Les origines
La république d’Haïti est formée du tiers occidental de cette île des grandes Caraïbes, qu’elle partage avec la république de Saint Domingue. (Soit 27000 km²). Christophe Colomb l’appela Hispaniola.
Vous pouvez consulter l’article de Carmen Bernand en suivant le lien.
Membre de l’Institut universitaire de France. Professeur à l’université de Paris X-Nanterre "Un peuple prospère et pacifique. Les Taïnos."
https://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/un_peuple_prospere_et_pacifique_les_tainos.asp
D’autres informations s’ajouteront aux nôtres.
Consultez aussi cette très intéressante étude de la religion.
https://doi.org/10.4000/jsa.1468
Peuplée à l’origine d’Amérindiens (les Arawaks), entièrement décimés par la conquête espagnole, l’île fut, durant des siècles, la plus grande pourvoyeuse de richesses de la colonisation européenne. Hispaniola rapporta plus que toutes les possessions espagnoles réunies ! Ce fut surtout le plus caricatural et terrible exemple de l’horreur esclavagiste durant trois siècles. Indépendante depuis 1804, mais rendue exsangue par la colonisation, elle passera durant tout le 20ième siècle, de dictature en dictature, de révoltes en répressions sanglantes, d’interventions étrangères en régimes de terreur , de guerres civiles en périodes d’occupation…la république haïtienne s’est enfoncée dans la désorganisation, la corruption, la misère, l’exploitation. Haïti est aujourd’hui sans doute l’un des pays les plus pauvres du monde. Malnutrition, analphabétisme, état sanitaire de la population alarmant, dettes extérieures énormes, état de dépendance dramatique…richesses naturelles, paysages, en voie de destruction , émigration massive.
Les Arawaks
Environ 2000 ans Av. J.C. , les Arawaks, un peuple d’agriculteurs amazoniens qui était semi-nomade, pratiquant l’agriculture, la chasse et la cueillette, occupa les régions tropicales et équatoriales du continent Sud-Américain.
Vous pouvez consulter l’article "Un peuple prospère et pacifique. les Taïnos
" Les Arawaks, ainsi désignés du nom de la famille linguistique à laquelle appartenaient les langues de leurs continuateurs historiques, à la fin du XVième siècle , sont aujourd’hui, parmi les familles linguistiques de l’Amérique indigène, ceux qui connaissent la répartition géographique la plus étendue. (Depuis le piémont des Andes, dans toute l’Amazonie centrale, jusque sur les côtes de la mer Caraïbe). " [Lire : André Marcel D’Ans. " Haïti, Paysages et Société ".] Vers le début de notre ère, après une " pause " d’un millénaire environ, ils conquirent successivement les petites, puis les grandes Antilles, depuis les zones immenses du delta de l’Orénoque et l’actuel Venezuela. Les Arawaks (arahuacos en espagnol) sont des Amérindiens des Antilles issus de la forêt de l’immense bassin amazonien, proches de la culture saladoïde (ce nom est issu du site éponyme vénézuélien de Saladero). À la fin du XV e siècle siècle, les Arawaks étaient dispersés en Amazonie, sur toutes les Grandes Antilles, aux Bahamas, en Floride et sur les contreforts des Andes.
Les plus connues des peuplades Arawaks sont les Taïnos qui vivaient principalement sur l’île d’Hispaniola, à Porto Rico et dans la partie orientale de Cuba. Ceux qui peuplaient les Bahamas s’appelaient les Lucayans.Il s’agit de populations néolithiques pratiquant l’agriculture, la pêche et la cueillette, mais ils produisirent une céramique typique extrêmement décorée et les peintures blanches, noires, ocres. Les populations amérindiennes des Antilles ne connaissaient pas l’écriture.
Dans leur phase la plus récente (800-900 après J.C.) et aux Petites Antilles, les Arawaks se rattachent à la culture " suazoïde", du nom du site éponyme vénézuélien de Suazeï. Ceux-ci ont été longtemps désignés sous l’appellation de "caraïbe". Ces populations ne sont pas des populations radicalement différentes des populations saladoïdes.
Les provinces taïnas à l’arrivée des Espagnols.
