Lorsqu’on parle d’environnement, on se réfère à la définition communément admise : Milieu dans lequel un organisme fonctionne, incluant l’air, l’eau, la terre, les ressources naturelles, la flore, la faune, les êtres humains et leurs inter-relations.
Cette dernière notion met l’être humain au centre de la notion d’environnement : Soit qu’il façonne son environnement pour le bien-être de l’humanité, en y incluant des valeurs de justice et d’équité, plus présentes encore dans les intentions et les discours que dans les faits, soit qu’il détruise son environnement naturel jusqu’à mettre en danger sa propre existence, soit que par ses activités, l’organisation de ses sociétés, son indifférence face à la barbarie, il crée un environnement qui met en danger et en souffrance une grande partie de l’espère humaine.
Parmi les victimes de cette barbarie, des groupes sociaux sont les premières victimes : les femmes, les enfants, les personnes âgées, les faibles en général, les minorités, dont ceux qui sont différents …
La notion de genre, c’est la prise en compte de ce facteur dans les institutions, les relations inter- humaines et la coopération entre les différents acteurs.
La notion de genre doit être envisagée aussi bien lors des projets d’éducation à la solidarité que lors des projets de terrain.
L’égalité des femmes et des hommes, des filles et des garçons, dans tous les domaines, politique, économique, social…et la protection des enfants et des catégories sociales les plus faibles est une condition d’un développement humain durable. Les enfants parce qu’ils conditionnent l’avenir d’un pays, les femmes parce qu’elles sont un élément moteur majeur, souvent oublié, pour l’économie, la paix, l’éducation des enfants, qui nous semble à l’évidence devoir être incluse dans l’approche de genre.
L’approche de "genre" (Site de l’Association « Adequations »)
Enjeux du genre pour les organisations de développement Agences de développement et ONG
L’approche de "genre" étudie les rôles et les stéréotypes attribués à chaque sexe. Ces rapports sociaux entre femmes et hommes varient selon les sociétés et les époques, mais ils restent en grande majorité fondés sur des inégalités au détriment des femmes, notamment en matière de pouvoir et de prise de décision politique et économique. Le "genre" est à la fois un concept sociologique, un objectif en matière de respect des droits humains et une méthodologie pour des actions plus efficaces, notamment en matière de développement durable et de solidarité internationale.
Repères
Les rapports sociaux entre hommes et femmes sont à la base de l’organisation des sociétés humaines. Contrairement aux différences biologiques, qui sont innées, la répartition des rôles, des fonctions, des pouvoirs, etc. sont des constructions sociales, politiques, symboliques et culturelles. Les rôles socialement construits qui en découlent sont généralement basés sur des positionnements différenciés et inégalitaires.
Ainsi, presque partout dans le monde, les femmes ont un accès plus limité à l’espace public, aux responsabilités, à l’éducation. Leurs salaires sont moindres et elles occupent majoritairement des postes à moindre responsabilité, avec un éventail de professions moins large que celui des hommes. Dans la plupart des pays, la division du travail reste sexuée : gestion des ressources naturelles, agriculture, alimentation, soins aux enfants et à la famille, postes de secrétariat, d’infirmières pour les femmes, de techniciens et ingénieurs pour les hommes…
L’action publique, comme les actions de développement ou de solidarité mises en oeuvre par des acteurs de la société civile, doivent tenir compte de ces « rapports de genre », qui évoluent dans le temps et l’espace, varient d’une culture à l’autre, entre groupes sociaux au sein d’une même culture, se combinant à la classe, à l’âge, au statut politique… Des facteurs internes et externes les transforment en permanence : nouvelles technologies, politiques économiques, marché du travail, conflits armés, crises alimentaires, déséquilibres démographiques…
Transposé de l’anglais « gender », le « genre », terme qui est maintenant largement utilisé par les acteurs francophones, les ONG et les milieux de la recherche, se réfère à la prise en compte de ces rôles socialement construits. L’approche du genre est à la fois :
un concept sociologique analysant ces rapports sociaux et leur caractère inégalitaire ;
un objectif politique de mise en œuvre des droits fondamentaux ;
une méthodologie proposant des outils pratiques pour agir plus efficacement.
Panorama général. Les thèmes. Autour de la notion de genre.
Les thèmes faisant état de la notion de genre sont nombreux… mais la liste est loin d’être exhaustive.
Travail des enfants. Enregistrement des naissances. Violence contre les enfants. Mariages d’enfants. Education. Mutilations génitales féminines/excision. Femmes et enfants face à la santé.
Exploitation sexuelle et sévices sexuels infligés à des enfants ou des femmes. Traite d’enfants ou de femmes. Migration. Enfants handicapés. Enfants privés de soins parentaux. Enfants confrontés aux systèmes judiciaires. Enfants dans des situations d’urgence. Mines terrestres, restes explosifs de guerre et armes légères. Femmes et enfants face au travail.
Tandis que les faiseurs de fric continuent de plus belle à faire du fric, que les marchands d’armes continuent à approvisionner les faiseurs de guerre, qui sont d’ailleurs les amis des faiseurs de fric, les rapports tombent régulièrement, les statistiques s’accumulent, les murs se construisent autour des richesses accumulées et entre les peuples qui pourraient vivre ensemble, les communautarismes , les intégrismes prospèrent sur le fumier de la misère, tandis que nous continuons à piller les dernières richesses de la planète, qui, peu à peu, inexorablement s’empoisonne, les objectifs du millénaire, dont seule l’ambition est admirable, s’étirent langoureusement sur le chemin de l’impuissance et alimentent les promesses et les discours, plus nombreux que les actes, on comprend l’impatience, la colère légitime de ceux, chaque jour plus nombreux, qui souffrent et attendent, meurent d’attendre vainement et de souffrir, attendent que les promesses, qui ne sont que justice à leur rendre, soient enfin tenues. Et parmi eux, au premier rang, les femmes et les enfants, et tous ceux dont les différences font des parias de l’humanité.
Document de réflexion :Violences contre les enfants. Discriminations garçons filles.
Préambule du rapport de l’Unicef d’octobre 2009.
« Partout dans le monde, des enfants en nombre bien trop élevé sont victimes de violence, soumis à l’exploitation et à de mauvais traitements. Certains d’entre eux travaillent dans des conditions dangereuses. D’autres sont confrontés à la violence ou à de mauvais traitements chez eux, dans leurs écoles, dans leurs communautés ou dans des établissements pour enfants. En certaines régions, les enfants sont la cible d’un recrutement illicite de la part de forces et de groupes armés, ou sont obligés de fuir leurs foyers à cause d’un conflit ou d’une catastrophe naturelle. Et ils sont des millions, des
filles pour la plupart, à être victimes de violences et d’abus sexuels ainsi que de pratiques traditionnelles qui nuisent à leur santé. Ce numéro de Progrès pour les enfants, le huitième de la série qui suit l’évolution des progrès vers les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), est un recueil de données qui permet de dresser un bilan des efforts déployés aux échelles mondiale et nationale pour protéger les droits de l’enfant. Nous disposons aujourd’hui de plus de données sur les questions de protection de l’enfant que jamais auparavant. Cependant, l’obtention de données sur certaines questions – en particulier l’exploitation des enfants à des fi ns sexuelles, les abus sexuels sur enfants, la traite et la migration – reste encore difficile. Il faut redoubler d’efforts pour combler ces lacunes et, avec davantage de données, on parviendra à améliorer les perspectives de résultats concrets pour les enfants. Les données révèlent toutefois quelques avancées. Ainsi, dans certains pays où le mariage d’enfants est une tradition répandue, les filles se marient désormais plus tard. Les données indiquent également que la prévalence de la mutilation génitale féminine/excision a reculé au cours des dernières décennies. Certes, on progresse dans ces domaines mais le problème consiste à accélérer le rythme.
