RAPPORT MORAL : FEDERATION ENFANTS-SOLEIL
Fédération Enfants-Soleil internationale.
Association Enfants-Soleil Bourgogne.
Association Enfants-Soleil Ile de France.(Fédération)
Association Enfants-Soleil Alpes Provence.
Enfants-Soleil Haïti
Rapport moral Année 2014 (Christian Breban Président)
Nos actions semblent un peu ralentir en 2014 : les causes sont multiples :
Les difficultés à obtenir des subventions pour Haïti.
Le choc du tremblement de terre est maintenant bien loin et les opinions publiques sont sensibilisées à de nouvelles catastrophes qui ne manquent pas dans le monde.
Les circonstances d’après crise en France ne sont pas favorables, les subventions publiques ont diminué.
La baisse de l’Euro est un handicap pour nous.
Développement de l’agriculture familiale.
¤ Les projets concernant l’agriculture, même s’il est évident pour tous qu’il s’agit bien d’un facteur essentiel de développement pour Haïti, au niveau de la sécurité alimentaire comme de la santé (eau potable) ne sont pas suivis dans la réalité comme dans les discours. Les paysans pauvres d’Haïti, l’agriculture familiale, n’intéressent pas vraiment les bailleurs qui ont du mal à comprendre qu’il n’y ait pas de cadastre ou de titres de propriété par exemple…
Ecoles.
¤ L’école doit faire l’objet de changements profonds, tant elle présente de lacunes sur tous les plans : la qualité de l’enseignement, l’accès à l’éducation, la misère des écoles publiques, les seules abordables pour les plus démunis. Elle contribue ainsi à perpétuer l’énorme fossé entre une classe bourgeoise qui possède presque tout et le petit peuple, 80% de la population, qui ne parvient pas à accéder aux besoins essentiels. Les cantines sont un palliatif, elles répondent à une urgence, mais ne peuvent pas indéfiniment être financées, alors que les familles devraient pouvoir subvenir aux besoins des enfants.
Les satisfactions.
Nous sommes très heureux de constater que des enfants parrainés suivent des études supérieures, mais cela pose des problèmes de financement. Les études supérieures sont très chères et nous ne pouvons pas tout financer. Les élèves des écoles que nous aidons ont dans leur majorité, les moyens d’aller au lycée, mais n’ont pas le bagage des élèves sortant de bonnes écoles. Certains ont du mal car le niveau est parfois insuffisant. Il est directement proportionnel aux moyens des familles. C’est pourquoi nous nous limitons aux écoles aidées, en travaillant à l’amélioration des moyens, pour une éducation de qualité ( aides à la scolarité et accès à la culture) et à favoriser l’accès pour les enfants totalement démunis.
Relogement des familles sinistrées. Aide à la sécurité alimentaire.
¤ Le logement des dizaines de milliers de familles issues des camps, ou qui n’ont jamais eu de logement décent, est toujours une urgence. Les camps ne sont plus dans les rues, mais les habitants ont migré cers les bidonvilles, là où les loyers des masures, ou des constructions précaires sont les moins chers. De petits propriétaires exploitent les gens, augmentent sans cesse les loyers, profitant de la pénurie, mettent les familles dans la rue au moindre retard de paiement.
Aides aux familles par les parrainages
¤ Les parrainages sont très importants pour certaines familles, qui survivent grâce à cette petite manne. Certains enfants parrainés sont aujourd’hui âgés, ne suivent pas d’études supérieures… les parrainages ne sont pas à vie, et il faut bien à un moment se poser la question de les poursuivre ou non, sachant que les parrainages actions nous permettent de mieux répartir ces sommes entre les enfants (cantines et frais scolaires, activités des écoles).
Les équipes sur place.
¤ Enfin, et ce n’est pas négligeable, il est bien difficile de trouver des collaborateurs qui fassent les démarches, transmettent les documents pour les projets, les factures, obtiennent des autorités le minimum de collaboration nécessaire. Ainsi, nous avons perdu une subvention à cause d’un document que nous avons mis 6 mois à obtenir d’une mairie !
Les maisons Enfants-Soleil.
La maison de Pernier, coûte cher en loyer, même si ce n’est pas comparable avec les loyers en France. Il nous faut dès maintenant réfléchir à l’avenir. Avoir un petit logement décent qui leur appartienne serait une solution idéale qui offrirait une sécurité pour le futur. Les loyers représentent souvent la presque totalité des revenus de ces familles. Mais il faut trouver les financements. D’autant que les mères, seules, avec leurs enfants handicapés pour beaucoup, ne peuvent s’éloigner de la capitale où elles ont leur petit commerce informel.
La maison de Meyotte.
Elle est maintenant connue, et de nombreux visiteurs y séjournent. Malgré la modestie de la participation demandée, les sommes collectées devraient aider au paiement du loyer. Il est difficile de faire comprendre la nécessité absolue de la rigueur, de délivrer des factures, de tenir des comptes. Cela pose des problèmes. La fréquentation se développe, mais il nous faudra trouver une solution pour améliorer la gestion.
Nos projets.
Nous ne pouvons demander que des micro financements auprès de bailleurs publics ou privés : il faut donc que ces financements divers représentent la totalité du budget, chaque bailleur exigeant la certitude que le reste du projet sera financé. Si une partie du financement n’est pas acceptée, ou arrive en retard, nous risquons de tout perdre. Il faut alors tout recommencer. C’est donc un parcours d’obstacles pour nous, avec parfois des déceptions, vu le travail fourni. Certains bailleurs exigent des documents que nous ne pouvons pas fournir, vu la situation en Haïti, parfois, l’administration est défaillante ou fait preuve de mauvaise volonté. La corruption est aussi très courante. Par exemple, les containers, qui sont démesurément taxés par les douanes, au bon vouloir des divers responsables.
Notre activité, en France, « Education à l’environnement » avec les clubs Unesco, est importante. Le projet que nous envisageons pourrait voir le jour assez vite et pourrait mobiliser quelques-uns de nos adhérents.
Voyages.
Il est essentiel d’avoir le plus souvent possible une présence sur le terrain : Gérard n’a pas pu aller en Haïti en mars-avril, mais un voyage est prévu en juillet août. Il y aura beaucoup de problèmes à régler et les projets à préparer pour les deux constructions. Et c’est toujours un plaisir de retrouver nos amis Haïtiens.
Merci à tous ceux qui donnent leur argent, leur temps, leur bienveillance. Merci à ceux qui partagent notre espoir et le courage, indéfectible, des oubliés de ce peuple.
Christian Bréban : Président