L’effort culturel.
Jardin botanique et arboretum.
Il a été prévu, avec les paysans, de réserver une partie des terres mises en valeur à un jardin botanique qui sera en même temps un petit arboretum, pour que la population, comme les visiteurs, puisse découvrir ou redécouvrir la flore haïtienne, oubliée, méconnue ou en danger.
Chaque plante sera accompagnée d’une fiche avec des explications en créole sur son mode de vie et ses qualités (préservation de la terre, pharmacologie, qualités nutritionnelles etc.) ce qui est fait dans les grands parcs peut être fait à l’échelle d’un secteur. La diffusion des informations est beaucoup plus facile car les paysans voyagent peu. De plus, c’est avec fierté que les paysans montrent leur savoir, découvrent les plantes de leur pays et les font découvrir. Identité, culture et préservation des espèces rares est un élément du développement. Cela implique non seulement une prise de conscience des richesses du pays, mais développe une prise conscience de la nécessité absolue et urgente de préserver et développer un patrimoine très riche. Il sera fait appel aux connaissances des paysans, qui sont souvent très intéressantes.
Le Ciné club.
Il y a plusieurs années, nous avions financé la réalisation d’un club cinéma à Hinche, avec nos partenaires ( ADPSL, une radio locale et un institution scolaire). Le Ciné-club marche bien et présente régulièrement des films pour les enfants et les adultes.
Nous avons voulu décentraliser ce club avec des séances de Cinéma à Savane Laboue. Rien n’est facile : Savane est loin de Hinche, en pleine campagne avec une piste difficile, pratiquement inaccessible en temps de pluie. Il n’y a pas d’électricité, il faut transporter tout le matériel !
Pour la troisième fois, en plein air, nous avons convié la population à une séance à Savane Laboue.
Désormais nous disposons d’une génératrice, mais il faut transporter l’écran, le vidéoprojecteur etc !
C’est chaque fois un événement ! ce jour de mars il y avait 200 personnes, ce qui est très bien car les paysans et leur famille sont obligés de rentrer à pied, la nuit sans lumière quelquefois très loin.
Il faudrait des films en créole, car une grande partie de la population ne maîtrise pas le Français…
A la tombée de la nuit, les spectateurs commencent à arriver…avec leur chaise ; il faut souvent être patients car la technique ne suit pas toujours, mais notre technicien est doué et fait face à toutes les situations !
Il faut présenter les films, pour que tout le monde comprenne. Ce n’est pas toujours évident ! Il n’est pas possible non plus de faire des photos la nuit…ainsi n’avons-nous que les images de la préparation et des essais. Mais ce sont des instants magiques de convivialité et plaisir. Depuis des mois, les paysans attendaient la pluie pour labourer les terres…cette nuit-là, les premières gouttes sont tombées et nous avons eu et très peur que la séance soit gâchée ; mais ce ne furent que quelques gouttes ! Trouver des films adaptés n’est pas évident. Le premier film en créole est pour bientôt. C’est la troisième projection à Savane Laboue. Il faudrait pérenniser cette expérience. Lorsque les terres seront mises en valeur, la culture entrera régulièrement, nous l’espérons, ce sera un autre changement dans la vie de ces habitants. C’est un autre visage du désenclavement du secteur.