Des systèmes performants de protection de l’enfant permettent de s’assurer que la majorité des enfants et des familles vulnérables ont accès à la scolarité, aux soins médicaux, à une protection sociale, à la justice et à d’autres services essentiels. Ces systèmes peuvent aider à briser l’engrenage de la pauvreté et de l’exploitation transmises de génération en génération et contribuer ainsi à la réalisation des OMD.
Le but collectif doit être de créer un environnement protecteur dans lequel filles et garçons sont à l’abri de toutes les formes de violence et d’exploitation. Il faut déployer des efforts concertés pour protéger les droits des enfants et renforcer leurs chances de réaliser tout leur potentiel. Voilà vingt ans que la Convention relative aux droits de l’enfant, un instrument historique, a été adoptée. Alors que nous fêtons son vingtième anniversaire cette année, cette édition de Progrès pour les enfants offre des informations capitales sur la protection de l’enfant. Certes, on a progressé mais chaque enfant qui continue de souffrir doit nous inciter à redoubler d’efforts jusqu’à ce que tous les enfants, partout dans le monde, bénéficient des protections de la Convention. »
Ann M. Veneman Directrice générale, UNICEF
Les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) sont huit objectifs (www.huitfoisoui.fr) que les États membres de l’ONU ont convenus d’atteindre d’ici à 2015. La déclaration fut signée en septembre 2000. ( Un film va bientôt sortir : 8 couts métrages confiés à de grands cinéastes, illustrant ces 8 points. « Huit fois Oui »
Les objectifs sont :
1. Réduire l’extrême pauvreté et la faim.
2. Assurer l’éducation primaire pour tous.
3. Promouvoir l’égalité et l’autonomisation des femmes.
4. Réduire la mortalité infantile.
5. Améliorer la santé maternelle.
6. Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies.
7. Assurer un environnement humain durable.
8. Mettre en place un partenariat mondial pour le développement.
Tous ces points peuvent faire l’objet d’une approche de genre.
Introduction au rapport de l’UNICEF
Le point par rapport aux Objectifs du Millénaire.
Les enfants, partout dans le monde, sont exposés à la violence, à l’exploitation et aux mauvais traitements. Ils sont obligés de combattre lors des guerres ou de travailler dans des conditions intolérables ; ils sont victimes de sévices sexuels ou de châtiments corporels ; on les contraint à se marier trop jeunes ou ils sont exploités économiquement ; on les emprisonne, on les place dans des lieux de détention ou en institution sans raison valable. Les droits des enfants qui vivent dans de telles situations sont totalement bafoués – et leurs souffrances physiques et psychologiques ont des conséquences à long terme et quelquefois irréparables. Tous les éléments d’une enfance saine, tels qu’ils sont énoncés dans la Convention relative aux droits de l’enfant, leur sont refusés car la communauté internationale ne réussit pas à donner aux enfants la protection à laquelle ils ont droit.
La Déclaration du Millénaire de 2000 porte spécifiquement sur la nécessité de protéger les enfants contre les conflits, la violence, les mauvais traitements et l’exploitation. Tous les pays qui ont adopté la déclaration ont pris la résolution de :
¤ Oeuvrer en faveur d’une protection complète et de la promotion des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels pour tous.
¤ Combattre toutes les formes de violence contre les femmes et mettre en oeuvre la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.
¤ S’assurer que les enfants et toutes les populations civiles qui souffrent de manière disproportionnée des conséquences des catastrophes naturelles, d’un génocide, d’un conflit armé et d’une autre situation d’urgence humanitaire reçoivent toute l’assistance et la protection voulues de façon à pouvoir reprendre une vie normale aussi rapidement que possible.
¤ Encourager la ratification et la mise en œuvre complète de la Convention relative aux droits de l’enfant et de ses Protocoles facultatifs sur la participation des enfants aux conflits armés et sur la vente d’enfants, la prostitution d’enfants et la pornographie impliquant des enfants.
La protection de l’enfant se conjugue avec chacun des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) – qu’il s’agisse de faire reculer la pauvreté, d’envoyer les enfants à l’école, d’éliminer les inégalités liées au sexe ou de réduire la mortalité infantile. Pour citer quelques exemples, le travail des enfants limite l’accès à l’éducation en empêchant les enfants de fréquenter l’école et en retardant leur scolarisation (OMD 2), tandis qu’une éducation de qualité médiocre incite les enfants à quitter l’école et à entrer dans le monde du travail. Les filles risquent plus que les garçons d’être retirées de l’école pour s’acquitter de corvées domestiques (OMD 3), et les filles qui survivent à l’exploitation sexuelle risquent plus que les garçons de contracter des maladies qui mettront leur vie ou leur santé maternelle en danger (OMD 5 et 6). Le mariage d’enfants entraîne le retrait des filles de l’école et s’oppose à l’égalité des sexes (OMD 2 et 3) ; il est aussi à l’origine de grossesses précoces, qui comportent des risques considérables pour la santé des filles (OMD 5) et de leurs bébés (OMD 4).
Un environnement protecteur qui englobe tous les secteurs de la vie sociale – dans lequel les lois, les services, les comportements et les pratiques réduisent les risques auxquels les enfants peuvent être exposés tout en renforçant leurs propres capacités de résistance – permet d’éviter de nombreuses formes de violence, d’exploitation et de mauvais traitements.
En 2008, l’UNICEF a adopté une nouvelle Stratégie en matière de protection de l’enfance qui décrit en détail les éléments indispensables mesures à l’échelle du système et le déploiement d’efforts pour faire évoluer les attitudes, les coutumes et les pratiques sociales qui bafouent les droits de l’enfant. La stratégie s’appuie sur un large cadre international de protection de l’enfant et sur les recommandations pertinentes figurant dans l’Étude du Secrétaire général des Nations Unies sur la violence contre les enfants. Elle souligne que c’est aux gouvernements qu’incombe la responsabilité de mettre en place les meilleurs systèmes possibles pour protéger les enfants, sans distinction d’âge, d’incapacité, d’origine ethnique ou de religion. La stratégie recommande cinq grandes mesures permettant de créer un environnement protecteur pour les enfants :
1. Améliorer les systèmes de protection de l’enfant
Depuis l’entrée en vigueur de la Convention relative aux droits de l’enfant, dans la majorité des cas, les réformes du système juridique ont abordé les problèmes de protection de l’enfant au cas par cas au lieu d’adopter une stratégie globale. Les gouvernements ne doivent pas se contenter de remanier les cadres législatifs – et, le cas échéant, de les amender – ils doivent aussi adopter des budgets, politiques, pratiques et mécanismes de suivi au niveau national compte tenu des droits fondamentaux. Les gouvernements doivent aussi encourager un débat public sur les questions de protection de l’enfant, car la législation à elle seule n’aura que des effets limités si l’on n’améliore pas la sensibilisation du public et si l’on ne modifie pas les attitudes. Des services de santé et d’éducation de base doivent être mis à la disposition de tous les enfants – même ceux qui sont le plus difficiles à atteindre. Par ailleurs, des services sociaux doivent être créés dans les écoles, les dispensaires et les établissements spécialisés pour les enfants les plus exposés ou touchés par la violence, l’exploitation ou les mauvais traitements. La méthode utilisée pour fournir ces prestations est également importante, et il convient de renforcer, par des formations spécifiques s’il le faut, les capacités générales des enseignants, des médecins, de la police, des travailleurs sociaux et des autres personnes concernées afin qu’ils puissent faire face aux problèmes de protection de l’enfant.
2. Promouvoir des changements sociaux
De nombreuses formes de violence contre les enfants sont tolérées tacitement ou explicitement par la société – par exemple, le mariage d’enfants, la mutilation génitale féminine/excision, les châtiments corporels et la violence familiale. L’efficacité de la protection de l’enfant dépend en grande partie de l’évolution des mentalités des familles et des communautés, de sorte que les attitudes, les convictions et les pratiques préjudiciables aux enfants ne soient plus tolérées. La protection la plus efficace de l’enfant est renforcée par un consensus social positif. Les tentatives visant à imposer le changement de l’extérieur entraînent souvent une résistance. Les initiatives en faveur du renforcement de la protection de l’enfant sont plus efficaces quand elles s’appuient sur des partenariats et des coalitions, et quand les problèmes peuvent être discutés ouvertement. Pour que le changement soit efficace, il doit plonger ses racines dans des normes sociales reconnues et des systèmes efficaces et accessibles.