Huile sur toile allégorique du peintre haïtien Isemorin Fritzner. " L’île au poisson. "
Ces peuples chassaient à l’arc, possédaient des massues comme armes, cultivaient sur brûlis, et pratiquaient la cueillette. Ils fabriquaient des poteries, possédaient des outils de pierre polie et connaissaient le hamac (tissé avec des fibres de palmier…comme certaines tribus aujourd’hui encore) Ils se déplaçaient régulièrement pour leurs activités de chasse, cueillette, et pour trouver de nouveaux sols de cultures.Ils commencèrent par occuper les petites Antilles (toutes les îles entre Trinidad et Porto Rico furent envahies en deux siècles .
Les peuples étaient organisés dans les clairières de la forêt, à l’intérieur des terres, avec deux types d’habitats : le bohío, circulaire, habitat commun des habitants du yucayeque, et le caney, plus grand et rectangulaire où habitait le cacique avec sa famille. Ces habitations étaient construites avec des feuilles de hinea (qui se ramasse dans les rivières et les fleuves), et du bois. On dit que les Arawak avaient une coutume bien particulière quant aux animaux qu’ils tuaient : ils s’excusaient et les remerciaient pour leur viande.
Occupations
Ils se distrayaient de diverses manières : danse, musique et jeu de pelote. Ce dernier appelé batu se jouait dans les batey. Le jeu éveilla l’intérêt des colonisateurs espagnols : la pelote utilisée était rebondissante, puisque faite de caoutchouc (ainsi que de résine et de feuilles), matière alors inconnue en occident. Les deux équipes comptaient jusqu’à trente personnes (hommes et femmes), le but du jeu étant de garder la balle en l’air à l’aide des épaules ; des coudes, des hanches et de n’importe quelle autre partie du corps à l’exception des mains.
Les principaux rituels mettaient en scène des danses sacrées appelées areytos accompagnées de divers instruments, principalement du tambour. Le tabac était une des plantes les plus utilisées [lors de ces rituels]. L’arbre de cohoba était utilisé au cours d’une cérémonie religieuse "le rituel de la cohoba" où le cacique, le bohique et les nitaìnos entraient en contact avec les esprits.
Pour dormir ils utilisaient des hamacs (ce mot est d’origine taina) tissés avec du coton. Les habits des Tainos étaient pauvres, en partie à cause du climat peu rigoureux. Les Espagnols trouvèrent les hommes couverts avec un simple taparrabos (cache-sexe), et les femmes mariées avec un "pagne" de paille, de coton ou de feuilles nommées naguas. Les femmes célibataires vivaient nues.
Les deux sexes s’appliquaient de la peinture corporelle noire, blanche, rouge et jaune. Ils décoraient leur corps de tatouages religieux pour se protéger des mauvais esprits, et ornaient leurs oreilles et lèvres avec de l’or, de l’argent, des pierres, os ou coquillages. Ils confectionnaient entre autres des paniers, des poteries en céramique, ils sculptaient le bois, fabriquaient des filets et travaillaient l’or, abondant dans les cours d’eau de Porto Rico. Les Espagnols récoltèrent plus de dix tonnes d’or en épuisant les réserves de l’île et en spoliant les quelques objets d’intérêt que contenaient les meubles des caciques.
Idole Taïna. (Source Wikipedia)
Société et religion
Les caciques pratiquaient la polygamie, peu fréquente parmi le commun du peuple. Cette pratique pouvait se justifier par le nombre excessif de jeunes filles d’âge nubile, et parce que ne pas avoir d’enfants (ou de fils, était une honte chez les tainos. Les relatives richesses des caciques, leur statut, et les faibles aspirations du peuple permettaient à ceux-ci d’avoir plusieurs épouses et enfants. La polygamie augmenta du fait de la constante lutte contre les Caraïbes. Les nombreuses baisses de la population masculine et l’impérieuse nécessité de maintenir un niveau de population, furent les facteurs déterminants de la propagation de la polygamie parmi les tribus tainos antillaises.
Siège cérémonial de la civilisation taïna.
Ils croyaient en deux dieux : celui du Bien (Yukiyú) et celui du mal (Juracán).
Le monde taino était divisé en quatre parties et un centre que gouvernaient respectivement le soleil et son jumeau Guatauba, tous deux fils du Dieu Yocahú, créateur des montagnes et du feu. Coastrique, jumeau nocturne de la mort, gouvernait les trombes d’eau, faisant apparaître le mythe du déluge dû à l’influence continentale.
Migrations.
