes secondaires et, en théorie, des zones rurales. Il n’y a pas d’institution responsable de l’assainissement en Haïti, étant donné que les mandats de la CAMEP et du SNEP actuellement ne couvrent pas l’assainissement. Les deux entités théoriquement sont sous l’autorité de leur conseil d’administration respectif qui incluent des représentants de plusieurs ministères. Comme ces Conseils ne se réunissent pas depuis une dizaine d’années, les deux institutions sont de fait sous le contrôle du ministre des Travaux publics, Transport et Communications (MTPTC).
Les agences publiques du secteur d’eau potable ont perdu du personnel qualifié et formé, en partie à cause de l’émigration, et en partie à cause des ONG et des bailleurs, qui peuvent offrir des salaires supérieurs. Cependant, il y a des gérants et du personnel compétents et motivés dans le secteur public d’eau potable en Haïti. Malheureusement, il manque une claire volonté publique et un soutien financier aux employées pour les motiver et leurs permettre d’être plus productifs.

 Les Comités d’eau.
Terres irriguées. Culture des haricots.
Il y a des centaines des comités d’eau, qui sont parfois appelés CAEP (Comités d’approvisionnement en eau potable) ou simplement Comités d’Eau, qui gèrent des systèmes d’approvisionnement en eau potable dans le milieu rural, dans quelques petites villes et dans beaucoup de quartiers défavorisés urbains. Le niveau de formalité et d’efficacité du comité varie pour chaque CAEP. Les meilleurs se réunissent régulièrement, tiennent les relations étroites avec les communautés, récupèrent les revenus régulièrement, embauchent des plombiers qui s’occupent de l’entretien du système, tiennent un compte bancaire, et sont enregistrées et approuvées par le SNEP. Cependant, plusieurs comités ne fonctionnent pas aussi bien. Il n’y a pas de registre national des comités d’eau ou des systèmes d’eau et, à la différence d’autres pays, il n’y a pas d’associations des comités d’eau au niveau municipal, départemental, ou national. Le ministère des Travaux publics actuellement utilise l’appellation Comité d’approvisionnement en eau potable et assainissement (CAEPA)