Nous recevons aussi des nouvelles en direct de nos partenaires sur place.
Ce matin, Jérémie Wilglais nous disait la violence et la confusion qui règne dans presque tout le pays et toute la capitale. Impossible de sortir de Port au Prince sans risque de se faire attaquer, piller ou tuer, qu’on aille vers le nord, l’est, ou le sud. Les gangs sont partout. Beaucoup d’habitants sont montés vers Pétionville, mais la ville proche de Port au Prince n’est pas sûre non plus...
Des dizaines de milliers de familles ont quitté leur logement sous la menace et errent dans la ville sans revenu, sans abri ou fuient vers la campagne malgré les risques. la campagne non plus n’est pas sûre, de nombreux gangs s’y entretuent.
Rosemate, qui est tout à fait à l’Est (région de Balladère près de frontière dominicaine), nous dit que la zone est un peu plus calme. C’est une zone de contrebande avec la République Dominicaine et un lieu de tous les trafics. Mais, avec son diplôme d’infirmière, elle ne trouve pas de travail : les hôpitaux ne recrutent pas. Beaucoup ont fermé leurs portes. C’est la même chose pour les écoles, les commerces... Des amis à elle qui transportent des marchandises par camion ont été attaqués sur la route, plusieurs ont été tués et les camions ont été brûlés.
C’est un véritable désastre pour toute la nation.
Comment peut-on penser qu’une délégation étrangère, de seulement 1500 hommes pourrait venir à bout de près de 100 gangs surarmés, et installés dans des qurtiers inaccessibles avec la population comme otages ?
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Un article de Frantz Duval pour le nouvelliste.
Un pas de plus vers le déploiement de la force multinationale
La réunion des ministres des Affaires étrangères du G-20 intéressés au dossier Haïti s’est tenue ce jeudi 22 février 2024 à Rio de Janeiro.
Par Frantz Duval
22 févr. 2024
La réunion des ministres des Affaires étrangères du G-20 intéressés au dossier Haïti s’est tenue ce jeudi 22 février 2024 à Rio de Janeiro. Elle s’est soldée par un succès, selon les autorités haïtiennes qui y ont participé.
Le communiqué du ministère des Affaires étrangères d’Haïti précise : « La réunion a été un succès. Les différents intervenants ont tous reconnu l’urgence du déploiement de la MMAS, vu la détérioration de la situation sécuritaire. Ils ont convenu de la nécessité de l’envoi d’une Force robuste et dissuasive, capable de combattre efficacement les gangs. Ils ont confirmé un engagement fort envers Haïti et précisé concrètement en quoi consisteront leurs participations qui seront, pour l’essentiel, en personnels, équipements, formation et contributions financières. Certains pays en ont aussi profité pour informer que, parallèlement à leur apport à la Mission, ils vont renforcer leur coopération bilatérale avec Haïti afin de permettre au pays de pouvoir consolider ses institutions et améliorer rapidement la situation humanitaire et socio-économique de la population. »
Selon les autorités américaines, des engagements de l’ordre de 120 millions de dollars ont été pris par certains pays dont le Canada avec la plus importante contribution.
Le succès de la réunion du jour ne doit pas cacher le fait que faire naître la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité est un processus laborieux. Lenteurs et pesanteurs freinent la concrétisation des vœux.
Un pas de plus a été franchi ce jeudi mais on se demande déjà quels sont les autres obstacles qui attendent au tournant l’assistance à Haïti.