Projet d’aide au relogement et à la sécurité alimentaire. Construction de 6 logements (maisons individuelles) et une épicerie avec infrastructure de distribution d’eau, pour un collectif d’habitants transférés des camps et possédant un terrain à Onaville.

par Gérard

Zones d’intervention (ville, quartiers…) :
Onaville. 18 km de Port au Prince. Route du nord. Commune de croix des Bouquets. Cité d’accueil des réfugiés. Voir Doc joint : Carte Onaville.
Durée de l’intervention : 24 mois.
Budget en euros TOTAL : 43700 € ( Y compris abandons de frais voyages et séjours (2 ans)
6 logements individuels en dur avec système récupération de l’eau de pluie.
Local Epicerie avec entrepôt et citerne de distribution d’eau.
L’organisme demandeur

- Objet statutaire :
La « Fédération Enfants-Soleil Internationale » regroupe des personnes physiques françaises ou étrangères ou des associations de statut type 1901 nationales ou étrangères ayant le même objectif :
Venir en aide à des personnes, associations ou organismes œuvrant en France ou à l’Etranger, contre la misère des enfants et à leur famille ; apporter une aide au moyen de la réalisation de projets de développement de terrain ou d’éducation au développement, aux populations déshéritées, dans les domaines de la santé, la solidarité sociale, le développement durable, la préservation de l’environnement et l’éducation en apportant une aide scolaire aux enfants défavorisés ; éduquer la jeunesse à l’engagement et à la solidarité, favoriser les échanges culturels solidaires internationaux.
Coordonner les projets d’aide au développement et d’éducation au développement des associations membres, réalisés en commun auprès des populations déshéritées d’Haïti.
Apporter une aide sur le terrain aux organismes réalisant des projets de développement ou d’éducation au développement.
Représenter les associations membres, en cas de nécessité, auprès des pouvoirs publics français et étrangers, et de tout autre partenaire public ou privé, national ou international.
L’action de la fédération est délimitée selon le principe de l’intervention subsidiaire : elle ne se substitue pas à des actions que les associations membres peuvent mener à niveau comparable de compétence et de représentativité.
L’Association Enfants-Soleil Haïti est une association haïtienne, reconnue auprès du Ministère du travail et des affaires sociales haïtien. Elle est la délégation dans le pays de la fédération Enfants-Soleil Internationale, depuis sa création.

2 - Quels sont vos grands principes d’intervention ?

¤ Agir dans un seul pays (Haïti) afin de le connaître parfaitement et d’établir des contacts et collaboration nombreux avec les autorités et les habitants, en particulier les enfants et les femmes seules avec enfants.
¤ Travailler sur le long terme en partenariat avec des associations locales, haïtiennes, et la délégation de la Fédération sur place, ou avec des comités ( écoles, dispensaires, groupements de paysans.)
¤ Fédérer plusieurs petites associations françaises autour d’une réflexion commune et de projets communs. Etablir sur place un réseau de communication et d’échange d’informations et de compétences avec les organismes ou associations locaux.
¤ Réaliser des projets de développement directement avec les populations les plus défavorisées, dans les domaines essentiels : éducation, santé, sécurité alimentaire, (développement rural, lutte contre la malnutrition.) en associant les bénéficiaires depuis la conception jusqu’au suivi.
¤ Etablir un réseau de projets couvrant les différents secteurs d’intervention.
¤ Lier les projets de développement à la formation des personnes bénéficiaires pour favoriser l’accès à l’autonomie et aux responsabilités. Les aider à s’organiser en comités ou associations.
¤ Favoriser les projets générateurs de revenus et porter attention aux projets innovants qui font bouger les lignes habituelles de la simple assistance ou de l’urgence et conduisent les bénéficiaires à une autonomie. Réaliser des projets expérimentaux avec la population pour ensuite envisager des généralisation à plus grande échelle : exemple : agriculture, pisciculture, jardins communautaires pépinières pour les jardins et les reboisements) Forages ou pompages pour l’eau d’irrigation et l’eau potable. Pisciculture.
¤ Travailler chaque fois que cela est possible avec les autorités locales. Toutes la Mairies des zones concernées sont officiellement nos partenaires.
¤ Travailler avec les compétences locales ( Ex : Centre National de Pisciculture de Pont Sondé. Mouvement des Paysans de Papaye, comités locaux, coopératives.) et utiliser au maximum les compétences et travailleurs locaux.
Plan de travail pour 2013-14. (Fédération Enfants-Soleil)

Projets prévus :

