Projet de développement agricole. Savane Laboue 6

(actualisé le ) par Gérard

Pour la réussite d’un projet, le facteur humain est essentiel.
Dès la conception du projet, la collaboration de toutes les parties est nécessaire. Nous partons toujours d’une demande des futurs bénéficiaires, et parfois, les discussions sont longues et les réunions nombreuses, jusqu’à ce que toutes les parties intègrent toutes les données du problème à résoudre. Qui sont les bénéficiaires, quel est le problème à résoudre, et quels sont leurs objectifs finaux ? Quelle est la situation sur place ? Quels sont les résultats de l’analyse opérationnelle ? Quel financement faut-il trouver pour le projet ? Quel sera le niveau d’implication de toutes les parties ? Quel partage des responsabilités ? (droits et devoirs de chacun).
Il faut prévoir toutes les phases de la réalisation en tenant compte des difficultés possibles, et elles sont souvent nombreuses.
Pour ce projet, l’implication de la population, des dirigeants du Comité de développement des paysans de Savane Laboue aux familles, en passant par les techniciens a été réelle et efficace. nous espérons qu’elle se poursuivra jusqu’au terme de la réalisation.

Le capital humain.

Il est nécessaire d’investir dans le matériel, pompes et bassins… mais sans les femmes et les hommes, leur travail, leurs compétences, leur élan vers l’avenir, leur solidarité, rien ne serait possible.
1 Evodieu et son épouse. Ils ont 7 enfants. Avec beaucoup de sacrifices durant toute leur vie, ils ont réussi à envoyer à l’école tous leurs enfants et les deux grands ont un diplôme universitaire. Evodieu est le responsable du comité (ADPSL) qu’il a largement contribué à faire exister. Depuis deux ans, il a tout donné à ce projet et sans rémunération, il apporté son travail chaque jour, et ses compétences à la réussite de ce projet. Evodieu a été professeur et est technicien agricole. Les réunions ont été nombreuses, les difficultés importantes, et l’attente longue, pour que les habitants voient enfin, avec l’eau, se concrétiser leur rêve : voir toutes ces terres inutiles durant les sécheresses des étés, revivre et nourrir les habitants et leurs enfants.
2 3 Les travailleurs. Beaucoup ont participé aux travaux bénévolement. Ils sont tellement habitués aux promesses non tenues qu’il y avait des réticences et beaucoup de questions. La formation en gestion a pris beaucoup de temps et n’est pas terminée.


1 Les réunions nombreuses où, après le travail, on parle des problèmes et des espoirs, sont importantes et sont aussi un moment d’échange et d’amitié entre tous et de compréhension entre tous les partenaires. 2 et 3 Les femmes. Nous avons parlé souvent du rôle bénéfique de leur présence dans le comité et dans les familles. Elles élèvent les enfants, participent au travail des champs, apportent leur sagesse et leur intelligence dans l’évolution du projet. Elles assurent collectivement la nourriture des travailleurs. Elles ont toutes une vie difficile et portent l’espoir de cette nation. 4 La volonté d’évoluer : ces paysans autour du Moringa, montre leur ouverture au changement. Un enrichissement mutuel entre les techniques traditionnelles et la modernité. Il y a aussi une profonde conscience de la nécessité de préserver l’environnement.


1 La formation en agriculture raisonnée : l’Ingénieur, Vob, lors de l’une des séances de formation. Enfant du secteur, malgré sa jeunesse, il est très écouté et apprécié des paysans, il incarne l’avenir du pays. Il sait respecter les habitudes qu’il connaît bien et apporter les connaissances nouvelles qui mèneront à des pratiques plus efficaces et respectueuses de l’environnement, utilisant les richesses du secteur. 2 Par petits groupes, les paysans mettent en pratique des techniques dont ils voient les fruits ( fabrication d’engrais).
3 et 4 Les techniciens. Pour le forage comme pour les constructions, l’apport de techniciens est essentiel. Ce sont tous des gens de Hinche. Il y avait foule lors des travaux de forage, pour voir se concrétiser un projet, jusque-là un peu abstrait. Les paysans très pauvres, comme ceux de ce secteur, n’ont jamais bénéficié d’aides, les grandes associations tirent souvent profit de leurs réalisations et les paysans apportent souvent leur travail sans être les véritables bénéficiaires.
Nous sommes attachés à ce que les populations soient les acteurs de leur développement. Nous tenons aussi à suivre les réalisations durant de nombreuses années.