L’histoire tragique de M. H et sa famille.

par Gérard

Bien que la famille nous ait autorisés à prendre ces images, nous ne mettons pas leur nom en entier et nous avons flouté la photo de Madame H. Nous avons discuté avant de mettre cet article sur notre site : nous hésitons toujours à publier des histoires tragiques. Cependant, si cette page nous permet de reconstruire la petite maison de cette famille, ce ne sera pas en vain.

L’histoire tragique de M. H. et de son épouse.
Un urgent besoin d’aide.

Ils étaient 11 à vivre dans une cabane sur un carreau de terre aride dont ils sont propriétaires. Après une vie de travail, c’est peu. L’été il n’y a aucune récolte possible, car il n’y a pas d’eau. C’est la misère ordinaire des petits paysans dans la campagne reculée d’Haïti.
En Haïti, pour les paysans pauvres, il n’y a ni sécurité, ni assurance qui leur permette de survivre quand ils ne peuvent plus travailler. Quelquefois il y a la famille, mais les enfants quittent souvent les terres, d’ailleurs elles sont devenues trop petites pour être partagées. Quand il y a 9 enfants comme chez M.et Mme H., la misère vient vite, surtout quand un drame terrible survient dans la famille.
Pour survivre en Haïti il y a les petits commerces, ils rapportent très peu mais le plus souvent il n’y a rien d’autre. L’épouse de M. H. vendait de l’essence par gallons ( petits bidons de 3,5 litres) ou dans des bouteilles d’un litre récupérées. La piste est surtout accessible aux motos et passe devant chez elle, pour aller de la grand route jusqu’à Savane Laboue et aux autres villages de l’intérieur des terres. Ce sont des petits villages aux maisons dispersées et isolées. Comme elle ne peut faire autrement, elle stocke la nuit ses bouteilles dans sa cabane d’une seule pièce. Les enfants dorment à l’extérieur sous un abri précaire.
Ce soir de Noël, elle a travaillé tard car il y avait du passage. La journée est finie. Vers minuit Mme H. se lève, pour voir clair elle allume une bougie. Alors, d’un seul coup, tout le sol s’enflamme.
Un bidon fendu s’est vidé de son contenu sur le sol. Hélas , la porte est fermée et la clé se trouve de l’autre côté des flammes. En très peu de temps, celui d’aller chercher la clé en traversant les flammes et d’ouvrir la porte, Mme H. a les jambes brûlées jusqu’à la ceinture et il en est de même pour son mari.
Celui-ci est sorti de l’Hôpital un mois après le drame et a des difficultés à marcher. Quant à son épouse, elle a passé trois mois à l’hôpital où, chaque jour, un membre de la famille lui portait quelque chose à manger. L’hôpital de Hinche n’a pas tous les moyens nécessaires pour soigner les grands brûlés. Mme H. n’aurait pas dû sortir. Mais les blessures sont tellement profondes que les médecins ne pouvaient rien faire de plus pour elle, et il faut de la place pour d’autres malades. Elle ne peut pas marcher, évidemment, sa jambe droite est morte, l’autre bouge à peine au niveau du pied. Les plaies suintent encore.
La maison n’est plus qu’un petit tas de cendres. Il n’y a plus rien pour se loger pour cette famille déjà pauvre et que le drame a jetée soudain dans le dénuement total.


1 et 2 : Tout ce qui reste de la petite maison de M. et Mme H. 3 : M. H à L’hôpital.
Un projet possible.
Il y a quelques années, sur le petit terrain de M. H., le Mouvement des paysans de Papaye, un mouvement très important de paysans, avait construit un moulin pour décortiquer le maïs et le petit mil. Le local de ce moulin, abandonné depuis 10 ans, est en très mauvais état, mais tient encore debout. C’est dans ce local, plein de détritus et de poussière, que s’est réfugiée la famille H., ils ont tendu une toile et dorment à même le sol.
Dans l’urgence, nous avons financé les médicaments et le matériel pour que Mme H. puisse essayer d’éviter les infections, mais dans cet état et ce milieu, ce sera très difficile, il n’y a même pas d’eau propre pour se laver.


1 et 2 les conditions de vie de la famille, dans l’ancien moulin.
3 Mme H. ( Nous avons l’autorisation de la famille pour publier ces photos pour demander de l’aide)
Nous voudrions reconstruire la maison de la famille. Il nous faut un peu d’aide, c’est urgent.
Nous pourrions aussi réhabiliter le moulin : depuis des années les paysans vont très loin pour faire décortiquer leurs récoltes. Il y a encore la partie supérieure du moulin, mais pas de moteur.
Au temps où le moulin marchait, c’est M.H. qui le gérait. M. H. remarche aujourd’hui, même s’il boîte. Il est capable d’occuper cette fonction avec un autre paysan.
Il n’a jamais rien perçu pour la construction de ce local sur son terrain. Nous avons fait une lettre pour que le Mouvement des paysans de Papaye nous cède ce local, nous espérons une réponse positive, mais il faudrait le réhabiliter.
Le Comité des paysans de Savane Laboue, qui travaille avec nous dans les villages voisins, pour notre projet de développement agricole, pourrait prendre en charge ce travail. Hermann fait partie de leur famille.
Cette réhabilitation utile donnerait du travail à de nombreux paysans très pauvres, et à M.H. de retrouver l’espoir.
Si quelques lecteurs contribuaient, nous pourrions aller très vite pour cette petite construction au moins.