¤ Aide au logement et à la sécurité alimentaire.( constructions) Onaville. Savane Laboue. (maison pour une famille en détresse qui sera chargée du gardiennage des jardins communautaires.)
¤ Aides scolarisation étudiants. Parrainages.
¤ Construction nouvelle Ecole Cité Soleil Haïti. Fin 2014 (Nous possédons le terrain)
¤ Informatisation écoles, dispensaires. (Formation des Maîtres puis élèves). Cantines.
¤ Agriculture Artibonite : expansion des jardins communautaires pépinière, et replantation d’arbres fruitiers. Reboisement.
¤ Agriculture Hinche (Savanne Laboue) ( Forages, pour irrigation cultures vivrières. Eau potable. Mise en valeur de terres.(projet expérimental réalisé) En cours : Arboretum. Construction d’un logement de gardien avec citerne pour distribution eau potable. Projet pour d’autres forages en cours d’élaboration.
Expansion du projet avec 5 autres forages et mises en valeur des terres, reboisements en arbres fruitiers et forestiers. Eau potable irrigation. (2014- 2015)
¤ Lachapelle ( Artibonite) Projet d’irrigation en pompant l’eau dans une rivière. Projet financé en partie seulement.(remis à 2014)
¤ Fonds Verrettes. ( Association Enfants-Soleil Alpes Provence). Construction Ecole publique à Boucan Chette ( Forêt des pins) 2015

5.2. Appréciation des contributions en nature :

1. Bénévolat
2. Services divers
3. Dons en nature

2.2. Antériorité du partenariat :
L’association « Enfants-Soleil Haïti » a été créée en 2000, mais certains de ses membres travaillent avec les fondateurs d’Enfants soleil depuis 15 ans. Nous travaillions avant 1998 avec d’autres groupes, puis l’équipe haïtienne s’est structurée en association déclarée auprès du Ministère du Travail et des Affaires Sociales.

Cette association a déjà supervisé de nombreux projets.
Jardins communautaires de Verrettes et Mirault. . Ateliers de Verrettes. Construction du Collège Massawist à Verrettes. Ecole de Cité soleil, et tous les partenariats avec les Lycées collèges et écoles et les dispensaires.
En 2010-2012 :
Aide d’urgence.
Réparation rénovation des écoles.
Pisciculture ( Artibonite)
Réhabilitation Centre de soin Bon Samaritain (Nord Est.) et toutes les réalisations Enfants Soleil et leur suivi.
(Site www.enfants-soleil.org)

Tous les projets Enfants Soleil passent par cette association haïtienne, notre délégation sur le terrain.
Voir en Pièces jointes : « Activités Enfants Soleil à Haïti. » Bilan du Séjour de mars avril 2013.
Le bilan du dernier séjour figure sur notre site.
Il est très difficile de monter des partenariats concrets avec d’autres associations.
Nous avons construit un local dans une grande école (Belair) pour une autre petite association (Timoun Restaveks) qui n’avait pas les moyens sur place de réaliser ce projet.

Le Projet
Titre du projet :
Aide au développement et sécurité alimentaire : construction de six logements à Onaville avec jardins et d’une épicerie coopérative pour des familles victimes du séisme, sans logement.

Résumé du projet :

Six familles avec enfants, victimes du séisme, actuellement logées dans les camps, ou dans de logements précaires à Onaville, regroupées en association, et possédant un petit terrain, projettent la construction d’un groupe de 7 logements, avec chacune un jardin, des toilettes, une citerne de récupération d’eau et d’un local communautaire dans le but d’y créer une épicerie coopérative, un entrepôt avec citerne de distribution d’eau.
Le local épicerie génèrera des revenus et sera géré en coopérative.(Voir doc joint : Plan local « Epicerie »)
Dans l’avenir, à la fin du projet, nous envisageons la création d’une petite entreprise de maçonnerie pour les bénéficiaires dont plusieurs sont maçons de métier.

Analyse du contexte et des besoins :

Notre association est implantée en Haïti depuis 15 ans. Nous sommes sur le terrain grâce à deux voyages d’un mois et demi chaque année et grâce à notre équipe haïtienne sur place en permanence.(Association Enfants-Soleil Haïti). Nous envisageons d’envoyer un volontaire sur place cette année avec 4 autres associations.
Depuis le séisme en Haïti, nous avons réalisé plusieurs petites constructions pour des familles déplacées, venant des camps ou sans abri. Ces constructions n’ont pas fait l’objet d’un plan d’ensemble, mais étaient destinées à apporter une aide au cas par cas, à des personnes en grande détresse, et connues de notre association. (Enfants parrainés, aides à la scolarité ou micro-crédits sans intérêts…)
Nous venons de terminer une de ces habitations en dur, à Onaville, pour la famille d’un enfant parrainé par notre association.(4 personnes) : c’est la maison pilote du projet qui en comprenait 7.
Voir Doc joint : Construction Onaville pages images 1. Pages images 2.
Onaville.
Onaville, à une vingtaine de kilomètres de Port-au-Prince, où se rassemblent de très nombreuses familles quittant les camps pour diverses raisons, (départ volontaire ou expulsions des camps, opportunité d’acquérir un terrain à bas prix, espoir de s’y construire un logement et de reconstruire leur vie… ), donne au premier abord une impression d’anarchie complète, il n’y a guère d’infrastructure, et les distributions de lopins de terre se font au jour le jour dans un apparent grand désordre.(L’immense territoire qui se peuple actuellement dans cette zone s’étend sur une dizaine de kilomètre en longueur et 1 à 3 de large, à l’Est de la route du Nord (Onaville, Jérusalem, Canaan, Titanyen..), au flanc des mornes.
Voir document joint sur cette zone.(document Internet : « The Administrator. Juin 2013 Onaville »)
Le document n’est pas très optimiste mais donne une idée des grands projets sur Onaville et sa région, qui ont beaucoup de mal à se développer. En dehors de ces grands projets, Onaville se crée, souvent sans moyens.
Cependant, certaines familles réussissent à s’installer sur de petites surfaces, avec un terrain suffisant pour créer un jardin, et pour elles, c’est un changement positif par rapport à leur vie antérieure, dans les camps ou dans des logements précaires, sans sécurité ( parfois voués à la démolition), elles peuvent recommencer une nouvelle vie. Même avec beaucoup de réserves, il faut se rendre à l’évidence : il n’est plus possible de revenir en arrière, cette ville est en création, elle pourra devenir soit une ville vivable, soit le plus grand bidonville d’Haïti. Le plus probable est qu’elle sera quelque chose entre les deux. Cependant, nous connaissons beaucoup de personnes qui veulent échapper à l’enfer de certains camps ou des logements précaires, souvent dangereux, loués cher en ville, par des escrocs, et rêvent de s’installer à Onaville. Dans les hauteurs d’Onaville, là où il y a moins de poussière et plus de calme, nous connaissons certaines familles installées depuis une année ou un peu plus, qui s’y trouvent bien, elles ont réalisé une petite construction, avec leurs modestes moyens et beaucoup de sacrifices, et créé un jardin, planté quelques arbres. Nous avons même acheté quelques fruits à l’un des nouveaux propriétaires.

