Dans les jours qui viennent, cette nouvelle petite maison, dans le quartier Delmas, Port au Prince, accueillera deux familles ; comme le stipule le contrat : le propriétaire du terrain, dont l’habitation s’était écroulée durant le séisme, et un locataire.
Sans loyer durant trois ans, cette famille locataire, qui n’avait plus de logement, pourra organiser son avenir. Grâce à la Fondation Abbé Pierre, qui a assuré le financement, aux constructeurs ( Architectes de l’urgence), et Enfants-Soleil, qui avait assuré le logement jusqu’à l’emménagement, et la survie de la famille grâce au parrainage du jeune Robenson, et des aides diverses comme un micro-crédit, tout est en place pour que cette famille puisse devenir autonome et redémarrer dans une nouvelle vie.
La système laisse cependant quelques doutes pour l’avenir : après le contrat de location gratuite de trois ans, la famille devra soit payer un loyer, soit trouver un autre logement.
Notre association a choisi de construire de petits logements qui sont donnés aux propriétaires en échange de leur participation à la construction. Pour Onaville, nous espérons en même temps que les constructions de plusieurs maisons, construire une épicerie collective qui assurera un revenu pour les familles propriétaires et du travail pour plusieurs personnes, ainsi qu’un logement.Nous espérons pouvoir financer ce projet.
Mais les conditions sont différentes : pour Architectes sans frontières, il s’agit de reconstruire des logements dans un quartier très peuplé où la place manque. Il faut donc des maisons avec un étage, qui permettent de loger plus de familles, mais aussi de leur permettre de rester dans leur quartier, pas très loin du centre ville. Onaville est une cité nouvelle située à 18 kilomètres de la capitale.Chaque projet tient compte du contexte, différent, mais toujours difficile.S’il y a un étage, la construction doit tenir compte des normes anti-sismiques, ce qui grève sérieusement les budgets.
Nous espérons pouvoir vous donner l’avis de la famille Robenson dès qu’elle aura effectivement mis le pied dans cette nouvelle maison. Il reste à réaliser l’infrastructure électrique et celle de l’eau. Il n’y a pas toujours de l’eau à Port au Prince où le réseau, déjà très ancien et très vétuste avant le séisme, a été détruit, et où les connections sauvages sont fréquente quitte à endommager ce qui reste du réseau.
Il faudra, comme partout en ville, gérer le problème du ramassage des ordures, très aléatoire à Port au Prince.
De même , la famille de Robenson envisage de continuer le petit commerce qu’elle gère actuellement grâce au micro-crédit Enfants-Soleil. Il y a une petite place devant la maison où ce commerce pourra être installé.Dans trois ans, il faudra aussi commencer le remboursement de ce crédit : cela fait beaucoup d’interrogations pour l’avenir, auxquelles il faut penser dès maintenant.
Robenson Jean. La maison finie 4
(actualisé le )