Quelque part entre les années 500 et 800, les Taïnos ont commencé à effectuer la traversée en pirogues monoxyles (creusées dans un seul tronc d’arbre), depuis Hispaniola et / ou Cuba jusqu’aux Bahamas. On suppose que les plus anciennes migrations sont venues d’Hispaniola (de nos jours Haïti-République Dominicaine) vers les îles Caïcos, d’Hispaniola ou de l’est de Cuba vers l’île de Grande Inagua (Great Inagua) et du centre de Cuba vers l’Ile Longue (Long Island) au centre des Bahamas. Les sites de peuplement des îles Caïcos diffèrent de ceux que l’on trouve dans le reste des Bahamas, mais ressemblent par contre à ceux d’Hispaniola, liés à l’organisation sociale classique Taïno regroupant plusieurs villages ou communautés sous l’autorité d’un chef suprême (chefferie) apparue après 1200. William Keegan avance l’hypothèse que les sites des îles Caïcos représentent donc une implantation postérieure à 1200, par des Taïnos venus d’Hispaniola à la recherche du sel des marais salants de l’île. Great Inagua est plus proche à la fois d’Hispaniola (90 km) et de Cuba (80 km) que toutes les autres îles des Bahamas, et les sites de Great Inagua contiennent de grandes quantités de poteries en sable trempé (porté à haute température et rapidement refroidi), importées de Cuba et / ou d’Hispaniola, alors que les sites des autres îles des Bahamas contiennent plutôt des poteries à base de coquillages (Palmetto Ware), fabriquées sur place selon la même technique. Même si Colomb mentionne l’existence d’un commerce, par pirogue, entre Cuba et Long Island, celui-ci supposait une traversée d’au moins 260 km en pleine mer, quand bien même la plus grande partie du trajet se faisait dans les eaux très peu profondes du Grand Banc des Bahamas. De plus, les Taïnos n’ont probablement pas atteint le centre de Cuba avant le début des années 1000, et il n’existe aucune preuve attestant qu’il s’agisse là du premier itinéraire de la migration d’origine vers les Bahamas.
À l’arrivée des Espagnols.
Certains estiment que la population globale des Antilles était de 230 000 habitants, dont la majorité était des tainos. Mais d’autres pensent que cette population avoisinait le million d’habitants ou plus seulement sur Ayiti... Les commentateurs n’ont pas vraiment estimé, à l’époque de la conquête, le nombre d’habitants, d’autant que, conscients des massacres à caractère génocidaire, ils avaient intérêt à le minimiser. Cinquante ans après le début de la colonisation, en vertu des raisons évoquées précédemment, ils avaient quasiment tous disparus. Porto Rico est une exception puisqu’il subsiste des tainos. On les trouve surtout dans le quartier de las Indieras de la municipalité de Maricao, au centre-est de l’île. Ils sont les survivants du massacre de 1511, qui fit suite à une rébellion contre les Espagnols, fomentée par Agüeybana II le brave. Les vaincus s’enfuirent dans les montagnes portoricaines où ils purent se cacher grâce à l’épaisseur des forêts. Cinq cents individus ont survécu jusqu’à nos jours. Malgré un métissage avec d’autres ethnies qui arrivèrent à Porto Rico (parmi eux les Espagnols et les déportés africains), certains individus de ces communautés tainas résiduelles ont révélé posséder 98 % de sang taino.
Dans la structure politico-sociale, de caractère théocratique et guerrier, le cacique et le bohique représentent les pouvoirs surnaturels du dieu de la nuit. Le mot cacique, par exemple, contient la syllabe ca de cauni, or car le cacique représentait le pouvoir solaire du dieu du feu ; bohique tient ses origines de boa, coa ou toa, et de la maison rectangulaire, le bohio, associée à la moitié serpent de la tribu, en son ordre relevant du principe de dualité. Il semble être avéré que le cycle mythologique du Popol-Vuh exerça une forte influence aux Antilles. Cependant, le trait le plus caractéristique de la mythologie taïna fut de comparer les esprits aux hommes, animaux, plantes et aux êtres inanimés. Cet animisme conférait au chaman de grands pouvoirs du fait qu’il était le seul être capable de dominer les esprits. À cette fin, il confectionnait des idoles en coton, pierre, os, coquillages, etc., qui recevaient le nom de cemíes. Les cemíes possédaient des pouvoirs sur l’Homme en ce qu’ils contenaient les esprits régissant les activités humaines. En 1907, Fewkes étudia les idoles tainas et aboutit à la conclusion suivante : les tainos croyaient en deux êtres surnaturels appelés cemies qui étaient les géniteurs des autres. Ces deux pères créateurs étaient symbolisés par des idoles en pierre, en bois ou en argile, auxquelles les indiens adressaient leurs prières, et en présence desquelles ils célébraient les rites visant à implorer l’abondance de fruits et le bonheur de l’espèce humaine. Un groupe de ces êtres surnaturels, los cemies, représentaient les ancêtres du clan. Le culte de ces idoles était soumis aux familles et leurs images étaient gardées dans la maison-temple du cacique.