Le choix du durable.
La maison que nous y avons construite, la première de ce projet, ( Maison de Juanita Jean) était un construction pilote, financée sur nos fonds propres, qui nous permet d’avoir une idée exacte de ce qui convient le mieux à ces populations déplacées. Ce projet nous donne en outre toutes les informations sur les coûts.
(Voir Doc joint : Pages images Construction pilote N°1 et N°2. Onaville)
Beaucoup de maisons en bois, souvent préfabriquées, pratiquement aussi coûteuses que le dur, que nous avons visitées, posent des problèmes de durabilité, d’isolation et de solidité, de promiscuité,
Nous avons opté pour des maisonnettes en dur, ( parpaings, ciment, toits de tôles galvanisées) dont la superficie est adaptée au nombre de personnes dans la famille. Ces maisons sont dotées d’un système de récupération de l’eau et d’une toilette extérieure. L’infrastructure pour l’électricité est posée, pour un éventuel raccordement ou une autre source d’énergie électrique (panneaux solaires ou groupe électrogène).

Nous sommes donc en mesure d’en évaluer le coût exact tout compris, avec crépi extérieur portes et fenêtres. ( y compris les frais de déplacement, les transports, la main d’œuvre et la supervision par notre équipe sur place qui a surveillé le chantier.)
Cette habitation peut être reproduite à l’identique pour des familles de 4 personnes au moins, et adaptée en taille pour des familles plus nombreuses. Dans un premier temps, nous prévoyons une habitation identique pour tous, avec une possibilité, petit à petit, suivant les besoins, de l’agrandir.

Les coûts.
Le coût total est de 4700 € pour une habitation de 24M² (pour 6 constructions les frais sont réduits).
La construction a créé des emplois sur place pour des artisans maçons et des manœuvres. La construction de 6 habitations donnera du travail durant une période plus longue à de plus nombreux habitants. Les bénéficiaires participeront contractuellement aux travaux, cette participation sera gérée par le collectif (Association des habitants d’Onaville pour la reconstruction : ADHOR)

2- Présentation détaillée du projet

Introduction.
Six familles ont été sélectionnées, grâce à de nombreux contacts, des réunions et un questionnaire d’enquête ; elles sont installées dans un périmètre de 700 mètres, qui permet d’aller de l’une à l’autre, à pied, en peu de temps. Ces familles logent actuellement dans des conditions très précaires (constructions en tôles, cartons et toiles ou tentes, sur des terrains de 150 à 300 m². Elles ont de 2 à 11 enfants. Elles ont passé les années précédentes dans des camps.

• 2-1 Objectif général : Voir Doc Joint : Cadre logique Intervention

Aide au relogement de familles, groupées en comité, victimes du séisme, aide à la réinsertion, et à la sécurité alimentaire, avec la création d’une activité collective pouvant générer des revenus et une formation adaptée.
(Epicerie, infrastructure de distribution d’eau)

• 2-2 Objectif(s) spécifique(s) :

¤ Construire 6 maisons individuelles en dur, de 24 m², d’après le modèle pilote déjà construit, avec toilettes extérieures et jardin, citerne individuelle de récupération d’eau, pour 6 familles déplacées des camps. Avec participation active des bénéficiaires.
¤ Construire un bâtiment collectif servant d’épicerie, géré en coopérative par la collectivité, comprenant une citerne pour la vente d’eau.
¤ Former les bénéficiaires, en particulier un groupe de femmes, à la gestion des activités collectives, génératrices de revenus.

• 2-3 Quels sont les résultats attendus et les activités envisagées ?

Résultats :
Résultat 1 (R1) :
Six familles déplacées, en grande difficulté, avec des enfants, retrouvent un logement décent, durable et sûr. Elles sont impliquées dans la construction, l’entretien de ces maisons. Le système participatif permet la mutualisation des moyens et la sécurité.

