Bilan en Février 2014 pour le logement de Robenson Jean et sa famille.
Nous avons de nouveau visité la maison en ce 17 février 2014. Elle est terminée et la famille l’habite depuis presque deux mois.
Le système :
Cette maison qui compte deux appartements, sur deux étages, a été construite par « Architectes de l’urgence » et financée par « La Fondation Abbé Pierre ». Le logement supérieur est occupé, par une famille parrainée par Enfants-Soleil : la famille Jean. (4 personnes).
Le propriétaire, qui n’habite pas ici, a fourni le terrain, et doit contractuellement, en échange, loger deux familles gratuitement durant trois ans, après quoi la maison lui appartiendra.
Photo : l’extérieur de la maison.
Le logement :
C’est un logement très petit : 2 pièces de 7m² et 11,50 m² au premier étage, escalier extérieur. Une terrasse de 4,5 m² environ. La construction est très solide, béton et bois, et toit de tôles : antisysmique.
Les avantages et les défauts :
L’appartement n’est pas trop chaud, car des espaces sont aménagés sous les tôles pour la circulation de l’air. Cependant une isolation légère aurait été mieux, avec de l’isorelle, tout en gardant ces espaces d’aération. Le soleil d’Haïti tape dur sur les tôles !
La famille reste dans son quartier. La mère peut faire son petit commerce, mais la place, devant la maison est prise par les voisins de rez-de-chaussée. Elle doit donc aller plus loin en ville, mais ce n’est pas très loin. Cependant, il faut transporter chaque jour le matériel et le rentrer le soir. Il n’y a guère de place pour entreposer dans l’appartement exigu.
La terrasse est petite, mais elle sert à faire la cuisine, ce qui aurait été impossible à l’intérieur.
Photo : le petit matériel pour la cuisine, sur la terrasse.
L’eau : on doit aller la chercher à quelques minutes, à une pompe en ville. Ce n’est pas très loin.
Il y a l’installation électrique, et du courant une partie de la journée et un peu plus la nuit. C’est un avantage certain autant pour la sécurité que pour le confort.
Un espace pour les toilettes, un siège assez rudimentaire en béton et bois, mais sans chasse d’eau évidemment…qui sert aussi d’espace pour se laver avec l’eau d’un seau. C’est vraiment le minimum, énormément de personnes utilisent ce moyen en Haïti… Mais il y a un seul espace toilette pour deux familles et la famille du rez-de-chaussée a de nombreux enfants…(dix personnes en tout).
D’autre par, la zone « toilette » n’était pas isolée de la rue, et cela posait un problème avec les nombreux passants. Ce son des ruelles très étroites. C’est le propriétaire qui a construit un petit mur.(photos)
La récupération de l’eau des toits : elle va directement dans les ruelles en pentes ! Dans un pays où l’eau est rare, il aurait fallu récupérer cette eau. D’autant qu’il y a 7 maison dans cet espace, et que les toits, relativement grands, vont récupérer beaucoup d’eau ! L’autre problème étant que les ruelles très étroites, vont se transformer en véritables torrents lors des grandes pluies.
Photo : l’écoulement de l’eau dans les ruelles.
L’école pour les enfants se trouve à 20 minutes. : 10 à pied, dix en taptap. Pour Haïti, ce n’est pas très loin. (Beaucoup d’enfants font jusqu’à une heure en ville et deux trois dans la campagne.) Cependant, la famille étant pauvre, Robenson fréquente l’école municipale, les élèves sont 60 par classe, l’enseignement est de qualité contestable, car les maîtres, peu…(ou pas souvent) payés ne sont pas très bons. Il y a de nombreuses grèves et absences… Aucune famille de la bourgeoisie haïtienne n’enverrait ses enfants dans une école municipale.
Reste le problème des trois ans. Après, soitla famille paiera un loyer, soit elle sera contrainte de déménager…
Un loyer dans un tel appartement, en pleine ville, est environ 80 € par mois au minimum…le propriétaire voudra en tirer le maximum… Le père n’a pas encore trouvé de vrai travail, et le petit commerce de la mère.
Photo : Jérémie ( "grand parrainé, en école d’ingénieur) avec Robenson qui est en 5ème année.
Une maison pour la famille Jean. Février 2014.