3. Renforcer la protection de l’enfant lors des situations d’urgence
Les conflits et les catastrophes naturelles – telles que les sécheresses, les inondations et les séismes – créent de nouveaux risques pour les enfants et exacerbent ceux qui les menaçaient déjà. Les stratégies adoptées dans leur sillage doivent être ancrées dans les textes internationaux relatifs aux droits de l’homme, tandis que l’action locale doit être conforme aux Principaux engagements pour les enfants en situations d’urgence élaborés par l’UNICEF. Selon ces engagements, les enfants en situations d’urgence ont les mêmes besoins et droits que les enfants des communautés stables. Ici encore, l’action doit faire en sorte de prévenir la violence, l’exploitation et les mauvais traitements. Même pendant les conflits armés ou après une catastrophe naturelle, il faut s’attacher à édifier des systèmes nationaux de protection de l’enfant. De nombreux systèmes sont affaiblis dans un contexte de situations d’urgence, et pourtant ils ont un rôle crucial à jouer pour résoudre les problèmes de protection de l’enfant lorsqu’ils se présentent. Des secteurs comme la protection sociale, l’application des lois et la justice auront peut-être besoin d’être soutenus pour faire face à des problèmes comme la recherche et la réunification des familles, le placement temporaire des enfants qui ont perdu leurs parents lors d’une situation d’urgence ou des enfants en conflit avec la loi.
4. S’allier pour une plus grande efficacité
La protection de l’enfant peut bénéficier de partenariats entre les institutions des Nations Unies, les gouvernements nationaux, la société civile, le secteur privé, et des organisations bilatérales et multilatérales. Il faut favoriser la mise au point de stratégies communes en termes de programmes et de sensibilisation, et encourager la responsabilité sociale du secteur privé face aux objectifs de protection de l’enfant. Les partenariats avec les institutions financières internationales peuvent stimuler les investissements dans des secteurs axés sur la protection de l’enfant. Les adolescents – en particulier ceux dont la protection est menacée – peuvent devenir les champions de causes telles que la violence contre les enfants et l’impact des conflits armés, et rompre le silence sur des sujets considérés comme sensibles.
5. Réunir des preuves
Le renforcement d’une base de données factuelles sur la protection de l’enfant revêt une importance capitale, ne serait-ce que pour s’assurer que les données sont utilisées pour améliorer les lois, les politiques et les pratiques. Le suivi et l’évaluation sont nécessaires pour déterminer l’échelle des violations de la protection
de l’enfant, identifier les groupes vulnérables et les facteurs de vulnérabilité, évaluer l’efficacité des mesures de prévention et étayer les politiques et la programmation grâce à des données réunies à tous les niveaux. Le processus de collecte de données permet aussi d’identifier les enfants qui échappent aux systèmes de protection de l’enfance en place, et de trouver de nouveaux moyens de les atteindre conformément à une approche qui favorise la réalisation des droits de l’homme. On sait fort bien que la collecte de données fiables sur des questions liées à la protection de l’enfant est difficile. La violence, l’exploitation et les mauvais traitements
fleurissent dans l’illégalité, dans le secret et l’absence de transparence, ce qui fait que les statistiques officielles ne traduisent jamais toute l’étendue des problèmes. Par ailleurs, l’hésitation des autorités à reconnaître les mauvais traitements risque d’aller de pair avec leur réticence à créer des mécanismes de collecte de données. Quand de tels mécanismes de collecte de données existent au niveau national et local, ils sont souvent faibles et manquent de capacités techniques. L’absence de méthodologies solides d’évaluation et de recherche est aussi à déplorer, surtout quand il s’agit d’évaluer l’impact des interventions préventives. Quoi qu’il en soit, des progrès importants ont été accomplis. Les enquêtes sur les ménages sont un outil utile pour réunir des informations détaillées au moins sur certains grands volets de la protection de l’enfant ; l’UNICEF compile des données mondiales sur plusieurs thèmes (décrits en détail dans la section qui suit).
Les violences faites aux enfants et aux femmes. Association « Adéquations » ONU. (Déclaration sur l’élimination des violences faites aux femmes.)
L’ONU définit les violences à l’égard des femmes comme « tout acte de violence dirigé contre les femmes, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée » (Déclaration sur l’élimination des violences contre les femmes).
Extrait de la déclaration de l’ONU (2008) sur l’élimination des violences faites aux femmes.
Les lignes directrices de L’Union européenne sur les violences (décembre 2008) précisent :
"Les violences faites aux femmes et aux filles, sous toutes leurs formes, sont un véritable fléau. Les données disponibles témoignent d’un phénomène mondial et systémique. Les formes et manifestations de ces violences sont multiples, imbriquées et diffèrent selon le contexte social, économique, culturel et politique des sociétés.
La violence à l’égard des femmes et des filles s’entend comme englobant, sans y être limitée, les formes de violence physique, sexuelle et psychologique
a) exercées au sein de la famille (y compris la sélection prénatale en fonction du sexe du foetus (sauf nécessité médicale) ; la négligence systématique à l’égard des petites filles ; les mariages forcés ; les mariages précoces ; la violence exercée par les partenaires et ex-conjoints ; l’agression à l’acide ; la violence liée à la dot et la violence, les meurtres et suicides forcés perpétrés au nom de l’honneur ; les coups ; les sévices sexuels infligés aux enfants de sexe féminin au foyer dont l’inceste ; le viol entre partenaires habituels ou cohabitant ; les mutilations sexuelles féminines et autres pratiques traditionnelles préjudiciables à la femme ;
b) exercées au sein de la société (y compris le viol ; les sévices sexuels ; le harcèlement sexuel et toute forme de harcèlement lié au sexe de la victime ; l’intimidation au travail, dans les établissements d’enseignement et ailleurs ; le proxénétisme et l’exploitation de la prostitution d’autrui ; les formes modernes d’esclavage ; le féminicide ; la violence à l’égard des femmes et des filles dans les situations de conflit et de post-conflit ; la traite des femmes et des filles à des fins d’exploitation sexuelle et à toute autre fin d’exploitation) ;
c) Les violences contre les femmes recouvrent l’ensemble des actes énumérés ci-dessus qu’ils soient perpétrés ou tolérés par l’Etat.
Les trois objectifs indissociables en matière de lutte contre les violences faites aux femmes sont la prévention de la violence, la protection et le soutien aux victimes et la poursuite des auteurs de ces violations.
En 1999, l’ONU a institué le 25 novembre comme Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes, invitant les gouvernements et les organisations non gouvernementales à organiser ce jour-là des activités pour sensibiliser l’opinion publique à cette question.
Partout dans le monde, mais en particulier dans les pays les plus pauvres, le statut des femmes se dégrade. A Haïti, nous avons pu constater que de plus en plus, les jeunes femmes, confrontées aux difficultés aggravées par la crise sont contraintes à une forme de prostitution qui consiste à « boucler les fins de mois » en se prostituant. ( Ce phénomène existe désormais aussi dans les pays riches et dans le monde étudiant en particulier, mais dans les pays les plus pauvres, c’est un problème de survie) Ce ne sont pas les femmes les plus misérables, mais les filles de la classe moyenne. Les hôtels qui se consacrent uniquement à cette activité fleurissent, avec la bienveillante…et intéressée… complicité des autorités. Cette pratique devient un mode vie, à tel point que les hommes ne mettent que quelques minutes, à bord de leur 4x4 pour aborder une fille dans la rue avec succès. Parmi les filles de la couche sociale la plus pauvre, ce sont de très jeunes filles qui en sont les premières victimes, avec le risque pour elles de tomber entre les mains de proxénètes, pour devenir des esclaves. La corruption et le sentiment d’impunité qui prévaut, en font des victimes sans aucune protection. C’est alors le spectre des bordels sordides de toutes les grandes villes qui surgit, ou la déportation en République Dominicaine où le tourisme sexuel s’étend avec son cortège de souffrances cachées sous l’aspect d’une bonhommie « tropicale ». de plus en plus ce sont des enfants qui sont touchés. Ce sont alors tous les risques inhérents à ce fléau qui surgissent : violence, MST etc… Haïti le taux de prévalence de séropositivité est un des pires de la planète et devient une catastrophe nationale.