Activités associées au R1 : Construction collective des logements en blocs (parpaings) avec ceinture antisismique et toit de tôles plates galvanisées, avec récupération d’eau de pluie.(citernes individuelles)
Constitution en comité : les familles, groupées en association participent activement à toutes les phases de la construction. Formation et suivi pour la gestion du comité.

Résultat 2 (R2) :
Une activité susceptible de générer des revenus, l’épicerie, permet aux bénéficiaires (en particulier les femmes) d’avoir des revenus, grâce à un local adapté à la vente de produits de première nécessité et une formation. Donc une amélioration des conditions de vie, matérielle et psychologique, les bénéficiaires devant atteindre assez vite une autonomie dans la gestion. Amélioration de la vie des enfants (sécurité alimentaire, scolarisation…)

Cette gestion collective permet en même temps une sécurité, un gain de temps par le partage des activités, des achats en gros avec des marges plus conséquentes, qui permettent en même temps de générer des bénéfices et de proposer des prix bas, adaptés au niveau social très bas des acheteurs éventuels du secteur.
Elle donne une activité aux femmes, sans que les hommes en soient exclus.
Les familles peuvent envisager l’avenir, les femmes ont une activité en temps partagé, cette stabilité retrouvée donne aux hommes plus de chances de trouver un travail. Les enfants sont scolarisés.
Une activité de développement qui contribue à développer le secteur, qui manque cruellement d’éléments de développement (services adaptés : épicerie + eau).
Les familles, impliquées dans la construction (main d’œuvre locale) s’approprient le projet et contribuent à en assurer la pérennité. Les décisions importantes sont soumises au comité.(agrandissements, aménagements collectifs, respect des engagements individuels et collectifs, etc…)

Activités associées au R2 :
Construction participative d’un local « épicerie » de 30m² environ destiné à revendre à la population du secteur des produits variés de nécessité courante, en majorité fabriqués au pays.
Gestion commune, après formation, par le groupe de femmes majoritaire, issu de ces familles.( achats, ventes, comptes etc) Formation des hommes à la gestion d’une organisation : L’ expérience acquise, l’organisation en association pourraient permettre au comité de réaliser d’autres constructions, et d’avoir ainsi des sources de revenus.
Dans un second temps, une aide à la constitution d’une petite entreprise de bâtiment peut être envisagée, après bilan des résultats de fonctionnement du comité. La demande est forte dans le secteur et les compétences acquises seront employées. Ce pourrait être un prolongement du projet, avec une aide pour les outils.
Voir Doc joint : Epicerie, infrastructure distribution d’eau. Plan.
Résultat 3 (R3) :
Un local attenant à l’épicerie sert d’entrepôt.
Une citerne, construite au-dessus du local entrepôt, permet de stocker de l’eau, achetée par camions, qui est revendue par seaux à la population à des prix raisonnables dans le respect les normes de sécurité alimentaire.
L’eau est un problème crucial dans ce secteur où les infrastructures prévues ne sont pas financées.

Activités associées au R3 :
Construction du local entrepôt et de la citerne dans le respect des normes de sécurité.
Formation. Gestion collective de cette activité commerciale. Gestion des achats d’eau. Gestion coopérative de la distribution d’eau. (Mise en place d’un système de cartes)
Aménagement de petits jardins avec l’aide des pépinières des comités de paysans aidés par Enfants-Soleil (Verrettes, Savane Laboue).

Résultat 4 (R4) :
De petits jardins permettent une activité supplémentaire et sont un facteur psychologique important dans le processus de reconstruction des personnes. La souffrance a été extrême, autant durant le séisme que durant la vie dans les camps. Les enfants y participent en tant que responsables des plantations et de l’entretien de ces arbres ou plantes, dans un but pédagogique.

• 2-4 Quels sont les indicateurs vérifiables ?

Indicateurs pour R1 : Bilan des constructions. (Devis / prix réels, prix, délais)
Indicateurs pour R2 : Participation des bénéficiaires tant aux constructions qu’à la gestion de l’épicerie. Bilan des activités tous les 6 mois. Vie du comité des habitants.
Indicateurs pour R3 : Construction. Efficacité de cette construction. Fonctionnalité. Gestion.
Bilans financiers pour l’épicerie et l’eau.( un an après fin de la construction.
Indicateur pour R4 : Bilan et avis des bénéficiaires.

• 2-5 Les hypothèses qui fondent le projet et les activités envisagées. Comment ont-elles été déterminées ?
1) Les conditions de vie actuelles des familles sélectionnées sont inacceptables humainement. Le choix du lieu est une des seules hypothèses possibles : acquérir un terrain en ville, à Port au prince, est impossible pour ces familles qui louaient leur logement, avant le séisme. Ce secteur d’Onaville présente des avantages (terrain, autonomie, possibilités de développement, possibilité d’avoir un certificat de propriété, dès la construction achevée. Cet avantage est considérable : le gouvernement octroie ce titre de propriété du terrain aux familles qui justifient d’une construction.
2) Les inconvénients : éloignement de la capitale, difficulté pour les déplacements et les activités. Questions sur le développement de cette « ville nouvelle ».Difficulté à trouver du travail sur place.
3) Le secteur, sur les hauts d’Onaville, est tranquille et offre l’avantage d’un espace jardin. L’école est proche des habitations.( Moins de 10 mn à pied)

