Une semaine en Haïti N° 1718 3 septembre 2025

La violence , loin de cesser, est en progression constante dans le pays. Malgré les efforts des forces de police et de l’armée, les gangs attaquent tuent, violent et enrôlent les enfants, de plus en plus nombreux.

Nous ne pouvons rien faire, sinon nous désoler d’une situation catastrophique, ignorée des médias autres qu’haïtiens. Le sort de enfants est de plus en plus tragique.

Les familles déplacées viennent grossir chaque semaine la foule des miséreux qui ont tout perdu, ayant dû quitter leur quartier pour échapper aux bandits, qui terrorisent la population. Leur vie, déjà difficile, devient un enfer. Faim, violence, manque d’hygiène, non accès aux soins. Ils sont totalement ignorés.
La rentrée des classes, dans ce contexte dramatique, tentera d’avoir lieu, dans les écoles encore épargnées, le 1er octobre 2025. Mais tous les niveau du système éducatif sont touchés, y compris les universités.

L’apport des forces internationales ne suffira pas à endiguer les attaques des gangs qui tiennent sous leur coupe 90% du territoire de Port au Prince, la capitale.
Les déplacements sont rendus très difficiles à cause des routes contrôlées par les bandits, qui rackettent et tuent.

A côté, dans l’autre partie de l’ile, la République Dominicaine accueille des dizaines de milliers de touristes dans une ambiance de fête, sur ses plages magnifiques et ses immenses complexes touristiques.

La République Dominicaine continue à "déporter" les Haïtiens qui s’y sont réfugiés, ou y habitent depuis longtemps. Beaucoup se trouvent chassés alors qu’ils sont nés dans ce pays, et ne sont pas reconnus comme Haïtiens. Ils se retrouvent en Haïti, sans rien, sans même de nationalité.

Depuis des années, Haïti n’a pas vu de visiteurs. Depuis 5 ans, tout semble se déliter en Haïti, coupée du monde, avec ses milliers de morts, ses enfants qui souffrent et sa population sacrifiée.

DEPORTATION DES HAÏTIENS VIVANT EN REPUBLIQUE DOMINICAINE

Plus de 35 000 Haïtiens rapatriés par la République dominicaine en août
En août 2025, la Direction générale de la migration (DGM) de la République dominicaine a annoncé l’expulsion de plus de 35 276 ressortissants haïtiens en situation irrégulière .
Jean Junior Celestin
02 sept. 2025

• En août 2025, la Direction générale de la migration (DGM) de la République dominicaine a annoncé l’expulsion de plus de 35 276 ressortissants haïtiens en situation irrégulière . C’est le nombre le plus élevé depuis le début l’année, confirment les autorités de la migration.
« Plus précisément, 12 457 personnes ont été renvoyées de Haina, 1 309 de Santiago et 843 de Benerito, dans la province de La Altagracia. Les postes frontaliers de Dajabón et d’Elías Piña ont également enregistré un grand nombre de retours, avec respectivement 10 314 et 6 184 expulsions. 1 264 personnes ont été renvoyées de Jimaní et 2 905 de Pedernales », selon détails partagés par le journal dominicain Liston Diario, lundi 1er septembre 2025.

Selon les données fournies par la DGM au Listín Diario, un total de 250 741 étrangers ont été renvoyés dans leur pays d’origine jusqu’au mois d’août de cette année. Toutefois, « le communiqué diffusé par la Direction de la communication de l’institution gouvernementale ne précise pas la nationalité des autres étrangers en situation irrégulière », rapporte le média dominicain.

Les responsables dominicains affirment que ces actions font partie d’une stratégie nationale de sécurité, coordonnée par le Conseil de défense et de sécurité nationale et soutenue par le président Luis Abinader. Ils affirment que cette politique vise à « protéger l’intégrité et la souveraineté du territoire dominicain face à la situation difficile qu’Haïti traverse ».

La DGM explique que chaque renvoi est effectué individuellement : des informations personnelles sont collectées, les empreintes digitales sont prises et le statut de chaque personne est vérifié. « Les Haïtiens renvoyés sont ensuite remis directement aux responsables de leur pays », selon les autorités de la migration dominicaine.

Bien que la République dominicaine mette en avant l’efficacité de ses opérations, cette politique suscite de grandes préoccupations. Les organisations de défense des droits de l’homme signalent régulièrement des problèmes, un manque de protection juridique et des violations du droit d’asile.
Depuis quelques mois, plusieurs organisations sociales dominicaines dénoncent une série d’actions de l’État qu’elles qualifient de « répressives et discriminatoires » contre la population immigrée haïtienne en, notamment la militarisation des communautés, les expulsions forcées et le déni des services de base.

République Dominicaine, Etats Unis...Haïti
Les nouvelles restriction à l’immigration et aux séjours.

Ce 23 juillet 2025, l’ambassade d’Haïti en République dominicaine a publié une note circulaire dans laquelle elle fait mention de ladite mesure par l’ambassade américaine de l’autre côté de l’île.

L’ambassade d’Haïti en République dominicaine présente ses compliments aux fonctionnaires diplomatiques, consulaires et administratifs et tient à les informer que l’ambassade des Etats Unis d’Amérique en République dominicaine a pris la décision de ne plus agréer les demandes de visa de catégorie B1/B2 en faveur des ressortissants haïtiens, détenteurs de passeport diplomatique, officiel et régulier. Selon la Mission diplomatique américaine, cette décision fait suite à la promulgation de la nouvelle Loi sur l’Immigration et la Nationalité des Etats-Unis d’Amérique "Restreignant l’entrée sur son territoire des ressortissants de certains pays y compris les haïtiens, afin de protéger les Etats-Unis d’Amérique contre les terroristes étrangers et autres menaces à la sécurité nationale », précise la note.
Selon l’ambassade d’Haïti à Santo Domingo, cette proclamation présidentielle « suspend l’approbation de tous les visas B1/B2 aux ressortissants haïtiens sans tenir compte de la catégorie du passeport (ordinaire, officiel, diplomatique, etc.), tant que cette mesure restera en vigueur ».

Ce même jour, l’ambassade des États Unis à Port-au-Prince a publié une mise au point sur la durée de séjour des détenteurs de visas sur le territoire américain.

Selon la publication, la durée du séjour d’un détenteur de visa est déterminée par l’agent des douanes et de la protection des frontières (CBP) à votre arrivée, et NON par la date d’expiration du visa. « Un visa américain vous permet de vous présenter à un port d’entrée des États-Unis et de demander l’autorisation d’entrer sur le territoire. La durée pendant laquelle vous êtes autorisé à rester aux États-Unis n’est pas la date d’expiration de votre visa. L’agent des douanes et de la protection des frontières (CBP) détermine votre « date limite d’admission » à votre arrivée. (…) Pour connaître la durée de votre séjour, consultez votre formulaire I-94 (date d’admission jusqu’au) à l’adresse suivante : https://i94.cbp.dhs.gov/search/compliance-search », indique le texte.

Par ailleurs, le Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis a également publié un avertissement à l’intention des détenteurs de la carte verte et des résidents permanents légaux. Il leur est demandé d’avoir toujours en leur possession un document attestant de leur statut. « Tout étranger âgé de dix-huit ans et plus doit être en possession personnelle et en tout temps du certificat d’enregistrement d’étranger ou de la carte de récépissé d’enregistrement d’étranger qui lui a été délivrée. Tout manquement à cette obligation peut entraîner un délit et des amendes en cas d’interpellation par les forces de l’ordre fédérales. Si vous n’êtes pas citoyen américain, veuillez respecter les lois des États-Unis d’Amérique », peut-on lire.

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