Dans le secret des maisons bourgeoises, ce sont de tout jeunes enfants esclaves qui sont les victimes.
1. Les restaveks. Quelques faits et chiffres.
Les enfants esclaves d’Haïti. Association « vwa Timoun yo »
Colloque Haïti Québec Canada. Nancy Roc. ( FMS = Foyers Maurice Sixto. Haïti)
À la lumière de son expérience, le fondateur des FMS a révélé que la plus grande souffrance de ces derniers est la séparation avec leurs familles : « cette coupure forcée entre la famille d’accueil et la famille d’origine est imposée à l’enfant qui n’a d’autre choix que d’obéir aux deux familles. C’est l’étape la plus dure pour lui », constate le prêtre.
La seconde souffrance à laquelle doit faire face l’enfant restavek est le traitement qu’il reçoit dans sa famille d’accueil. En général, il n’est pas traité comme les autres enfants et doit tout faire, même le travail des adultes, selon le témoignage du prêtre. « Il fait à manger, va au marché, garde les autres enfants, transporte l’eau : il fait tout ! C’est cet enfant qui dort le plus tard et qui se lève le plus tôt », a déploré le Père Miguel Jean-Baptiste. Pour ce dernier, l’absence totale des droits de ces enfants domestiques, découle de la mentalité des parents autant que de leurs propres enfants pour qui ces premiers ne sont véritablement que des restavek (reste avec, en créole). Pour contrer cette mentalité, le fondateur des Foyers M. Sixto souligne la nécessité de s’adresser aux familles d’origine afin de les sensibiliser à changer. Toutefois, il recommande aussi un travail en aval et en amont pour mieux cerner le problème et essayer de le résoudre une fois pour toutes.
Le Père Miguel a dénoncé les conditions déplorables dans lesquelles vivent ces enfants :
la violence physique : l’enfant en domesticité peut être battu par tous les membres de la famille d’accueil, il devient un cobaye même sur le plan sexuel. Ce dernier sujet restant tabou, il est difficile pour les enfants de témoigner sauf lorsque des petites filles de 9 à 11 ans tombent enceintes et que le constat d’abus est, dès lors, flagrant ; le comportement des parents dans les familles d’origine : même si ces derniers corrigent trop brutalement leurs enfants, lorsque ceux-ci deviennent des petits esclaves, les familles d’origine ignorent le sort réservé à leur progéniture. L’enfant domestique est souvent coupé de tout lien avec sa propre famille, en raison des distances qui les séparent, de l’analphabétisme et de l’absence de tout moyen de communication.
Des raisons principalement économiques poussent les familles pauvres des zones rurales à « donner » un de leurs enfants à des familles citadines en mesure de leur offrir un peu de nourriture et un coin pour dormir, espérant ainsi, assurer à leur enfant une vie plus décente.
Le placement des enfants comme domestiques est une pratique ancienne, mais l’aggravation de la situation politique et économique des dernières décennies a largement contribué à augmenter le nombre des enfants ainsi placés.
Le travail d’un enfant domestique est souvent très dur, jusqu’à 18 heures par jour. L’enfant-restavek, parfois âgé de 5 ans seulement, fréquemment sous-alimenté, ne reçoit aucune instruction et aucun salaire, la loi haïtienne ne prévoyant pas de rémunération pour ce type de travail.
Quel sort pour les restavek ?
Pour le Père Miguel Jean-Baptiste, le calvaire des enfants restavek peut dépasser le cadre de la famille dite d’accueil. En effet, il établit un lien entre ces enfants et ceux des rues car, dit-il, « lorsque l’enfant en domesticité n’en peut plus, il n’est pas rare qu’il gagne les rues ». Pour le prêtre, ces enfants maltraités sont aussi une des sources de la violence et des kidnappings qui sèment actuellement le deuil en Haïti. « Ces enfants maltraités, abandonnés et qui ont subi tant de violence, se vengeront vers l’âge de 15-16 ans », a-t-il affirmé. « Négliger le sort de ces enfants donne comme résultat ce que nous sommes en train de vivre », a-t-il conclu.
Soulignons que depuis des décennies, l’État haïtien n’a pris aucune disposition pour cerner et résoudre la problématique des enfants restavek comme ceux des rues. Très peu d’institutions viennent au secours de ces petits êtres. Les Foyers Maurice Sixto se sont distingués dans leur noble mission et ont reçu l’année dernière, pour la seconde fois depuis 1992, le « Prix des Droits de l’Homme de la République française ».
Nancy Roc. Panos Caraïbe
Quelques faits et chiffres. ONU. Repris par l’Association « Adequations ».
Il « manque » près de 100 millions de femmes et filles dans le monde. Cette inégalité démographique est due au fait que des millions de bébés et fœtus de sexe féminin sont supprimés chaque année en raison de leur moindre valeur supposée et de la préférence culturelle et sociale accordée aux fils dans certaines cultures. Cette situation est la cause d’un lourd déséquilibre démographique en Asie (notamment en Inde et en Chine, qui représentent plus du tiers de la population mondiale, ainsi qu’au Pakistan ou en Corée du Sud…) qui aggrave les trafics, les mariages forcés et l’exploitation des fillettes et des femmes dans la sous-région.
Les mutilations sexuelles féminines sont pratiquées dans plus de trente pays en Afrique et au Moyen Orient, ainsi que dans des régions accueillant des migrant-es originaires de ces pays . Environ 136 millions de femmes et de fillettes sont concernées par cette pratique culturelle qui consiste à supprimer tout ou partie des organes génitaux externes, avec de considérables conséquences psychologiques (traumatismes, dépressions) et physiques (hémorragies, douleurs persistantes, accouchements difficiles…) . Au moins deux millions de fillettes sont encore victimes de mutilations sexuelles chaque année.
Sur les 40 millions de personnes actuellement réfugiées à cause d’un conflit armé et de violations des droits humains, 75 % sont des femmes et des enfants. Le Haut Commissariat des Nations unies aux réfugiés insiste pour que soit reconnue la spécificité du statut de femme réfugiée, et notamment que les violences sexuelles soit un motif suffisant pour obtenir le statut de réfugiée .
Chaque année, quatre millions de femmes sont vendues et achetées pour le mariage forcé, l’esclavage, la prostitution. Environ 40 millions de personnes sont prostituées dans le monde, en grande majorité des femmes et des enfants. La prostitution engendrerait un chiffre d’affaire mondial de 60 milliards d’euros ; elle représente jusqu’à 14 % des PIB de pays d’Asie, 5 % du PIB des Pays-Bas (OIT).
Dans le monde, une femme sur trois a été violée, battue, ou victime d’une forme ou d’une autre de mauvais traitements au moins une fois dans sa vie . Dans certains pays, la violence domestique est la cause principale de la mort ou de l’atteinte à la santé des femmes entre 16 et 44 ans . En France plus de 60 femmes meurent chaque année du fait de violences masculines domestiques. Les actes de violence au sein du couple touchent, selon une enquête nationale publiée en 2003, près d’une femme sur dix en France. Sur 652 femmes victimes d’homicides entre 1990 et 1999, sur Paris et la proche banlieue, la moitié ont été tuées par leur mari ou leur compagnon. En Europe, 4 millions de femmes sont victimes de violences en privé.