4) Les activités collectives (épicerie coopérative, vente d’eau) permettent des liens entre les familles, une sécurité dans le travail, un espoir de revenus complémentaires, une activité pour les femmes qui ne prendra pas tout leur temps et des acquisitions de compétences. Elle représente non seulement un espoir pour les familles mais pour le développement et la « normalisation » du secteur. Le ravitaillement de la coopérative permet des bénéfices bien plus intéressants que les petits commerces individuels (un temps envisagés par les bénéficiaires), et plus de sécurité, avec un travail partagé, des choix collectifs. Le lieu n’est pas très loin de la frontière dominicuine où se font beaucoup d’achats en gros, ou des zones de ravitaillement en produits agricoles du pays ( Cabaret ou Plaine du Cul de sac ou encore Hinche ou Verrettes).
5) Le prix intéressant des constructions, en dur, tient compte de la participation des bénéficiaires. Elles dureront longtemps. Plusieurs maçons, dans ces familles, interviendront sur les chantiers, d’autres hommes participeront bénévolement comme ouvriers.(avec les repas fournis par l’association Enfants-Soleil et préparés sur place par les bénéficiaires)
6) Onaville ne peut que se développer, les nouveaux arrivants affluent tous les jours. Beaucoup
s’installent dans des conditions très précaires, mais qui sont cependant souvent meilleures que
celles qu’ils vivaient dans les bidonvilles insécures ou les camps. D’où beaucoup d’espoir et un
dynamisme des populations, très actives pour se forger un avenir.
Pour un groupe organisé et compétent, disposant de moyens, cette population, sans cesse en
augmentation offre un marché important pour une activité commerciale adaptée, qui elle même
dynamisera le secteur.

• 2-6 Quel est le public visé par le projet ? Comment est-il repéré ou choisi ?
Des questionnaires d’enquêtes ont été remplis, auprès des familles connues de notre association ( micro crédits, parrainages d’enfants), qui sollicitent depuis longtemps (début 2011) une aide au relogement, ont été sélectionnées. Elles ont de 2 à 11 enfants. Des entretiens ont eu lieu avec ces familles, avec qui le projet a été élaboré.
L’organisation en comité a été réalisée dans les faits,( statuts, règlement intérieur) mais la formation est essentielle pour le fonctionnement des activités.

La solution de l’épicerie coopérative n’a pas été envisagée dès le début de la réflexion sur le projet, elle a surgi plus tard, après que toutes les femmes aient émis le désir de commencer sur place un petit commerce. Les femmes sont un élément moteur du projet. Elles montrent un haut degré de responsabilité. Elles sont les plus aptes à une gestion collective, et à accepter des règles après une formation, ce qui n’exclut évidemment pas les hommes.

Critères de sélection.
Toutes les familles soit sont déjà installées à Onaville, soit elles sont encore dans des camps ou dans des logements précaires ou dangereux, en ville, mais ont choisi Onaville comme lieu de résidence définitif futur.
Il est important de tenir compte de ces choix.
D’autre part, il était important que les constructions soient situées dans un périmètre donné, non loin les unes des autres, pour faciliter les participations à la construction, comme la communication entre les familles et la gestion des activités génératrices de revenus.
D’autre part, ces personnes soit possèdent un terrain déjà payé, soit sont engagées par un paiement à crédit d’un terrain. Elles disposent donc toutes d’un espace pour construire une maison.
Toutes ces familles sont dans une situation de détresse : difficultés dues au logement (ou au manque de logement), nombreuses années passées dans les camps, survivant très en dessous du seuil de pauvreté, difficultés à nourrir les enfants ou à les scolariser. Impossibilité de trouver des revenus, faute d’adresse et de toit.
Combien de personnes bénéficieront du projet ?

Nombre de bénéficiaires directs)
Y compris la maison pilote et la famille déjà logée.
7 familles. 50 personnes
Nombre de bénéficiaires indirects
Population du secteur : bénéficiaires des services mis en place par l’épicerie et la distribution d’eau (500 à 1000 personnes) mais difficile à évaluer.

Bénéficiaires indirects :Travailleurs embauchés pour les travaux et leurs familles.20 environ.
Fournisseurs divers. Paysans pour les achats de produits pour l’épicerie.
• 2-7 Votre projet est-il conçu et mis en œuvre de manière participative ?
Les familles participent contractuellement à toutes les constructions. Creusement des tranchées pour les
fondations (dévolu à chaque famille) et participation collective à toutes les activités.
Une formation permettra aux femmes (ou hommes) de participer à la gestion de l’épicerie et des activités
de distribution d’eau. (Achats et ventes, voyages pour les achats, tenue de cahiers de comptes).
Au bout d’une année, après un premier bilan de fonctionnement, la gestion de l ’épicerie devrait devenir
autonome.
Dans un premier temps,(première année de fonctionnement) l’épicerie restera la propriété de l’Association
Enfants-Soleil Haïti, elle sera cédée au comité des bénéficiaires quand ils auront fait la preuve de leur
bonne gestion, et après évaluation des participations de chacun des bénéficiaires au travail collectif, sur
proposition du comité. En clair, une famille qui ne participerait pas,comme prévu contractuellement, à
l’effort collectif pourra n’être pas sélectionnée pour l’activité « épicerie ».