Économie
Les Tainos ignoraient les notions de propriété privée et d’État.
La principale activité économique des Tainos était l’agriculture, pour laquelle ils effectuaient des semailles qu’ils appelaient conucos. Ils cultivaient les variétés douces et amères du manioc, pour lequel ils utilisaient de l’engrais et un système d’irrigation, parmi les autres cultures importantes dans la vie des tainos : la pomme de terre, le maïs, la cacahuète, le piment, l’ananas, la patate douce, le coton et le tabac.
Ils chassaient de petits rongeurs, des iguanes, quelques variétés d’oiseaux et de serpents, ils pêchaient à l’hameçon, aux filets, ou avec du poison, etc.
Ils fabriquaient divers types d’objets tel le hamac qu’ils appelaient coy. Ils faisaient fermenter le manioc dans le but d’obtenir une boisson enivrante appelée uicù et le cazabe sorte de pain ou galette circulaire de manioc cuite au soleil, qui était consommée quotidiennement (et qui est d’ailleurs toujours fabriquée dans la région caribéenne, notamment en République dominicaine, Haïti, Guadeloupe et Martinique. Dans ces trois dernières, cette galette se nomme Kassav). Elle est encore fabriquée en Haïti et très prisée des Haïtiens.
Les textes anciens.
Les Taïnos n’écrivant pas, les textes, parfois écrits par des témoins da le conquête espagnole, parfois en langue taïna avec des caractères européens par des Taïnos ayant appris à écrite, sont souvent imprécis.
Ces écrits ont été retrouvés et traduits en italien... nous ne possédons que cette version. Un autre article en préparation feront part de l’influence du Popol Wuh sur la civilisation Taïna. (Le Popol Wuh est une sorte de bible des Mayas Quichés.
Ramón Pané, moine qui entre 1494 et 1498 vécut parmi les tainos de Saint-Domingue, clarifie le propos des croyances religieuses : Yocahú (le père créateur) vit au ciel, c’est un être immortel que personne ne peut voir, et bien qu’il ait une mère il n’y a pas de début à son existence. Sa mère, déesse existant depuis toujours également, possède différents noms : Atabex, Yermaoguacar, Apito et Zuimaco. Quand Oviedo parle du couple divin, déclare : "Le cemi est le seigneur du monde, du ciel et de la terre. Yocahú est la divinité suprême, fils et grand-père mythique, invisible et intangible comme le feu, comme le vent, le soleil et la lune." Dans les musées de Porto Rico et de Saint-Domingue, on peut admirer une grande quantité de ces étranges idoles, les cemíes, dont la forme a suscité parmi les "ovniologues" les croyances et spéculations les plus folles.
Un extrait du document « Relation de l’histoire ancienne des Indiens ». Ramon Pané.
Certaines parties des récits des origines y sont transcrite à partir de ce qu’ont raconté les Taïnos.
« Chacun, en adorant des idoles qui se trouvent dans la maison, lesquelles sont appelée « Zéméni » (Zemi) se conforme à des superstitions et usages particuliers. Ils se tiennent pour assurés de l’existence immortelle, au ciel où nul ne peut le voir, de celui qu’ils nomment Iocahuvagué Maorocon, qui est sans commencement, bien qu’il ait une mère appelée Atabéi, Iermaoguacar, Apito et Zuimaco : en tout cinq noms. Ceus à propos desquels j’écris dans « L’Île Espagnole » ; je ne connais rien des autres îles , que je n’ai jamais vues. Les indiens que j’ai rencontrés savent aussi de quelle contrée ils arrivèrent, quelle est l’origine du soleil et vde la lune, comment la mer fut créée et où vont les morts.Ils croient que ceux-ci peuvent apparaître à celuii qui va seul sur la route, mais restent invisibles quand les gens sont nombreux ou groupés. Ce sont leurs ancêtres qui leur ont inculqué ces croyances.