Le mariage précoce ou obligé. site Association « Adéquation »
Dans de nombreux pays du monde, le mariage forcé est un véritable fléau, cautionné bien souvent par une interprétation fallacieuse des textes religieux, ou enraciné dans les coutumes anciennes, mais surtout prétexte à perpétuer la domination des mâles. A Haïti, si le mariage forcé n’est pas la cause principale de la violence faite aux femmes, il est cependant induit par une misère qui n’offre aux femmes, aux très jeunes filles souvent, que cette voie pour tenter de survivre. Mais elles retombent bien souvent, par cette voie, dans l’esclavage domestique.
Les filles des ménages les plus pauvres risquent davantage de se marier très jeunes que les filles des ménages plus aisés. Bien que les garçons soient aussi mariés avant l’âge minimum dans certains pays, la grande majorité des enfants soumis au mariage précoce sont des filles. Ces mariages compromettent leur développement et les obligent souvent à quitter l’école. Ces jeunes filles se retrouvent parfois extrêmement isolées – elles sont souvent emmenées dans la famille et la communauté de leur mari, et privées de contact avec les jeunes filles de leur âge et leur propre famille. Le mariage d’enfants a pour conséquences probables la grossesse et la maternité chez ces adolescentes, ce qui entraîne des risques non négligeables pour la santé de la mère et du bébé.
Les jeunes filles, une fois mariées, sont censées effectuer la majeure partie des tâches ménagères. Leur jeunesse et leur manque d’expérience les expose à la violence familiale et aux sévices sexuels, y compris à des rapports sexuels non désirés avec leur mari. Il y a peu de chances que celui-ci les protège en utilisant un préservatif, ce qui les expose au risque de contracter des infections sexuellement transmissibles, notamment le VIH.
Les mariages d’enfants peuvent aussi se solder par l’obligation de travailler sans rémunération et l’exploitation sexuelle. Dans certains cas, les filles et les garçons font l’objet d’un trafic qui peut déboucher sur un mariage forcé.
L’identité.
Beaucoup d’enfants, à Haïti, comme partout dans le monde, ne sont pas enregistrés à la naissance. Mais en particulier les enfants des émigrés haïtiens en République Dominicaine. Enfants de la misère et de l’exploitation, les enfants des travailleurs Haïtien (secteur de bâtiment, coupeurs de canne à sucre…petit personnel des grand complexes hôteliers, victimes de la prostitution..), sont invisibles pour l’Etat Haïtien comme pour l’Etat Dominicain. Ils n’ont pas de nationalité, car ils ne sont pas reconnus par l’Etat Dominicain.
C’est le droit du sol qui prévaut habituellement en République Dominicaine, sauf évidemment pour les diplomates…et les Haïtiens !
Les enfants (et les adultes) dont la naissance n’a pas été enregistrée sont effectivement invisibles pour les États.
Cela les arrange bien : toutes les formes d’exploitations sont alors possibles, les victimes n’ont aucun recours, ne peuvent espérer aucun secours. La collusion entre les autorités et les entreprises est évidente, tous en retirent de gros bénéfices : salaires très bas, main d’œuvre corvéable à merci et silencieuse, enfermée dans la peur et la nécessité de travailler pour survivre et nourrir la famille… que l’on peut expulser quand on veut.
Ces enfants, ces adultes sans identité ( on leur confisque tout ce qui peut les identifier, et ils n’ont droit qu’à une carte avec un numéro qui prouve qu’ils travaillent dans un camp, mais qui n’a aucune valeur juridique) sont hors de portée des services auxquels ils ont droit, comme la protection, les soins médicaux et l’éducation. Ils ne pourront pas revendiquer leurs droits en tant que citoyens plus tard dans la vie ; il leur sera souvent impossible de s’intégrer dans la vie sociale. Mais plus grave, ils ne savent souvent ni lire ni écrire.
Les petites filles sont là encore les plus vulnérables. L’esclavage et la prostitution les guettent si elles parviennent à sortir des camps de travail où elles n’ont aucun avenir.
Le travail des enfants. La crise accroît le risque encouru par les filles
Communiqué de l’ONU, 10 juin 2009
La crise financière mondiale pourrait contraindre un nombre accru d’enfants, en particulier des filles, à travailler, […] si les statistiques mondiales récentes montrent un recul du nombre d’enfants victimes du travail des enfants, la crise financière menace d’éroder ce progrès.
« Nous avons enregistré de réels progrès dans la réduction du travail des enfants. Les politiques adoptées dans la crise actuelle seront un test pour l’engagement national et mondial à poursuivre ce combat », a déclaré le directeur général du BIT, Juan Somavia.
Le danger de voir les filles contraintes au travail des enfants est lié au fait que, dans de nombreux pays, les familles donnent la préférence aux garçons quand elles prennent des décisions en matière d’éducation de leurs enfants. Avec la hausse de la pauvreté consécutive à la crise les familles nombreuses les plus démunies peuvent être poussées à choisir quels enfants resteront scolarisés. Dans les cultures où l’on accorde plus de valeur à l’éducation des garçons, les filles risquent d’être retirées de l’école et donc plus susceptibles d’entrer précocement dans la vie active.
D’autres facteurs qui peuvent gonfler les chiffres du travail des enfants sont liés aux coupes budgétaires dans le secteur de l’éducation aux niveaux nationaux, au déclin des transferts de fonds opérés par les travailleurs émigrés, fonds qui contribuent souvent à maintenir les enfants à l’école.
« Protéger les filles – et tous les enfants – du travail des enfants requiert des réponses coordonnées qui prévoient des emplois pour les parents et des mesures de protection sociale qui les aident à continuer de scolariser les filles comme les garçons. L’accès à l’éducation primaire et à la formation pour les filles et les garçons doit aussi faire partie des solutions pour l’avenir ».
Le rapport du BIT rappelle que l’estimation mondiale la plus récente indiquait que plus de 100 millions de filles étaient victimes du travail des enfants et que nombre d’entre elles étaient exposées à quelques-unes de ses pires formes.
Les filles sont confrontées à une série de problèmes spécifiques qui demandent une attention particulière.
Une grande partie du travail réalisé par des filles s’effectue à l’écart des regards, ce qui est porteur de risques supplémentaires. Les filles constituent l’immense majorité des enfants employés comme domestiques chez des tiers et de fréquents abus commis à l’encontre des enfants domestiques sont rapportés.
Dans leur propre maison, les filles s’acquittent des tâches domestiques en bien plus forte proportion que les garçons. Conjugué avec une activité économique exercée à l’extérieur du foyer, cela constitue un « double fardeau » qui accroît le risque d’abandon scolaire chez les filles.
Dans de nombreuses sociétés, les filles sont reléguées dans des positions d’infériorité et de vulnérabilité et manquent plus souvent d’une éducation élémentaire. Cela restreint considérablement leurs possibilités d’avenir.
Le rapport souligne l’importance d’investir dans l’éducation des filles comme moyen efficace de combattre la pauvreté. Eduquées, les filles ont plus de chances d’obtenir un meilleur revenu quand elles seront adultes, de se marier plus tard, d’avoir moins d’enfants mais en meilleure santé, et davantage de pouvoir de décision dans le foyer. Devenues mères, elles seront aussi mieux à même de veiller à l’éducation de leurs propres enfants, ce qui contribuera à prévenir le travail des enfants. On estime que plus de 100 millions de filles impliquées dans le travail des enfants exécutent des tâches similaires à celles des garçons mais qu’elles sont aussi exposées à des risques ou des difficultés supérieures, selon un communiqué.
Elles sont souvent exposées aux pires formes du travail des enfants, cachées derrières les murs des usines, dans les champs ou dans leurs propres maisons.
« Les filles doivent travailler à la maison pendant de longues heures sans être payées et travailler à l’extérieur », explique Susan Bissell, responsable de la protection des enfants de l’UNICEF.