Si la gestion ne donne pas satisfaction, en envisageant le pire, au bout de la première année de
fonctionnement, une seconde année pourra servir de test.
En cas extrême, si le comité se révèle incapable de gérer correctement l’épicerie, au bout de deux années,
sa gestion pourra être confiée à un autre gestionnaire qui pourra embaucher des personnes des familles
bénéficiaires comme salariés. Cela permet une sécurité pour ce volet du projet.

• 2-8 Y a-t-il d’autres partenaires impliqués dans la mise en œuvre du projet  ? Si oui, quel sera leur rôle ? Votre projet s’inscrit-il en complémentarité des activités menées par les autres partenaires ?

Nous n’avons de partenaires extérieurs pour la mise en œuvre de ce projet.
Beaucoup de grandes associations ont réalisé des constructions à Onaville dans le cadre de projets de
relogement. Il existe des lotissements, souvent en constructions légères, semi provisoires : peu tiennent compte
des difficultés de cette population à trouver du travail. Elles se retrouvent donc logées loin de la ville et sans activité sur place, avec des frais de transport importants vu la distance. D’autre part, le développement du secteur dans son ensemble est très difficile à prendre en compte, vu les investissements nécessaire et l’absence des autorités de l’état. Enfin, les grands intervenants se désengagent, ayant rempli leur contrat, et les aménagements qui pourraient transformer ce lieu de refuge pour les familles déplacées depuis la ville ne sont pas prévus. C’est aux associations qui restent sur le terrain, elles seront de moins en moins nombreuses et auront de moins en moins de moyens, d’essayer de contribuer à faire de ce secteur une ville où il est possible de vivre décemment.
A ce projet participent les quatre associations qui composent la Fédération Enfants-Soleil.

• 2-9 A quels mécanismes de coordination adhérez-vous avec les différents intervenants sur votre zone d’intervention ?
En France : participez-vous déjà à des plateformes, réseaux ou collectifs ?
Collectif Haïti de France.

• 2-10 Votre projet fait-il l’objet d’un accord avec les autorités haïtiennes ?

Il est très difficile de trouver des autorités fiables sur place, dans le secteur d’Onaville. Cependant, le mécanisme administratif, qui attribue la propriété du terrain aux familles pouvant justifier d’une construction, sera un passage nécessaire pour validation individuelle et l’obtention des titres de propriété pour les familles.
Les conditions d’attribution des lots, avant construction, sont très complexes (reventes par des propriétaires possédant des lots assez grands, achats de terrains, occupation simple, vente par les vrais propriétaires, occupation au premier venu de terrains réquisitionnés par l’Etat, et même petite mafia locale….comme partout en Haïti) mais la régularisation postérieure à la construction tend à régulariser à postériori des titres, donc à mettre un peu d’ordre et de stabilité dans cette occupation devenue anarchique et largement spéculative.
Beaucoup de « squatters, premiers venus, se sont attribué des lots importants, qu’ils revendent un peu plus cher au nouveaux arrivants…
Depuis plus de 15 ans, nous avons de bonnes relations avec les autorités haïtiennes. Mais seuls les grands projets peuvent essayer de travailler avec l’aval du gouvernement. Une aide à 7 familles ne les intéresse pas.
Il n’y a pas d’autorité pour le secteur (sauf la Mairie de Croix des Bouquets). Mais cette Mairie n’a aucune autorité réelle sur ce secteur, ni le personnel pour s’en occuper. Une communication de chaque famille à la mairie, de leur projet de construction, est la meilleure solution. Elle évite les problèmes, toujours difficiles, de racket, par des éléments, proches des pouvoirs, mais qui échappent à l’autorité réelle de la Mairie.

3- Moyens humains et matériels nécessaires à la réalisation du projet ?

Moyens humains :
Avec quatre autres associations, Enfants-Soleil étudie l’envoi d’un volontaire pour plusieurs années. Enfants-Soleil prendrait en charge l’envoi (portage) et les autres associations contribueraient au prorata des tâches confiées. Si cela est mis en place, ce représentant assurera la coordination du projet avec le Docteur Ostene, notre coordinateur haïtien sur place. Mais celui-ci, à la tête de notre délégation a facilement mené à bien la première construction en un temps très bref.
Un ingénieur supervisera la construction en général, mais plus particulièrement celle du local, il étoffera la formation des maçons du groupe sur les normes de sécurité antisismiques.
« Epicerie et bâtiment entrepôt, avec la citerne » qui est couvert d’une dalle de béton et donc est plus vulnérable aux éventuels secousses sismiques, fera l’objet d’une attention particulière.

