Des nouvelles des écoles en Haïti

(actualisé le )

Malgré la misère et la violence, les écoles Enfants-Soleil survivent en Haïti. Les enfants ont fêté Noël, c’est très important pour tous ces petits qui vivent cloîtrés, au milieu d’un bidonville insalubre où les gangs se déchirent s’entretuent, et massacrent les populations, et où la population affamée est en danger de mort permanent.

Pour voir les nouvelles de nos enfants, cliquez sur le lien.

Notre école "Fraternité" à Cité Soleil a 33 ans !!!
Cela en fait des générations d’enfants qui ont eu droit à une éducation de base.

5600 personnes ont été tuées par les gangs en 2024.Sans compter toutes les personnes qui sont mortes de n’avoir pas pu se faire soigner, celles dont l’organisme affaibli par la faim et les conditions de vie insalubres n’a pas résisté à des maladies facilement soignables, celles qui sont mortes dans la rue chassées de leur quartier par les violences...les enfants ou les femmes morts lors de l’accouchement, faute de pouvoir être accueillis dans un lieu approprié...

Chaque petit don, c’est un repas de plus pour ces enfants. Ils sont si pauvres qu’ils ne peuvent participer aux frais de scolarisation. Notre association prend tout en charge, et c’est un budget très lourd. Nous ne savons pas jusqu’à quand nous pourrons tenir pour tenter de sauver ces enfants...

Nous souhaitons à tous une bonne année 2025.

P.-S.

Cependant, la violence continue à Cité Soleil, et le nombre de victimes de la fin décembre est revu à la hausse.

P-au-P, 23 déc. 2024 [AlterPresse] --- Le nombre de personnes exécutées, entre les vendredi 6 et mercredi 11 décembre 2024 dans la zone dénommée Wharf Jérémie (à proximité du bord de mer de Port-au-Prince), par le gang criminel de Micanor Altès, connu aussi sous le nom de Monel Félix (alias Wa Mikanò), s’élève à 207 victimes, dont 134 hommes et 73 femmes.
Ce nouveau chiffre a été communiqué par le Bureau intégré des Nations unies (Binuh) et le Haut-commissariat des Nations unies aux droits humains (Hcdh), dans un rapport d’enquête dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
La majorité des victimes sont des personnes âgées, accusées de pratiquer le vodou et d’avoir causé la maladie de l’enfant du chef de gang Micanor Altès, rapportent-t-ils.
« Parmi les autres victimes, figurent des personnes, qui ont tenté de fuir la zone par peur des représailles, ou qui ont été soupçonnées d’avoir divulgué des informations sur ces crimes aux médias locaux ».
Après avoir été séquestrées et interrogées, elles ont été ensuite abattues ou tuées avec des machettes par le gang, qui a tenté d’effacer toutes preuves en brûlant les corps, ou en les démembrant, pour ensuite les jeter à la mer, relatent le Binuh et le Hcdh.
Ils soulignent combien les crimes à Wharf Jérémie surviennent dans un contexte alarmant de violence et de violations et d’abus des droits humains en Haïti, impliquant à la fois des gangs criminels, des groupes d’autodéfense, ainsi que des membres non organisés de la population.
Ces crimes touchent au fondement même de la société haïtienne, en ciblant les communautés les plus vulnérables, déclare la représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies en Haïti, l’Équatorienne María Isabel Salvador.
Isabel Salvador demande à la justice haïtienne de mener une enquête approfondie sur ces crimes horribles, d’arrêter et de punir leurs auteurs, ainsi que les individus qui les appuient.
Elle appelle aussi les autorités à installer, le plus rapidement possible, un pôle judiciaire spécialisé pour traiter ce type de crimes.
Le jeudi 12 décembre 2024, le premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a demandé au titulaire du Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp) et au chef de la police judiciaire de déployer toutes les ressources nécessaires, pour appréhender les auteurs de ces crimes.
Depuis le début de l’année 2024, plus de 5,350 personnes ont été tuées et plus de 2 155 autres blessées, à cause des actes de violences, soulignent le Binuh et le Hcdh.
Le Binuh et le Hcdh exhortent les autorités haïtiennes à prendre des mesures robustes et urgentes, pour renforcer la police et les autres institutions étatiques, paralysées par la corruption et l’impunité.
Ils encouragent aussi la communauté internationale à mettre en œuvre l’embargo ciblé sur les armes, l’interdiction de voyager et le gel des avoirs imposés par le Conseil de sécurité des Nations unies, afin d’endiguer les violences des gangs en Haïti.