Selon l’Organisation internationale du Travail (OIT), les pires formes du travail des enfants comprennent des pratiques telles que la vente ou le trafic d’enfants, le recrutement d’enfants-soldats, l’exploitation pour la prostitution ou la pornographie.
Selon l’UNICEF, l’éducation fournit un environnement sûr aux enfants, mais lorsqu’une famille doit choisir entre envoyer un garçon ou une fille à l’école, c’est souvent la fille qui perd. L’agence recommande notamment d’éliminer les frais de scolarité de l’éducation primaire.
Le rôle des femmes dans l’objectif de réduction de l’extrême pauvreté.
Centre de recherche sur le développement international (CRDI)
Objectifs :
¤ Réduire de moitié la proportion de la population qui vit dans l’extrême pauvreté ;
¤ Réduire de moitié la proportion de la population qui souffre de la faim.
En accordant une place centrale à l’homme pourvoyeur, les études et les politiques se rapportant au développement minimisent depuis toujours la contribution des femmes aux moyens d’existence des ménages.
Dans la plupart des pays pauvres, restés essentiellement agricoles, les femmes cumulent des tâches productives, des tâches domestiques l’éducation des enfants…
Dans les villes ces emplois productifs sont souvent le commerce informel, les emplois dans l’économie formelle de sous-traitance. ( entreprises manufacturières d’exportation) ou des emplois de domesticité.
Qu’elles soient rémunérées ou non, les femmes représentent par leur travail les ressources totales de la famille, ou un complément qui ne suffit pas à sortir de la misère.
Les enfants sont souvent contraints au même type d’activité.
Le sida. Une violence contre les femmes et les enfants.
a) Haïti. LE VIH / SIDA : Une tragédie à l’échelle d’un pays.
Haïti souffre de la plus forte prévalence de VIH chez l’adulte en Amérique latine et dans touts la Caraïbe. Hors de l’Afrique subsaharienne, c’est le pays le plus touché par le VIH/SIDA (9,8 % en milieu urbain et 6,3 en zones rurales). L’USAID fait part de taux encore plus élevés dans certaines villes et en particulier celles qui sont proches de la République Dominicaine. (Nord-Est)
b) Le pays.
L’ignorance, la subsistance de croyances irrationnelles, les tabous culturels, la misère, la violence des dernières années, la situation des femmes, celle des enfants, sont autant de facteurs facilitant la propagation de l’épidémie.
Haïti est l’un des pays les plus pauvres du monde, et le plus déshérité de l’hémisphère occidental. 65% des habitants vivent largement en dessous du seuil absolu de pauvreté : moins d’un dollar par jour pour une famille. Les taux de mortalité infantile et maternel sont les plus élevés de l’hémisphère et l’espérance de vie la plus basse (47 ans, hommes ; 51 ans, femmes). Le SIDA induit d’autres maladies pratiquement éradiquées ailleurs comme la tuberculose, très répandue et très contagieuse. Si les femmes en sont les premières victimes, les enfants sont au même titre les victimes des MST.
c) Chiffres 2001 / 2006 :
Sur 335000 adultes de 15 à 49 ans, vivant avec le VIH, on compte 48,6% d’hommes. Les femmes sont donc très touchées. C’est d’autre part la tranche d’âge la plus productive, l’épidémie touche donc directement l’économie et les forces vives de développement du pays.. Dépenses et productivité stoppée, orphelins nombreux et souvent infectés... qui deviennent eux mêmes les plus vulnérables à l’exploitation sexuelle, donc à la contamination.)
118000 enfants de moins de 15 ans sont infectés.
146000 enfants ont perdu leur mère ou leurs parents à cause du Sida.
31000 personnes en sont décédées en 2001 et 196000 depuis le début de l’épidémie.
Plus de 500000 personnes risquent d’être infectées en 2010. (Taux de prévalence de 13,4 en zones urbaines et 7,8 en zones rurales.) Le nombre annuel de nouveaux cas pourrait atteindre 53000 en 2010. Le Sida compte pour 10 ans dans le taux de mortalité, en 2010, 40% des causes de mortalité pourraient être dues au SIDA.
Au début de l’épidémie, 5,6 hommes étaient infectés pour une femme. Ce ratio est aujourd’hui de 0,8 à 1. Le taux de prévalence des plus de 40 ans a presque doublé de 1996 à 2006.
Lutte contre le VIH / SIDA : Préoccupation nationale à Haïti.
Les gouvernements haïtiens ( Plan Aristide 2001 2006) se sont impliqués dans la lutte contre la propagation de l’épidémie, mais les événements de l’époque (2004 2006) ont rendu l’action difficile. (Embargo, violence généralisée…) Le gouvernement actuel s’implique dans cette lutte au même titre que pour les autres priorités : nutrition, accès à l’eau potable, éducation.
Les axes prioritaires du gouvernement :
¤ Prévention du Sida et autres IST.
¤ Prévention de la transmission de la mère à l’enfant.(TME)
¤ Le contrôle du sang servant aux transfusions.
¤ Dépistage et Prise en charge des personnes infectées.
Les femmes et le SIDA.
Tous les personnels des dispensaires partenaires d’Enfants Soleil sont des femmes, médecins ou infirmières.
Comme dans d’autres secteurs de la vie familiale, économique, sociale, les femmes ont un rôle clé dans la résolution des problèmes concernant la santé. Enfant Soleil s’appuie le plus souvent possible sur les femmes pour engager ses actions. Une femme sensibilisée, c’est la plus grande chance d’atteindre la famille et les hommes.
Les femmes dans la société haïtienne sont souvent le seul soutien de la famille, les responsables de l’hygiène, de la santé, de l’éducation. Elles sont souvent les premières exposées à la misère et à l’épidémie, physiquement et socialement. :
Physiquement :
Elles sont quatre fois plus vulnérables que les hommes.
Zones muqueuses plus étendues. Microlésions lors des rapports (les plus jeunes femmes sont alors les plus concernées) Davantage de virus dans le sperme que dans les sécrétions vaginales
Présence d’IST non soignées qui favorise l’infection.
Transfusions sanguines peu sûres, dont les femmes sont les principales receveuses.
Nombreuses IST asymptomatiques chez les femmes, donc non traitées et qui favorisent l’infection par le VIH.
Socialement ou économiquement
Rapports sexuels avec un homme qui a d’autres partenaires ou usager de drogues injectables.
Rapports sexuels sous la contrainte.
Dépendance financière ou matérielle vis à vis des hommes. (Echanges : rapports sexuels contre aide pour leur famille, très nombreux à Haïti.)
Les relations hommes / femmes discriminatoires. Aucun pouvoir de décision pour les femmes vis à vis de leur sexualité. Difficultés à obliger les hommes à faire usage des préservatifs. (maltraitances fréquentes, soupçons d’infidélité…)
Réticences à consulter, par peur d’être accusées d’infidélité. (Pour la plupart des hommes, le fait d’avoir plusieurs partenaires est acceptable et parfois un élément d’affirmation de la virilité.)
Différence d’âge entre les hommes et les femmes. Les toutes jeunes filles sont très souvent plus que sollicitées par des hommes murs. (Il existait même un croyance selon laquelle avoir des rapports avec une jeune fille vierge guérissait du SIDA)
Les femmes sont souvent accusées de propager l’infection.
Ce sont les femmes qui portent le fardeau de la prise en charge de la maladie dans la famille.
Elles risquent de transmettre la maladie à leurs enfants.
Les enfants et le SIDA.
De nombreux facteurs fragilisent les enfants devant les risques du VIH.
¤ Sexualité précoce.
¤ Fragilité (en particulier des jeunes filles) à cause de la misère.
¤ Mœurs et coutumes des adultes mâles, non conscients des risques.