Un chef des travaux gèrera les autres travailleurs, boss maçons, parmi lesquels les bénéficiaires. Ils participeront collectivement et contractuellement à la construction des 6 maisons restantes, les uns comme maçons, les autres comme ouvriers. Organisés en comité, les bénéficiaires passeront par cette structure pour l’organisation de leur participation. (répartition du travail, modalités, vérifications de l’équité des participations. Tenue d’un cahier de chantier)
Le tout sera supervisé par les membres de l’Association Enfants-Soleil Haïti qui gèrent les divers projets depuis plus d’une dizaine d’années sur le terrain, sous la direction du coordinateur.
Un séjour est prévu dès le début des travaux par un membre de la direction d’Enfants-Soleil Chargé du projet. Au moins trois séjours seront nécessaires pour mener à bien la totalité du projet, au cas où le volontaire ne serait pas envoyé à temps. (il faut négocier avec 4 associations impliquées pour son envoi). Les bénévoles de la fédération prennent en charge leurs voyages et les frais de séjour.

Moyens matériels :

4- Les différentes étapes de réalisation du projet et leur échéancier

Date de démarrage du projet : dans le mois qui suit le financement.(les subventions acquises sont votées mais l’une n’est pas encore versée.
La construction de la maison (projet pilote) a duré moins de 3 mois. Les fondations avaient déjà été creusées par les bénéficiaires. Mais les moyens humains disponibles étaient concentrés sur une seule construction.

Par prudence, nous pouvons estimer à 4 mois par maison la durée totale du projet : soir 2 ans. Mais il est très possible que la réalisation soit beaucoup plus rapide, plusieurs constructions peuvent être commencées en même temps. D’autre part, il s’agit de reproduire la construction déjà réalisée, avec les mêmes maçons, ce qui simplifie le problème, techniquement.
Ces constructions simples, avec toits de tôles, ne présentent pas de danger en cas de nouveau séisme, les normes antisismiques étant faciles à respecter pour une telle construction.

Durée totale du projet (en nombre de mois) : 24 mois.(Travaux)
La formation peut être réalisée sur un an pendant les travaux.
La construction de la première des 6 maisons, financée, démarrera en octobre 2013.
De … (date) à … (date)
Activités
Mois 1 à 3 Organisation. Creusement fondations
Matériaux : achat. Construction maison 1 (Financée)
Mois 4 à 24 Maison x 5 Construction. Formation Gestion.
Epicerie + citerne Construction simultanée.
5- La prise en compte des impacts possibles

Le projet prend toute sa valeur s’il est mené à bien entièrement. Le volet Epicerie / Citerne d’eau » en est un élément essentiel.
¤ Un vrai espoir donné aux familles de reconstruire leur vie d’une manière durable. Le logement ( Etre à l’abri, avoir une adresse, avoir une sécurité pour l’avenir sont les conditions indispensables.
¤ Ces constructions, avec participation des habitants groupés en association peuvent être un exemple pour d’autres habitants. Le groupe peut soit s’étendre, soit devenir un moteur pour le développement du secteur.
¤ L’épicerie peut avoir un impact sur le secteur, par le service qu’elle mettra durablement à la disposition des habitants. Ses activités seront plus importantes au cours du temps. Un effort tout particulier sera fait pour y vendre des produits issus du pays. Achats de produits aux paysans de la plaine du cul de sac, ou de l’Artibonite, en particulier.
¤ De même pour l’eau : un élément essentiel pour l’installation des populations. Le ravitaillement de la citerne d’eau se fera par camions. Il est très difficile d’envisager un forage dans ce secteur. Au flanc des mornes, dans un sous-sol rocailleux, un forage est impossible. Il est possible de mettre à disposition de la population une eau qui peut être de bonne qualité, mais aussi des bonbonnes pour l’eau potable.

¤ Les habitants qui s’installent à Onaville n’ont pas l’impression d’y être provisoirement. Ils se considèrent comme chez eux, pour une longue durée. C’est donc un esprit totalement différent des logements provisoires de la post urgence, construits en nombre, qui sont une solution temporaire appelée, par la force des choses, à durer. Ce seront leurs maisons, construites par eux et pour durer et qui seront aménagées selon leur désir et les nécessités.
¤ Le groupement en association des bénéficiaires peut être reproduit ou étendu à d’autres familles. Cette entité morale a de meilleures chances d’être entendue auprès des divers partenaires institutionnels.
¤ Le comité, après la construction des 6 maisons pourra être apte à en construire d’autres pour des habitants disposant de fonds, ce qui pourrait être le début d’une petite entreprise. Onaville est une immense Cité en construction, la demande est grande. La suite du projet pourrait être la constitution d’une petite entreprise de maçonnerie, avec l’aide au démarrage de l’association, pour un groupe de bénéficiaires du projet.

¤ La formation acquise lors de ces 6 constructions donnera aux bénéficiaires participant des compétences en gestion et techniques qu’ils pourront utiliser.
¤ Beaucoup de demandes nous parviennent, pour des constructions, que nous ne pouvons pas financer. Cela peut générer une pression. Mais nous connaissons le secteur et nous pouvons gérer ce genre de problème. Les familles les plus en difficulté ont été sélectionnées.