La partie de l’île espagnole nommée Caanau est dominée par la montagne appelée Canta ; il s’y trouve deux grottes que l’on appelle Cacibagiagua et Amaiauva. C’est de la première que sortit la plus grande partie des habitants de l’île. Demeurant dans ces grottes, leurs habitants assuraient la garde nocturne à laquelle était commis un certain Maracael : comme il tardait à venir vers la porte, on dit que le soleil s’empara de lui. Puisque le soleil l’avait emporté à cause de sa garde défectueuse, on lui ferma la porte, ainsi fut-il transformé en pierre au voisinage de celle-ci. D’autres ensuite, furent saisis par le soleil et devinrent des arbres appelés Iobi ou, d’une autre manière des « glorieux ».
Il advint qu’un nommé Guagugiona commanda à un nommé Giadruvava d’aller cueillir une herbele Digo, dont les Indiens se servent pour nettoyer leur crps quand ils se lavent . Parti avant le jour, Giadruvava fut sur sa route ravi par le soleil et devint un oiseau, qui chante le matin, à l’exemple du rossignol, et s’appelle Giahuba Bagiael. Voyant que qu’il avait envoyé ne revenait pas, Guagugiona décida de sortit de la grotte de Cacibagiagua. Guagugiona […]en colère, ordonna aux femmes « Laissez vos maris, allons vers d’autres pays, nous aurons beaucoup de joies. Laissez vos fils, emportons seulement les herbes, et nous reviendrons vers eux ensuite. »
Guagugiona partit avec toutes les femmes, il s’en alla cherchant d’autres contrées et arriva à Matinino, où il abandonna les aussitôt femmesles quittant pour aller dans une autre région du nom de Guanin.
Cependant, les enfants, tout jeunes, avaient été laissés près d’un ruisseau. D’après leur récit, quand la faim commença à les tourmenter, ils se mirent à pleurer, à réclamer leur mère, tandis que leurs pères étaient dans l’incapacité de les secourir. Ils criaeint « maman » pour pour demander la têtée.Et, ainsi pleurant, se plagnat d’un « Tôô tôô… »comme qui demande une chose avec grand désir, ils furent très lentement transformés en petits animaux, pareils à des nains, que l’on appelle « Tona » à cause des cris pour la têtée. Et c’est comme cela que tous les hommes demeurèrent sans femmes.
Au bout de nombreuses aventures, les femmes reparurent dans l’île.
Après cette pause de deux siècles, une nouvelle expansion de leur territoire eut lieu (XIIIième siècle ) vers Hispaniola (Ile de Saint Domingue, divisée aujourd’hui en deux états) puis Cuba, Porto Rico… Chassant devant eux les premiers habitants dont on ne sait pas grand chose…car ils avaient presque disparu lorsque les Espagnols arrivèrent. Ils s’appelaient les Ciboneys, étaient chasseurs et cueilleurs et ne pratiquaient ni l’agriculture ni l’élevage et ont très peu laissé de traces de leur passage.
Que reste-t-il des Taïnos ?
La situation précoloniale de la Caraïbe reste un objet d’étude mal connu. Cette situation est d’autant plus difficile à connaître précisément qu’elle était vraisemblablement en cours de mutation lors de l’arrivée des Européens avec l’extension progressive des territoires Caraïbes. Les populations amérindiennes des Caraïbes sont particulièrement étudiées dans les universités de San Juan et de New York, et plusieurs découvertes récentes ont remis en cause les théories traditionnelles.
Plusieurs auteurs remettent en question l’arbitraire des séparations entre les différentes ethnies. Ainsi, les Taïnos peuvent être considérés comme des Arawaks car ils parlaient une langue arawakienne. Cette affiliation aux populations du nord de l’Amérique du Sud est confortée par les outils et les céramiques associées à des sépultures découvertes dans la grotte du Prédicateur (Preacher’s Cave) dans l’île d’Eleuthera, aux Bahamas, ainsi que par l’étude génétique des squelettes, vieux d’environ 1 000 ans.
Un petit film, un peu romancé...mais qui résume le génocide des Taïnos
Cliquez sur le lien https://youtu.be/MtHfO_d8YA8
D’autres informations sur les Amérindiens (en particulier en Guyane où plusieurs groupes existent encore. Ces documents WWF en cliquant sur le lien ci-dessous.
http://www.sololiya.fr/tout_sur_l_eau/eau_et_culture/les_amerindiens/les_amerindiens