¤ Nombreux enfants livrés à eux mêmes (orphelins, enfants de rues, parents trop misérables pour qui les enfants sont une source de revenu)
¤ 500000 enfants ne fréquentent pas l’école. L’illettrisme et l’ignorance sont des facteurs aggravants.
¤ Enfants esclaves. (Restaveks) placés dans de familles par des parents désespérés et qui sont parfois traités comme de véritables esclaves et abusés sexuellement. (250000 à Haïti)
Conclusion :
Dans l’action de prévention contre le SIDA et les autres IST, les femmes doivent avoir le premier rôle.
Très directement touchées, elles sont plus conscientes de la gravité du problème. Comme dans beaucoup de sociétés, une évolution est perceptible à Haïti, parmi les jeunes et quant au statut des femmes. Il convient de soutenir cette évolution et d’en faite un outil de développement et contre l’épidémie qui décime ce pays.
L’approche de genre est ici incontournable. Quelques articles de la conférence mondiales organisées par l’ONU à Pékin.
Document de réflexion. Plateforme d’action de Beijing (Pékin). Conférence mondiale organisée par l’ONU en 1995. Quelques articles.
89. Les femmes ont le droit de jouir du meilleur état possible de santé physique et mentale. La jouissance de ce droit est d’une importance cruciale pour leur vie et leur bien-être, et pour leur aptitude à participer à toutes les activités publiques et privées. La santé est un état de total bien- être physique, psychologique et social et non pas seulement l’absence de maladies ou d’infirmités. Le bien-être affectif, social et physique est déterminé aussi bien par le contexte social, politique et économique que par la biologie. Force est de constater que la santé et le bien-être sont inaccessibles à la plupart des femmes. Un des principaux obstacles qui les empêche de jouir du meilleur état de santé possible est l’inégalité tant entre les hommes et les femmes qu’entre les femmes des différentes régions, classes, populations et ethnies. Des femmes ont souligné dans les instances nationales et internationales, que l’égalité (y compris le partage des responsabilités familiales), le développement et la paix sont des conditions nécessaires pour que les femmes puissent jouir d’une santé optimale tout au long de leur existence.
90. L’accès aux services de santé, en particulier aux soins de santé primaires - prévention et traitement des maladies infantiles, de la malnutrition, de l’anémie, des maladies diarrhéiques, des maladies transmissibles, du paludisme et des autres maladies tropicales, de la tuberculose, etc. - et l’utilisation de ces services sont différents et inégaux selon le sexe, de même que les possibilités de protéger, améliorer et conserver la santé. Dans de nombreux pays en développement, les services obstétriques d’urgence font cruellement défaut. Les politiques et programmes de santé perpétuent souvent les stéréotypes sexuels, et ne tiennent pas compte des disparités socio-économiques et autres entre les femmes ; ni du fait qu’elles ne sont pas libres de gérer leur santé comme elles l’entendent. Leur santé souffre aussi du sexisme des systèmes de santé et de l’insuffisance qualitative et quantitative des services médicaux qui leur sont fournis.
91. Dans de nombreux pays, notamment dans les pays en développement et surtout les moins avancés, la réduction des budgets et, dans certains cas, l’ajustement structurel contribuent à la détérioration des systèmes de santé publique. La privatisation, en l’absence d’une couverture universelle d’un coût abordable, réduit encore l’accès aux services de santé. Non seulement la santé des filles et des femmes en souffre directement, mais cela leur impose des responsabilités excessives en raison de leurs multiples fonctions, notamment au sein de la famille et de la communauté. Comme ces fonctions sont souvent méconnues, les femmes ne reçoivent pas le soutien social, psychologique et économique dont elles ont besoin.
92. Le droit des femmes de jouir du meilleur état de santé possible doit être garanti pendant toute leur vie, à égalité avec les hommes. Elles souffrent, pour l’essentiel, des mêmes problèmes de santé que les hommes, mais de manière différente. La prévalence de la pauvreté et de la dépendance économique parmi les femmes, leur expérience de la violence, les préjugés dont elles sont victimes dès l’enfance, les discriminations raciales et autres, leur manque d’autonomie face à la sexualité et à la procréation et le peu d’influence qu’elles exercent sur les décisions sont autant de réalités sociales nocives pour leur santé. Les pénuries alimentaires et la répartition inéquitable de la nourriture dans les familles, le manque d’installations sanitaires, la difficulté de s’approvisionner en eau potable et en combustible, notamment dans les campagnes et les quartiers pauvres des villes, et l’insalubrité des logements créent pour les femmes et les familles des conditions de vie très dures et malsaines. Il faut être en bonne santé pour pouvoir mener une vie productive et satisfaisante et les femmes n’auront aucun pouvoir d’action tant qu’elles ne jouiront pas du droit de gérer tous les aspects de leur santé, en particulier leur fécondité.
93. La discrimination en matière de nutrition et de santé, qui résulte souvent d’une préférence pour la descendance masculine n’est pas sans incidences sur l’état de santé et leur bien-être actuels et futurs des filles. Les coutumes qui contraignent les filles à des mariages et à des maternités précoces, et les soumettent à des pratiques telles que les mutilations génitales, compromettent gravement leur santé. A mesure qu’elles se développent, les adolescentes doivent avoir accès aux services sanitaires et nutritionnels nécessaires, ce qui n’est que trop rarement le cas. Les services de conseil et d’information en matière de sexualité et de reproduction à l’intention des jeunes, lorsqu’il en existe, sont encore insuffisants, et le droit à la vie privée, à la confidentialité, au respect et à la liberté de prendre des décisions en toute connaissance de cause est souvent refusé aux jeunes filles. Les adolescentes sont plus vulnérables que les garçons, sur le plan biologique comme sur le plan psychosocial, aux sévices sexuels, à la violence et à la prostitution, ainsi qu’aux conséquences des relations sexuelles non protégées et prématurées. Les expériences sexuelles précoces, et le manque d’informations et de services, accroissent le risque de grossesse non désirée prématurée, d’infection par le VIH et d’autres maladies sexuellement transmissibles, et d’avortements pratiqués dans de mauvaises conditions. Dans toutes les régions du monde, les maternités précoces continuent de freiner l’amélioration de l’éducation des femmes et de leur situation économique et sociale. Le mariage et la maternité précoces compromettent gravement leurs chances en matière d’éducation et d’emploi et ont souvent des effets à long terme préjudiciables à la qualité de leur vie et à celle de leurs enfants. Les jeunes gens reçoivent rarement une éducation qui les encourage à respecter l’autonomie des femmes et à partager avec elles les responsabilités en matière de sexualité et de procréation.
94. La santé en matière de procréation est un état de bien-être total, tant physique que mental et social, pour tout ce qui concerne l’appareil génital, ses fonctions et son fonctionnement et non pas seulement l’absence de maladies ou d’infirmités. Elle suppose le droit de mener une vie sexuelle satisfaisante en toute sécurité, et la liberté et la possibilité de décider si et quand on veut avoir des enfants. Cela implique qu’hommes et femmes ont le droit d’être informés sur les méthodes sûres, efficaces, abordables et acceptables de planification familiale et d’utiliser celle qui leur convient ou toute autre méthode de régulation des naissances qui ne soit pas illégale, ainsi que le droit à des services de santé assurant un bon déroulement de la grossesse et de l’accouchement et donnant aux couples toutes les chances d’avoir un enfant en bonne santé. Il faut donc entendre par services de santé en matière de procréation l’ensemble des méthodes, techniques et services qui contribuent à la santé et au bien-être génésiques en prévenant et résolvant les problèmes qui peuvent se poser. Cette notion englobe la santé en matière de sexualité, c’est-à-dire que les conseils et les soins ne doivent pas être limités au seul domaine de la procréation et des maladies sexuellement transmissibles, mais doivent aussi aider à améliorer la qualité de la vie et les relations interpersonnelles.
