Nous ne sortons pas de la violence tandis que les dirigeants tergiversent pour des questions de pouvoir.
Beaucoup de routes en Haïti sont fermées par les gangs qui imposent des taxes pour le passage. Voici les tarifs que nous donnent nos correspondants : presque toutes les routes partant de la capitale Port au Prince pour aller vers les provinces. Il reste quelques vols, mais beaucoup de compagnies ont cessé leurs activités car les gangs tirent sur les avions.
Pour un minibus, à chaque passage : 75 €
Pour un camion à chaque passage : 375 €
Mais beaucoup plus suivant les gangs et pour les camions de ravitaillement en essence ou en eau...
75 €, pour comparer, c’est ce que gagnaient les ouvriers par mois avant que le pays ne soit dans cette situation catastrophique.
Pour les particuliers c’est au jour le jour, mais très peu de particuliers s’y risquent. Ils peuvent être kidnappés pour des rançons très élevées, qui vont jusqu’à des dizaines de milliers d’euros.
Si les chauffeur ne paient pas, ils sont tués. C’est un véritable régime de terreur.
On dirait un éternel recommencement...
Notre école de Cité Soleil, dans la banlieue de Port au Prince est surchargée de demandes d’inscriptions car c’est la seule ouverte dans cette immense bidonville soumis aux massacres des gangs. La raison principale est qu’il y a une cantine, et que les enfants ont faim. Ils prennent tous ces risques pour manger au moins une fois dans la journée.Ce n’est pas tenable.
Michel Jeanthyl, le directeur, a dû suspendre les inscriptions car nos finances ne nous permettent pas de servir autant de repas. Il y a 280 inscrits alors que l’école est bien trop petite pour accueillir autant d’enfants. Sa capacité est de 200 élèves, car nous n’avons pas pu construire les deux salles de classe supplémentaires prévues.
Nous avons besoin d’aide !
Voir en ligne : Une semaine en Haïti N° 1675