6- La viabilité du projet

Viabilité Economique et financière.
Il n’est pas possible d’évaluer, en la chiffrant, la viabilité économique : les revenus de l’activité « Epicerie » dépend de nombreux facteurs :
¤ Le peuplement futur de la zone : Il est assuré. De nombreux camps vont être vidés ( souvent de force), un nombre important d’habitants viendront à Onaville ou dans le secteur. Mais il faut aussi considérer le service rendu aux habitants, et le rôle du projet dans le développement du secteur. (Il s’agit d’un projet humanitaire tout autant qu’une construction avec vue économique)
¤ La gestion : elle dépend du travail des bénéficiaires. Une formation devrait permettre d’espérer une bonne gestion.
¤ Les produits vendus et des prix. Ils devront être adaptés au niveau social des habitants, qui est très bas et à leurs revenus. Ils devront offrir un choix large de produits de nécessité courante les plus demandés, ce qui ne peut s’évaluer qu’au fur et à mesure de la prise en compte des demandes.
¤ Le fait de vendre en priorité des produits locaux, plus chers à l’achat, est un choix. Pourra-t-il être tenu complètement ?
¤ La citerne permettra de vendre de l’eau aux habitants à des prix abordables, concurrentiels. L’eau est achetée par camions , et revendue au seau. Le calcul du prix de vente se fera à la fin de la construction de la citerne, beaucoup d’expériences de vente d’eau sont un commerce très rentable, mais il faut tenir compte des possibilités financières des habitants du secteur. (dans les camps, l’eau était gratuite et beaucoup de difficultés ont surgi quand les dirigeants des comités gérant les camps après le départ des grandes organisations d’urgence, ont été contraints de faire payer les habitants.

La responsabilité des habitants quant au déroulement du projet représente un facteur de viabilité. Qualité des constructions, adaptation à l’usage, possibilités d’améliorations diverses (y compris agrandissements), entretien. Les constructions légères sont trop fragiles, notre choix du dur est le choix du durable. L’entretien des habitations est réduit dans ce cas.
Le secteur est un peu en dehors des « lotissement » construits dans les dernières années par les grands organismes, il n’y a ni la promiscuité ni les risques de violence des fortes concentrations ( trafic, prostitution, atteintes aux biens et aux personnes par des bandits, toujours présents, partout, dans les lieux où le droit n’est pas clairement établi ou fait respecter, et où l’Etat n’a pas de moyens).
Le fait que leur constitution en association groupe les familles concernées, crée des liens et une sécurité. Ce besoin de sécurité est une question importante : une famille seule est vulnérable dans un milieu très difficile. De plus, son fonctionnement démocratique apporte des éléments indispensables au bon fonctionnement du groupe, quant aux décisions qui devront être prises et leur respect, autant durant la construction qu’après.

Une aide pourra être apportée après les constructions, pour les jardins. (Plants issus des diverses pépinières aidées par Enfants-Soleil dans l’Artibonite ou le Plateau central. Des plantations d’arbres auront lieu. L’entretien de ces arbres pourra être confiés aux enfants, qui seront ainsi responsabilisés.

L’épicerie, gérée comme une coopérative est viable, du fait qu’elle sera gérée par un groupe, disposant ainsi de moyens humains, responsabilisés et qui ont tout intérêt à ce qu’elle génère des bénéfices. Si deux personnes gèrent ensemble chaque jour l’épicerie, cela fera une mobilisation partagée de deux personnes x 7 jours. Une journée par semaine sera consacrée au voyage de ravitaillement.(deux personnes). Cela fait une mobilisation de 2,5 jours par semaine et par personne, pour une ouverture 7 jours sur 7. Cela fait une énorme différence avec les mobilisations requises pour des petits commerces individuels. Sans compter les possibilités d’achats en gros pour de nombreux produits, des possibilités d’accords commerciaux avec les producteurs proches, les frais de déplacements réduits, la qualité de conservation des produits vendus, vu le débit espéré et les moyens. La sécurité, du local, du groupement sont à prendre en compte pour la viabilité.
La clientèle est assurée, vu le peu de services présents dans le secteur et l’éloignement des premiers marchés. Il en est de même pour l’eau.
Sa bonne gestion dépend non seulement des efforts des bénéficiaires mais de leur formation, qui sera assurée, dans la durée.

Viabilité environnementale.
Le lieu des constructions est une sorte de désert de pierrailles, un immense terrain vague, que les habitants devront rendre vivable, voire agréable, en tenant compte de l’environnement à façonner. Les jardins y seront pour une part, les toilettes individuelles de même, mais il faudra, au niveau du secteur, organiser le ramassage des ordures, le reboisement etc. La constitution en comité des habitants permettra de donner un exemple, et avec d’autres comités, il sera plus facile dans l’avenir, d’échanger, de décider collectivement, et d’agir pour l’environnement. L’espace dont chacun dispose est un élément positif.

7- L’évaluation du projet

Ce sera une évaluation collective, comprenant les bénéficiaires et les divers organismes impliqués.
Nous n’avons pas les moyens financiers d’une évaluation extérieure. Le budget du projet est bien trop petit.

8- Informations complémentaires que vous souhaitez apporter

Ce projet, qui est en même temps une expérience, et qui donne une grande part de responsabilité aux bénéficiaires, nous tient particulièrement à cœur : nous sommes convaincus de sa réussite dans le temps.