95. En ce sens, les droits en matière de procréation correspondent à certains droits de l’homme déjà consacrés dans des législations nationales, dans des instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme et dans d’autres textes des Nations Unies adoptés par consensus. Ces droits reposent sur la reconnaissance du droit fondamental de tous les couples et de toutes les personnes de décider librement et de façon responsable du nombre de leurs enfants et de l’espacement des naissances et d’être informés des moyens de le faire, ainsi que du droit au meilleur état possible de santé en matière de sexualité et de procréation. Ils reposent aussi sur le droit de prendre des décisions en matière de procréation sans être en butte à la discrimination, à la contrainte ou à la violence, conformément aux textes relatifs aux droits de l’homme. Dans l’exercice de ce droit, il importe que les couples et les individus tiennent compte des besoins de leurs enfants présents et à venir et de leurs propres responsabilités envers la société. Les politiques et programmes publics, nationaux ou locaux, de santé en matière de procréation, et de planification familiale doivent avoir pour objectif essentiel de promouvoir l’exercice responsable de ces droits. Ils doivent aussi favoriser des relations de respect mutuel et d’égalité entre les sexes, et particulièrement fournir aux adolescents l’éducation et les services nécessaires pour qu’ils apprennent à assumer leur sexualité dans un esprit positif et responsable. Nombreux sont ceux qui ne peuvent jouir d’une véritable santé en matière de procréation pour des raisons diverses : défaut d’éducation sexuelle ; insuffisance qualitative ou quantitative des services et de l’information ; comportements sexuels à risque ; pratiques sociales discriminatoires ; préjugés contre les femmes et les filles ; limitation du droit des femmes de prendre librement leurs décisions en matière de sexualité et de fécondité. Faute d’information et de services satisfaisants, les adolescents sont, dans la plupart des pays, particulièrement vulnérables. Les personnes âgées des deux sexes ont des besoins spécifiques qui, souvent, ne sont pas satisfaits d’une manière adéquate.
Prise en compte de la notion de genre par L’organisation Mondiale de la santé.
La stratégie a pour objectif de développer, améliorer et institutionnaliser les moyens dont dispose
l’OMS d’analyser les spécificités sociales et biologiques de chaque sexe dans le domaine de la santé, de repérer les inégalités systémiques et évitables et d’y remédier.
Il est largement admis que l’intégration d’une démarche d’équité entre les sexes dans les politiques et programmes est essentielle à la réalisation de l’ensemble des objectifs du Millénaire pour le développement, 3 et pas seulement à la réalisation du troisième objectif, qui est de promouvoir l’égalité et l’autonomisation des femmes. Cette stratégie, qui permettra de renforcer le rôle de l’OMS dans la réalisation des objectifs liés à la santé, prolonge la politique d’équité entre les sexes adoptée par le Secrétariat en 2002.
La stratégie est pleinement conforme à la politique mise en oeuvre à l’échelle du système des
Nations Unies en matière d’égalité entre les sexes et d’intégration des femmes et suit les grandes
orientations suivantes : développement des moyens dont dispose l’OMS d’analyser les spécificités
de chaque sexe et d’en tenir compte dans la planification ; prise en considération des différences
entre hommes et femmes dans la gestion de l’OMS ; nécessité d’encourager l’utilisation de données
ventilées par sexe et l’analyse des spécificités hommes-femmes […]
Femmes et enfants dans les conflits armés. Site de l’Association « Adequations »
Vers le site www.bippi.org/
Les femmes victimes des conflits armés. CCFD
Les femmes sont de plus en plus victimes des conflits armés. Or, une vraie volonté politique pourrait changer la donne. Yveline Nicolas* analyse l’évolution de ces violences faites aux femmes et nous donne un éclairage sur les mesures prises pour lutter contre ces atteintes.
Interview paru dans "Faim et Développement Magazine" N°241 / juin-Juillet 2009
Les femmes sont concernées à plusieurs titres par les conflits armés : elles sont à la fois victimes de violences basées sur le genre, actrices de paix et de reconstruction, combattantes ou membres, volontaires ou non, de forces armées. Des mécanismes internationaux visent à accroître leur participation aux processus démocratiques et à combattre l’impunité des violences.
Les violences spécifiques subies par les femmes pendant les conflits armés empirent-elles ?
Les violences envers les femmes pendant les conflits armés ont toujours existé. Depuis longtemps les viols sont assimilés au pillage, le corps des femmes - perçu comme partie du territoire conquis - est alors considéré comme un butin de guerre. A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les viols commis par les Russes entrant en Allemagne et les Américains en France restent encore tabous, comme ceux commis par les Français pendant la guerre d’Algérie. L’invasion de la Chine par l’armée japonaise en 1937 marque un tournant, puisque les femmes, qu’on appellera « les femmes de réconfort » sont alors soumises à un véritable esclavage sexuel, une pratique qui tend à se répandre aujourd’hui dans les conflits. Plus récemment, les violences « sexo-spécifiques » sont devenues une véritable tactique de guerre. Au Rwanda , violer les femmes visait aussi à propager le Sida chez l’ennemi. En Bosnie, les grossesses forcées participaient de l’épuration ethnique. Actuellement en République Démocratiques du Congo, les viols s’accompagnent de tortures et de meurtres. Les ravages sont tels que des associations parlent de « gynocide ». Aujourd’hui 80% des victimes des conflits armés sont des civils dont une majorité de femmes et d’enfants.
Les textes internationaux et européens visant les femmes en temps de conflits armés ont-ils un impact ?
Il existe de nombreux textes. A commencer par ceux des tribunaux internationaux (Yougoslavie, Rwanda, Sierra Léone) et ceux de la Cour Pénale Internationale, qui désignent les violences sexuelles comme « arme de guerre », « arme de génocide » ou « crime contre l’humanité » et dont les condamnations font jurisprudence. Le premier impact de ces textes est donc la reconnaissance des mesures contre l’impunité : la possibilité de juger et de condamner. Soulignons aussi deux résolutions de l’ONU. La résolution 1325 adoptée en octobre 2000 affirme la nécessité d’intégrer les femmes dans les processus de prévention des conflits, de désarmement, de reconstruction et de maintien de la paix. La résolution 1820 adoptée en juin 2008 qui considère, quant à elle, les violences sexuelles comme une arme de guerre, menaçant la paix et la sécurité mondiale. Elle autorise donc l’intervention du Conseil de Sécurité des Nations unies via le recours à la force, de la création d’un tribunal ad hoc ou encore des sanctions ciblées. Elle précise en outre que ces violences sexuelles ne peuvent être amnistiées. Ces résolutions trop jeunes pour avoir produits de réels effets représentent néanmoins des outils de plaidoyer précieux dont les ONG devraient se saisir.
De quelles marges de manoeuvre disposent l’Union Européenne et ses membres pour agir ?
C’est une question de volonté politique. Ils peuvent user de pressions diplomatiques à l’encontre des pays qui tolèrent ces crimes et conditionner l’aide au respect du droit international. Ils peuvent également mettre en pratique leurs engagements pour une plus grande parité au sein de forces d’interposition. Au niveau de l’ONU, conformément à l’esprit de la résolution 1325, un contingent de 500 femmes casques bleus – des policières - a été envoyé au Libéria en 2007. Il est clair que les femmes victimes de violences sexuelles demanderont de l’aide plus facilement à une autre femme qu’à un homme. Pendant la période de reconstruction, il faudrait aussi que l’aide des bailleurs européens transite davantage par les associations locales de femmes qui travaillent à la prise en charge sanitaire des victimes et à faire valoir leurs droits. Enfin les gouvernements européens pourraient accorder plus facilement le statut de réfugiée aux femmes victimes de violences « sexospécifiques »
Propos recueillis par Bénédicte Fiquet (sur le site « Adequation »)
*Auteure du rapport de la présidence française de l’Union européenne sur les femmes et les conflits armés, Yveline Nicolas est aussi coordinatrice de l’association « Adéquations ».
Faim et développement magazine est une revue du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD)
A suivre et à compléter avec votre aide si cela vous intéresse.